Je me souviens encore de la mine dépitée de ma mère lorsque, en 1957, nous sommes sortis de la salle qui projetait Mais qui a tué Harry ?. C’est que, férue des films à suspense d’Alfred Hitchcock elle avait été complètement décontenancée et très déçue par cette comédie noire ironique qui est une singularité dans l’œuvre du gros bonhomme. Sans vouloir trop manier le paradoxe, j’ai été, presque soixante ans plus tard, plutôt moins agacé que je ne m’attendais à l’être : sans doute est-ce dû à la beauté calme des paysages du Vermont au cœur de l’automne : l’érable rougeoyant, jaunissant, brunissant est, depuis toujours un très bel argument de séduction. (suite…)
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Mais qui a tué Harry ?
dimanche, février 21st, 2016Sept jours ailleurs
samedi, février 20th, 2016Il faut bien du mérite pour trouver des qualités à ce film interminable de 83 minutes (et en fait de 80 minutes de trop) et montrer quelque aveuglement pour regretter que Marin Karmitz ait rapidement arrêté sa carrière de réalisateur. De fait, après avoir tourné ensuite deux films militants, Camarades et Coup pour coup, il a très rapidement compris qu’il avait davantage sa place parmi les 500 plus grandes fortunes françaises qu’au sein de la Gauche prolétarienne maoïste dont il fut membre. (suite…)
Le retour de Casanova
vendredi, février 19th, 2016Qu’est-ce qui manque au Retour de Casanova pour mériter de ma part une note simplement moyenne ? Sûrement pas grand chose, et pourtant je n’ai jamais senti que le film pouvait décoller, quitter son petit souffle agréable et ornemental pour aller plus loin. Et il y avait pourtant bien des choses intéressantes posées sur l’écran. (suite…)
Z
mercredi, février 17th, 2016Z possède un tel rythme, une telle tension, une telle qualité d’interprétation qu’il parvient presque à faire oublier les outrances militantes du réalisateur Costa Gavras dans la confrontation entre les ridicules méchants militaires et les ridicules gentils pacifistes. Ayant depuis longtemps échappé à l’actualité de la grotesque dictature des colonels grecs, le film se bonifie avec l’âge grâce à son efficacité dramatique. (suite…)
Duellistes
mardi, février 16th, 2016Je l’aurai, un jour, je l’aurai !
S’il ne s’agissait que d’apprécier la beauté, le raffinement des images et des lumières, le soin apporté au choix des décors, des costumes et des objets de la vie quotidienne et des servitudes militaires, si l’on pouvait ne rester que dans un magnifique livre d’art, certainement Duellistes mériterait la note la plus haute. Je n’ai pas souvenir d’avoir aussi été émerveillé, pour la composition toujours maîtrisée de la surface entière de l’écran, depuis Barry Lyndon ; et, de fait, un arrêt sur l’image, à quelque moment du film qu’il intervienne, donne toujours l’impression que le réalisateur a attaché à chaque instant un soin maniaque à l’esthétique de son travail. (suite…)
À l’aube du cinquième jour
dimanche, février 14th, 2016La discipline, force principale des armées…
La guerre est finie ! beugle le malheureux Bruno Grauber (Franco Nero), qui n’y comprend rien quand ses compatriotes le bouclent avec son camarade Reiner Schultz (Larry Aubrey) dans une cage d’isolement. Mais non, pauvre couillon, la guerre n’est pas finie… Est-ce qu’on démobilise le jour de l’armistice ou même le jour de la capitulation ? Est-ce que les hommes reviennent dans leurs foyers ? Est-ce que la justice militaire cesse de fonctionner pour sanctionner pillages, viols et… désertions ? (suite…)
Tempête à Washington
vendredi, février 5th, 2016Au bout d’un quart d’heure, de vingt minutes, j’étais à deux doigts d’éjecter le DVD de mon lecteur et de passer à autre chose, ce qui ne m’arrive jamais, tant je trouvais à la fois embrouillée et languissante cette histoire procédurière étasunienne. Je n’ai aucun besoin de recevoir un cours de Droit constitutionnel d’un pays qui a poussé l’aberration et la vertu jusqu’à se débarrasser honteusement de son meilleur président, Richard Nixon, évacué pour des histoires de corne-cul ridicules. Et puis je sentais monter cette obsession puritaine de la transparence qui a contaminé notre Europe civilisée au point qu’aucun candidat à une charge publique, désormais, ne peut bouger le moindre cil et – pis encore ! – craint d’en avoir bougé un vingt ans auparavant, lors d’une beuverie étudiante. (suite…)
Le silence est d’or
mercredi, février 3rd, 2016Artificiel, médiocre, boulevardier !
Immense déception, pour qui, comme moi, tient René Clair pour un réalisateur tout d’élégance et de brio ! Je viens de regarder pour la première fois ce Silence est d’or
, jugé assez favorablement par la critique et ça m’a paru d’une fausseté, d’une niaiserie et d’un ennui incommensurables ! (suite…)
Une aussi longue absence
lundi, février 1st, 2016Peut-être une toute petite déception lorsque le film s’achève, vite effacée parce que quelques heures et quelques jours plus tard, la magie des images revient et le talent exceptionnel des interprètes principaux comme la capacité d’Henri Colpi de capter l’atmosphère de ce début du mois d’août à Puteaux où, juste en face, sur le fleuve, les usines Renault de l’Île Seguin se sont vidées… (suite…)
Paparazzi
dimanche, janvier 31st, 2016Je me suis laissé avoir à regarder à nouveau ce film qui se veut trop de divertissement pour être honnête, puisqu’il joue sur des sentiments assez fétides et sur la singularité du monde réel. Un monde où les pauvres gens sont fascinés et adulent des idoles qui, plus que de les mépriser, ne s’aperçoivent pas même de leur existence. (À la réflexion, je me dis qu’il a dû toujours en être ainsi). (suite…)