Au moins voilà un scénario original et, d’une certaine façon, complexe et intelligent. Et l’actrice principale, Ellen Page remarquable ; ayant écrit cela, je lis, dans un long article de Wikipédia qu’Ellen est devenu assez rapidement Elliott et se présente comme une icône de la cause transsexuelle, ce qui me glace beaucoup. Mais je ne reviens pas là-dessus : l’acteur, ou l’actrice ou je ne sais quoi, a de grandes qualités et porte avec talent une histoire qui dénote plutôt bien avec les habituels films de collège étasuniens. (suite…)
Archive for the ‘Non classé’ Category
Juno
dimanche, mai 14th, 2023Mensonges d’État
lundi, avril 17th, 2023La vie quotidienne des espions.
Toujours se méfier de la traduction des titres originaux : Body of lies signifie littéralement Corps de mensonges, si j’en crois le traducteur de Google. En France, cela a donné Mensonges d’État, ce qui semble jeter un regard sourcilleux, vertueux, critique, sur les pratiques des Pouvoirs publics. Mais si on cherche un peu davantage, on s’aperçoit qu’au Québec, le titre primitif est traduit en Une vie de mensonges. Et ce titre-là me semble, à cent-mille égards, le meilleur. Et de loin. Parce qu’il décrit parfaitement bien la réalité de la vie des agents secrets que les États utilisent pour lutter contre leurs ennemis. Hautes ou basses œuvres, là n’est pas la question ! On peut poser un regard vertueux (la Vertu, monstruosité obsédante du monde moderne) sur les agissements des espions de la CIA, de la DGSE, du MI5, de je ne sais pas trop quoi, chez les Russes ou chez les Chinois, mais on ne peut pas nier que les Puissances ont besoin de mecs qui travaillent derrière l’écran des apparences. (suite…)
L’homme de la plaine
mercredi, avril 5th, 2023On attend encore la cavalerie !
Je ne parviens pas à comprendre comment de distingués amateurs de cinéma, dont je ne mets nullement en cause la sincérité ni la bonne foi, peuvent trouver de l’intérêt et plus, même, de l’enthousiasme à la vision de ces histoires poussiéreuses aux scénarios minimaux, quelquefois infantiles et à la lenteur pesante. Les westerns de l’époque classique me semblent, à de rares exceptions près (La prisonnière du désert) toujours bâtis sur les mêmes schémas, avec les mêmes images, les mêmes paysages rugueux, les mêmes baraques de planches, les mêmes personnages sommaires, les mêmes femmes à poigne, les mêmes mélodies sirupeuses. Il a fallu les Italiens et Sam Peckinpah pour mettre un peu de vigueur dans cette tisane.
Senso
vendredi, mars 31st, 2023J’ai vu Senso en 1954 ou 1955, lorsque j’avais 7 ou 8 ans ; c’était beaucoup trop tôt, évidemment au regard de la complexité du film ; en tout cas depuis lors je ne l’avais pas revu. Je l’ai regardé aujourd’hui, avec mes yeux presque octogénaires, un peu plus frottés que jadis aux réalités des passions et des vies. Et même avec cela, je conserve mon point de vue, effaré, scandalisé, dégoûté devant cette complaisance pour l’avilissement d’une femme. Parce que mon fier petit cœur d’enfant avait ressenti, avec une indignation aussi puérile que justifiée, cette répugnance instinctive pour une histoire abjecte. Abjecte ? Oh là là, vous allez fort ! Abjecte, je maintiens. (suite…)
Partir
jeudi, mars 30th, 2023Lèvres en feu, reins en chaleur.
Catherine Corsini, la réalisatrice de Partir, est de celles qui cochent toutes les cases de la bien-pensance : progressiste, immigrationniste, active soutien des délinquants sans-papiers, naturellement féministe et lesbienne et, non moins naturellement, soutien de l‘Insoumis majuscule Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs elle ne manque ni de soutiens financiers et critiques (c’est normal, avec un tel palmarès d’excellence virtuelle), ni de talents d’écriture et de réalisation. Talents qu’elle emploie à déconstruire, comme on dit, la structure traditionnelle de la société. Elle s’y était employée, en 1999 dans La nouvelle Ève, avec Karin Viard, ayant toutefois l’élémentaire honnêteté intellectuelle d’indiquer qu’elle n’avait rien de mieux à proposer, après la décomposition, que la douceur tranquille du traditionnel happy end amoureux (sur un champ de ruines, celui-là). (suite…)
Nuits blanches à Seattle
mardi, janvier 3rd, 2023Rituellement, à l’issue du journal télévisé de 13 heures, TF1 propose aux spectateurs une comédie (romantique, ou dramatique ou policière : peu importe : c’est le même gloubi-glouba). C’est à ce moment là que, forcément, je change de chaîne. Je suppose que si j’étais assidu de ces monuments de pâtisserie plutôt écœurante, je trouverais dans la masse proposée à l’attention des vieillards qui, comme moi, sont à la limite de la sieste digestive, je trouverais, donc, quelque chose d’un peu analogue à Nuits blanches à Seattle. Le mélange niais d’un sujet tragique larmoyant et d’une histoire amoureuse cousue d’une multitude de fils blancs. (suite…)
Punch-Drunk love (Ivre d’amour)
samedi, décembre 31st, 2022Je sais bien que Paul Thomas Anderson est aujourd’hui révéré comme un des meilleurs réalisateurs de notre siècle (qui, soit dit en passant, commence à avoir un peu de bouteille : plus de son cinquième, près de son quart). Un réalisateur dont je n’ai pas vu grand chose et dont le peu que j’ai vu ne m’a pas ébloui : There will be blood plutôt bien mais éparpillé, anarchique, sans cohérence, et même assez souvent ennuyeux. Magnolia foutraque, dispersé, niais ; il est vrai que ce gros gâteau torturé dure plus de trois heures. Avec Punch-Drunk love, le réalisateur est revenu à des durées plus convenables : 97 minutes en comptant un interminable générique final. (suite…)
Scarface
samedi, décembre 17th, 2022La résistible ascension de Tony Camonte.
Je n’ai regardé l’hommage que Brian De Palma a rendu, en 1986, au film initial, le Scarface de Howard Hawks, qu’il y a sept ans et je découvre aujourd’hui le film assez mythique qui a eu tant et tant de retentissement. Et j’en suis, sinon déçu, du moins un peu dépité, tant l’original m’aura paru bien inférieur à son brillant remake. Il n’est pas impossible que mes réticences ne soient dues qu’à ma méconnaissance du cinéma étasunien du début des Années 30 et à mon indifférence pour cette ridicule période de la prohibition, vertueuse protestante tentative de modifier, en la punissant, la nature humaine. Exactement ce que cherchent aujourd’hui à accomplir écologistes, wokistes et autres empêcheurs de profiter des si rares plaisirs de la vie. (suite…)
Le secret magnifique
vendredi, novembre 18th, 2022Il paraît que des réalisateurs aussi différents que Pascal Thomas, Maurice Pialat et même le hideux Jean-Luc Godard attachaient de l’importance au cinéma de Douglas Sirk et même, pour certains, lui vouaient une adulation singulière. Pour quelles raisons ? Le sens de l’espace, le choix des couleurs (très ou trop chatoyantes), le rythme supposé des films qui fait alterner séquences vives, voire brutales et longues plages plus calmes. De fait, je ne dis pas le contraire : Douglas Sirk est assurément un cinéaste de grande qualité technique, sachant bâtir un spectacle qui, visuellement, en met plein les yeux, dans des nuances colorées qui font songer aux belles (!!!) boîtes de chocolats qui font florès aux moments de Noël et du Jour de l’An et émerveillent les âmes simples.
Conversation secrète
vendredi, novembre 11th, 2022Je ne suis pas si obtus, si buté, pas si mauvais bougre que ça. La meilleure preuve c’est qu’après m’être endormi naguère devant Conversation secrète, je me suis courageusement replongé dans un film que j’avais jugé obscur et emberlificoté. Il est vrai qu’à la deuxième vision, je l’ai trouvé tout autant obscur et emberlificoté, mais sans doute étais-je moins pompette et ai-je pu apprécier davantage la maîtrise dérangeante de Francis Ford Coppola, sa faculté à mettre en scène un monde gênant, empli de faux-semblants, de pistes troubles, de secrets absurdes, de non-dits et de tout le tremblement. On a pu mettre en parallèle ce film et le très médiocre Blow-up de l’ennuyeux Antonioni. Il y a un peu de ça, mais je songe aussi au film d’un bien plus grand réalisateur, Le locataire de Roman Polanski. (suite…)