Le fait est que je me suis mis tard à regarder les films de Quentin Tarantino et qu’à part le dernier en date, Once upon a time in Hollywood, plutôt réussi au demeurant et vu en salle, je les ai découvert sans continuité, un peu au hasard. Finalement, s’agissant d’un réalisateur qui ne tourne pas tellement que ça, il ne me manque que Boulevard de la mort et – surtout – Pulp fiction que je finirai bien par regarder. On peut donc bien dire que je ne nourris aucune animosité pour le metteur en scène, qui compte, incontestablement dans le cinéma contemporain et j’en suis même arriver à ne pas lui en vouloir pour avoir piqué à mon cher Nikita Mikhalkov et à son admirable Soleil trompeur la Palme d’or de Cannes en 1994 ; après tout, qu’est-ce qu’on en a à faire des récompenses de la Profession ?
Jackie Brown
août 9th, 2025Requiem pour un vampire
août 5th, 2025Dans la riche palette de nullités commises par Jean Rollinvoilà un film qui récolte le pompon ; il est malheureux qu’il ne soit pas possible de mettre à ce genre de film une note inférieure à zéro, mais j’aurais bien aimé. Il est vrai qu’il faut avoir un peu de jugeote et de distance : on ne distribue pas les notes en fonction de la qualité intrinsèque du réalisateur, bien plutôt grâce à une échelle interne qui situe, les uns par rapport aux autres, les films réalisés dans une même structure. Pour être bien clair, je ne dresse pas en ordre les films que j’ai vus de Jean Rollin et ceux de Jacques Becker ou de Julien Duvivier : vraiment là, on ne joue pas dans la même catégorie. Read the rest of this entry »
Amère victoire
août 4th, 2025D’un côté le Major (commandant) David Brand (Curd Jürgens), militaire de carrière, mais qui a passé plus de temps à dresser des états d’effectifs et de vivres qu’à combattre avec des armes. De l’autre le Captain Leith (Richard Burton), archéologue contraint de faire son devoir, mais sceptique sur les fins des combats. L’un et l’autre sont coincés dans le conflit qui oppose les Alliés et le IIIème Reich à la limite de l’Égypte, occupée solidement par les Britanniques et la Libye accaparée par les Allemands, venus en renfort des Italiens englués en Abyssinie. Le récit est simple : il s’agit, pour les Anglais, d’aller récupérer à Benghazi, en Cyrénaïque, les plans d’action de l’Afrika Korps. Un commando est constitué pour cette difficile mission.
Noyade interdite
juillet 8th, 2025Les filles de la concierge
juillet 5th, 2025Artisan de qualité qui n’avait pas beaucoup foi en son talent (et qui avait assez tort), Jacques Tourneur frappe par son éclectisme et la variété des sujets qu’il aborde. Lancé d’abord par les comédies françaises légères, il est passé, alors qu’il avait rejoint les États-Unis, par l’espionnage (Phantom raiders 1939), l’horreur exotique (La féline 1942, Vaudou 1943, L’homme léopard 1944) ; mais aussi le western (Le passage du canyon 1946), l’aventure médiévale (La flèche et le flambeau 1950), le récit pirate (La Flibustière des Antilles 1951), le péplum (La bataille de Marathon 1959). Read the rest of this entry »
Toute la ville accuse
juillet 1st, 2025Voilà un charmant petit film, un peu nigaud, un peu niais, mais qui se laisse suivre avec le plaisir qu’on éprouve quand on revoit de vieilles choses aimées… La France provinciale du milieu des années 50, la mode invraisemblablement laide que les femmes portaient, les quais de gare où s’affairaient les porteurs qui s’occupaient des malles et des formalités,les dames bourgeoises, mère et fille, qui, les après-midi du dimanche assistaient aux vêpres, les guérites minuscules de la Loterie nationale où des veuves de guerre vendaient leurs dixièmes, les garages Simca, les gros pardessus des messieurs, les policiers qui portaient des képis et qui, la nuit, patrouillaient sans crainte d’être attaqués par des bandes ethniques, les gamins qui jouaient à n’importe quoi dans des rues encore sûres, les liasses de billets de banque. Plein de choses merveilleuses. On le sait, c’était mieux avant… Read the rest of this entry »
Tu ne tueras point
juin 26th, 2025Lorsque Claude Autant-Lara a pris la tête de la liste du Front National aux élections européennes de 1989, le Camp du Bien a été horrifié, scandalisé. Tout juste s’il n’a pas prêté au grand cinéaste la paternité idéologique du Triomphe de la volonté ou du Juif Süss, œuvres emblématiques du cinéma nazi. En fait la doxa moraliste était décontenancée qu’un homme qui avait été un de ses fermes compagnons de route ait changé d’orientation et de chemin et soit passé au service de la droite dure. Mais en fait depuis toujours Autant-Lara ruait dans les brancards et n’était pas cataloguable. Vilipendé par la Droite avant la guerre, bien qu’il n’eût pas été conforme aux standards staliniens, il apparaît plutôt comme un anarchiste antimilitariste, anticlérical, anti bourgeois mais qui, pour autant n’aime pas le populo. Quel film est plus noir que Douce, plus méprisant envers l’Humanité tout entière que L’auberge rouge, plus empli de mépris de classe que La traversée de Paris ? Read the rest of this entry »
Vent d’Est
juin 23rd, 2025Les corridors inouïs de l’Histoire.
On ne parle plus guère aujourd’hui de Robert Enrico qui avait pourtant commencé sa carrière de réalisateur par un chef-d’œuvre du court métrage, La rivière du hibou et l’avait émaillée de bons ou très bons films (Les grandes gueules, Le vieux fusil), de moins bons qui furent pourtant de grands succès publics (Les aventuriers, Boulevard du Rhum). On lui doit aussi le tour de force d’avoir réalisé la première partie,intitulée Les années lumière, du diptyque La révolution française, financé par la mission du Bicentenaire de la Révolution de 1789 ; tour de force pour avoir montré, alors que tout le monde s’attendait à un panégyrique bêlant, toutes les saletés de cette période nauséabonde (et le deuxième volet, Les années terribles, de Richard T. Heffron enfonce encore le clou du cercueil).
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juin 21st, 2025
Krzysztof Kiezlowski a terminé sa carrière riche et compliquée par la fameuse trilogie Bleu/Blanc/Rouge qui se réfère à la devise française, avant d’annoncer qu’il renonçait au cinéma, de rentrer définitivement en Pologne et d’y mourir très prématurément, à 54 ans. Je découvre aujourd’hui Trois couleurs : blanc, deuxième volet de la trilogie et, à mon sens, le moins satisfaisant des trois (le meilleur étant pour moi le dernier, Trois couleurs : rouge) mais ma vision étant désormais complète, je ne vois toujours pas le lien qui assemble les trois histoires contées, très différentes dans leur esprit et dans leur lettre et moins encore le rapport avec la maxime républicaine ‘’Liberté, Égalité, Fraternité’’. Il y a sûrement de savants exégètes qui pourraient me démontrer le contraire et m’éclairer sur des rapports subtils et profonds, mais je doute qu’ils pourraient me convaincre. Read the rest of this entry »
Pas de week-end pour notre amour
juin 19th, 2025Nullitas nullitatis et omnia nullitas.
Non, j’exagère dans mon latin de cuisine qui couronne ce message ; Pierre Montazel a été un excellent directeur de photographie de nombre de films importants (Antoine et Antoinette, Touchez pas au grisbi, Razzia sur la chnouf, La chatte). Il a même mis en scène un tout à fait charmant Paris chante toujours (1951) où, de façon très artificielle mais bien bâtie se déroule dans Paris une sorte de jeu de piste empli de parenthèses chantées par les meilleurs interprètes de l’époque où Clément Duhour et Madeleine Lebeau sont évidemment promis à se tomber dans les bras, in fine, alors qu’ils étaient, à la base, profondément antagonistes. Read the rest of this entry »