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L’héritier

mercredi, septembre 23rd, 2015

La compagnie des poncifs.

On n’est pas si cohérent qu’on croit l’être. Il y a quelques années, j’avais jugé, avec beaucoup d’autres, que L’héritier était un film très honorable ; et après l’avoir revu l’autre soir, j’ai été effaré par ce tape-à-l’œil très années 70 et ses vertueuses indignations où un pur chevalier, dès l’abord menacé par séides et sicaires du grand patronat, avec la complicité passive du Vatican, s’efforce de démonter une vaste conspiration. (suite…)

Le club des monstres

jeudi, septembre 17th, 2015

Affiche club-des-monstres-le-dvdPassez votre chemin !

Tout petit film d’une petite maison de production, (Amicus, qui tentait de suivre sans y parvenir la grande Hammer), d’un réalisateur, (Roy Ward Baker), qui n’a pas laissé d’autre trace que de mettre en scène une honnête histoire du naufrage du Titanic (Atlantique, latitude 41) et le sixième opus de la série des Dracula avec Christopher Lee, Les cicatrices de Dracula, qu’on peut tout à fait aisément mettre aux oubliettes. (suite…)

Vie sauvage

mercredi, septembre 16th, 2015

Affiche Vie sauvageNunuche et compagnie.

Fondé sur une de ces histoires vraies qui remuent les sympathies et les émotions des bonnes gens, Vie sauvage n’est ni meilleur, ni pire que tous les films qui brassent à la pelle un sujet de société, pont-aux-ânes de notre bel aujourd’hui.

Inspiré de l’aventure de Xavier Fortin et de ses fils, le film de Cédric Kahn met en scène la panique de Philippe (Paco) (Mathieu Kassovitz) lorsqu’il constate que le couple marginal qu’il formait avec Nora (Céline Sallette) est en train de se déliter. La jeune femme en a marre de passer ses journées à marcher dans la boue, de vivre en caravane, de boire du lait ribot ou des tisanes de salsepareille et de manger macrobiotique. Elle a surtout envie que ses trois garçons, deux qu’elle a fait avec Paco et l’aîné qui vient d’on ne sait où aillent à l’école, voient d’autres enfants et connaissent une vie normale.

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La horde sauvage

dimanche, septembre 13th, 2015

Affiche La horde sauvageThéâtre du sang.

Lorsqu’on a déjà regardé plusieurs fois La horde sauvage, qu’on a conservé en tête les séquences initiale et finale, leur orgie de violence, leur furie presque hystérique, lorsqu’on sait, de ce fait, que tout le film est une sorte de chemin qui mène d’un massacre à un massacre, on est d’autant plus frappé de voir combien tout cela se fait sous le signe de la lassitude et de l’amertume. Le cinéma ne manque pas de ces voyous fatigués qui ne souhaitent que se retirer au soleil, fortune faite. Jean Gabin s’en était même fait, jadis, une spécialité, de Touchez pas au grisbi à Mélodie en sous-sol (et d’autres !). Mais je ne crois pas avoir jamais vu autant de fatigue et peut-être même de dégoût de soi, aussi bien dans la bande de Pike (William Holden) que dans celle de Deke (Robert Ryan), ancien complice, ancien ami, qui le pourchasse. (suite…)

Du sang dans le désert

vendredi, septembre 11th, 2015

Affiche Du sanB1202Primaire. Ennuyeux. Terne.

Comme il paraît qu’Anthony Mann est un grand réalisateur de westerns, genre prolifique et redondant, mais qui a ses amateurs, je me suis dit que je ne perdrais peut-être pas ma soirée, hier, en regardant Du sang dans le désert, qui avait l’avantage de ne pas être trop long (93 minutes), au contraire de la boursouflée, verbeuse et infantile Chute de l’Empire romain qui était jusqu’alors le seul film que j’aie vu de ce réalisateur. Et puis le grand Henry Fonda et même Anthony Perkins, dont la fragilité ambiguë ferait merveille un peu plus tard dans Psychose, mais aussi dans Aimez-vous Brahms ? ou Le Procès.

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En suivant la flotte

mardi, septembre 8th, 2015

Affiche En suivant la flotteJoie de vivre !

Revu hier En suivant la flotte (1936), et un peu déçu de cette re-vision qui me conforte dans la préférence que je porte à La joyeuse divorcée et au Danseur du dessus du même Mark Sandrich et de la même année 1935 ; l’anecdote n’est ni plus ni moins invraisemblable – et n’a pas, non plus, d’ailleurs, la moindre importance – mais elle est très tarabiscotée, ce qui n’est pas précisément recommandé dans ce genre de films où la linéarité de l’histoire va de pair avec l’éblouissement que l’on doit ressentir de la conjugaison de la musique et de la danse et ne réclame donc pas la moindre complexité (je reconnais qu’il peut y avoir là-dessus de grandes exceptions). Tout simplement parce qu’on n’a pas vraiment envie de suivre une aventure, dont on sait d’avance qu’elle connaîtra une heureuse issue, mais de n’avoir qu’un fil minimum prétexte à des numéros. (suite…)

Titanic

samedi, septembre 5th, 2015

Affiche titanic-de-james-cameron-950x0-2Un iceberg en caramel mou.

Il y a des films qui ont un succès plus lacrymal qu’artistique. Ce fut par exemple le cas, en 1970 de la bluette Love story qui a fait couler le rimmel de quelques millions de péronnelles sentimentales. La fin du siècle n’a pas changé cette tendance à l’émotion grand format et, en 1997, Titanic a fait pleurer les filles (et peut-être même les garçons) de celles qui avaient frémi d’émotion (et d’aise, aussi, donc) devant la pauvre Ali MacGraw mourant de leucémie dans les bras de Ryan O’Neal sous la musique en caramel de Francis Lai. (suite…)

L’homme du jour

jeudi, septembre 3rd, 2015

30158Un Duvivier modèle réduit

Tout de même, deux ans avant cet Homme du jour de 1937 il y a eu La Bandera, un an auparavant La belle équipe et la même année Pépé le Moko et Carnet de bal, deux ans plus tard La fin du jour. Quelques uns des plus grands films du cinéma français. Et l’aimable pochade interprétée par Maurice Chevalier dénote énormément dans le paysage. Boulimique de cinéma, Duvivier ne pouvait vivre sans tourner, sans apporter sur les plateaux sa rigidité glacée et la rigueur de son regard technique. D’où, je suppose, l’immixtion dans sa filmographie de cette petite comédie agréable qu’on pourrait croire réalisée par un excellent artisan comme Henri Decoin. (suite…)

Dheepan

lundi, août 31st, 2015

Affiche DheepanÉclate en vol.

Et à un moment donné, à une petite demi-heure de la fin du film, Jacques Audiard décide de l’achever, à tous les sens du terme. C’est-à-dire qu’il le conclut, le fait avancer vers une issue improbable et cela trop rapidement. Et en même temps il l’achève, le tue en changeant radicalement son ton et son atmosphère. Jusque là, c’était bien, sans être très bien (un bon ton en dessous de Un prophète), mais ça avait de la cohérence et de l’originalité. Mais le réalisateur change de main, de rythme et d’esprit, s’embarque sans raison dans un truc hyper violent, à la limite du ridicule. (suite…)

Les Incorruptibles

samedi, août 29th, 2015

949Distrayant.

On a l’impression, en fin de compte, que tout cela a été tourné à la va-vite par tout le monde, réalisateur et acteurs, empressés d’en finir au plus vite et de livrer à l’écran un boulot de commande. Il se peut que l’ombre écrasante de l’excellente série dont les 120 épisodes avaient enchanté les téléspectateurs ait un peu paralysé Brian De Palma et l’ait empêché de tourner quelque chose d’original. En tout cas, j’ai trouvé Les Incorruptibles parfaitement lisses, bien tournés mais sans flamme et je crois, au lendemain de ma découverte, avoir pratiquement tout oublié du film.

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