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Le scandale

mercredi, avril 6th, 2016

45458Ratage majuscule.

Dans la riche recension des films complètement ratés de Claude Chabrol, Le scandale pourrait bien occuper une place éminente et figurer au rang des pires nullités. Ce qui est curieux c’est que le film a été tourné en 1967, immédiatement avant les trois chefs-d’œuvre, qui datent de 1969 et 1970, La femme infidèle, Que la bête meure, Le boucher, qui permettront que le nom du metteur en scène persiste un bon moment. (suite…)

Un Américain bien tranquille

lundi, avril 4th, 2016

92c008mmDeux hommes dans la ville. Et une fille.

Les États-Unis d’Amérique ont dépensé beaucoup d’argent, dans le cadre de la lutte contre l’expansion mondiale du communisme, pour soutenir les efforts de maintenir la présence française en Indochine. Mais parallèlement, en raison d’un vertueux anticolonialisme et sous l’influence d’une multitude de groupes et d’institutions voués à la libération de peuples sous tutelle, ils ont mis sûrement autant de dollars à saboter ce qu’ils tentaient de sauver. (suite…)

Existenz

mercredi, mars 30th, 2016

20084496Mal d’entrailles.

Je n’accroche pas trop au cinéma de David Cronenberg et pourtant je m’obstine de temps à autre à regarder un de ses films, souvent déçu, jamais pleinement satisfait en tout cas par de drôles d’objets qui ne manquent pas d’originalité ni d’ambition narrative, mais qui ne portent pas les promesses de leurs scénarios. (suite…)

Le trou

mardi, mars 29th, 2016

artoff247Les bijoutiers du clair de lune.

Jacques Becker est parti au paradis des cinéastes (qui est aussi un peu le nôtre) sur un de ses plus beaux films, lui qui dans sa brève carrière de réalisateur (18 ans de Dernier atout en 1942 au Trou en 1960) n’a pas réalisé un seul mauvais film, à peine au pire, des seulement bons et mis en scène deux chefs-d’œuvre, Casque d’or et Touchez pas au grisbi. Il n’y a pas beaucoup d’exemple, en tout cas, d’une pareille densité de carrière. (suite…)

Rosemary’s baby

lundi, mars 28th, 2016

xbTIMRk36qthU4RDRBYoBVbhQbZLa maison du Diable.

Mais qui peut dire, à la fin du film, si Rosemary Woodhouse (Mia Farrow) est la victime du Diable et de ses sectateurs, si elle a réellement donné naissance au fils de Satan, ou si, jeune femme diaphane, sans grande épaisseur, elle a basculé dans une folie favorisée par sa grossesse ? Qui peut trancher sereinement ? Personne et c’est bien ce que souhaitait Roman Polanski qui le dit clairement dans un des suppléments du DVD. (suite…)

24 heures avant la nuit

vendredi, mars 25th, 2016

127507Autopsie du désastre.

Je n’avais jamais entendu parler de Spike Lee que pour son militantisme noir identitaire agressif. C’est donc plutôt une bonne surprise que de découvrir avec 24 heures avant la nuit un film sombre aux tonalités plus classiques qui, photographiant les trajectoires de trois copains d’école et les singulières évolutions divergentes qu’ils ont connues m’a quelquefois fait songer à Mystic river de Clint Eastwood. Et cela sans doute à cause des sites urbains de la Côte Est où se situent les films et aux intrigues torturées dans l’un et l’autre cas. (suite…)

Flic ou voyou

mercredi, mars 23rd, 2016

Flic_ou_voyou_grandeApothéose now

Flic ou voyou, en 1979, c’est le moment de la carburation maximale du cinéma de divertissement français et l’apogée du succès populaire et commercial de Jean-Paul Belmondo, charmeur, hâbleur, désinvolte, chéri des dames, qui distribue avec autant de talent que d’aisance pirouettes et mandales. Des moments qu’on a vus cent fois et qu’on ne se lasse jamais de revoir, parce que, malgré l’évidence répétitive du procédé, on est toujours séduit par cette vitalité rieuse qui ne s’embarrasse ni de métaphysique, ni de scrupules. (suite…)

Impitoyable

mardi, mars 22nd, 2016

rueducine.com-impitoyable-1992 Crasse et boue et sang.

Comment écrire un message un peu original sur Impitoyable alors que des tas d’amateurs qualifiés ont dit avec subtilité et talent tant de choses pénétrantes ? Surtout pour quelqu’un qui ne connaît pas très bien le cinéma de Clint Eastwood et qui n’a pas pour le western un goût très profond ? (suite…)

On a volé la cuisse de Jupiter

mardi, mars 22nd, 2016

on-a-vole-la-cuisse-d-ii-af-1-gPour soirée paresseuse.

J’ai déjà écrit (sur le fil de Trois chambres à Manhattan) que je trouvais le registre d’Annie Girardot bien meilleur dans le grave que dans l’aigu ou, pour être plus précis, portant davantage de talent dans les rôles dramatiques ou maléfiques (L’homme aux clés d’or, Rocco et ses frères, Le vice et la vertu, Traitement de choc, La pianiste) que dans ses interprétations de fantaisiste ou de farfelue (les pochades de Michel Audiard – Elle boit pas ou Elle cause plus – La zizanie, La mandarine) où son agitation sur l’écran me fait songer à celle d’Annie Cordy sur scène. (Je note bizarrement que ladite Cordy quand elle fait du cinéma est un modèle de mesure ; voir Le passager de la pluie ou Le chat ; bizarre, n’est-ce pas ?). (suite…)

L’homme qui en savait trop

vendredi, mars 18th, 2016

l_homme_qui_en_savait_trop_affiche Bien conduit.

Ce qui prouve, s’il en était besoin, que je ne ferai jamais partie de la secte des adorateurs d’Alfred Hitchcock, c’est qu’au contraire de ses thuriféraires, j’ai trouvé L’homme qui en savait trop plutôt enlevé et convaincant. Je ne suis même pas loin de lui donner la première place parmi la douzaine des films du gros homme que j’ai désormais vus (Psychose excepté, qui est très au dessus). Sans doute est-ce plein d’invraisemblances et le scénario n’est-il pas un modèle de rigueur ; mais il fonctionne bien, à l’instar des romans-feuilletons des meilleurs faiseurs du 19ème siècle et on n’a pas envie d’aller trop voir dans les coulisses les gros ressorts de la machinerie. (suite…)