Je ne nie pas qu’il soit extrêmement difficile d’adapter à l’écran Les liaisons dangereuses, roman épistolaire, genre ancien, sans doute, mais ici porté à son incandescence. D’autant que l’œuvre majeure de Pierre Choderlos de Laclos est une composition très brillante, virtuose, même puisqu’elle fait appel à la correspondance de nombreux personnages, sans limiter l’échange à deux seuls interlocuteurs, ce qui aurait sans doute rendu la chose un peu plus simple. Disons encore que le raffinement magnifique et la subtilité vénéneuse de la fin de l’Ancien Régime (1782) ajoute encore à la gageure. (suite…)
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Les liaisons dangereuses
lundi, octobre 5th, 2015Monster
mardi, septembre 29th, 2015Voyez-vous qui est Charlize Theron ? Une actrice sans aspérité particulière et en même temps une créature somptueuse qui fait de la publicité pour le parfum J’adore de Christian Dior en se dénudant tout au long de la Galerie des glaces au château de Versailles. Une belle, très belle fille, mais comme il y en a tant et tant dans les pages des magazines glamour et dans le cinéma mondial. Et dans Monster, c’est une pauvre fille crasseuse au physique rugueux, traquée de partout, forte et fragile à la fois, prostituée de toute sa vie et de toute sa vie vouée à la veulerie des hommes. C’est étonnant. (suite…)
Sous le soleil de Satan
mardi, septembre 29th, 2015Comme je viens de relire le roman difficile et puissant de Georges Bernanos, je me suis demandé comment l’étrange Maurice Pialat avait pu transcrire à l’écran un récit aussi intense et si souvent centré sur les mouvements de l’âme, les événements extérieurs (le meurtre de Cadignan/Alain Artur par Mouchette/Sandrine Bonnaire, par exemple) n’étant presque que des marches qui permettent d’élever la réflexion et l’angoisse spirituelle. On conviendra aisément que la démarche, rare en soi, n’est pas très aisée à relater au cinéma. (suite…)
Youth
dimanche, septembre 27th, 2015Le choc émerveillé que j’avais reçu avec La grande bellezza ne pouvait pas se poursuivre à ce niveau ; ça je m’en doutais bien, et j’ai passablement hésité à aller voir Youth, d’autant que le concert des critiques professionnelles était extraordinairement partagé sur le dernier film de Paolo Sorrentino. Remarquez bien, la haine et le mépris dispensés par Le Monde, Libération, Les Cahiers du cinéma, Les Inrockuptibles sont plutôt prétextes à en prendre le contrepied. Quand on évoque sur l’antépénultième titre de journal la grandiloquence criarde et éberluée des précédents navets de Sorrentino et sur le dernier Sorrentino semble souffrir d’une vieillesse dont il ne projette que des clichés désuets et baveux, on est plutôt disposé à apprécier un film détesté ainsi par des gens qu’on méprise. (suite…)
Les prédateurs
samedi, septembre 26th, 2015Lorsque je l’ai vu, lors de sa sortie sur les écrans français, en 1983, ce film bizarre, atypique et violent m’avait particulièrement plu. Je l’ai sans doute un peu moins apprécié lorsque je l’ai revu en DVD, il y a quelques années. Je viens de le regarder à nouveau : sans aller au sommet, il est tout de même très plaisant, très séduisant, très intéressant. Esthétique des années 80, certes, type rock gothique, tenues en latex, lunettes noires, couple libéré, esthétique recherchée, troublante, audacieuse. Datée mais efficace. (suite…)
Monsieur La Souris
jeudi, septembre 24th, 2015S’il n’y avait pas eu les deux très intéressantes réalisations de Jean Delannoy, avec Jean Gabin dans le rôle titre (Maigret tend un piège et Maigret et l’affaire St-Fiacre), il y a longtemps que je ne croirais plus en la possibilité d’adapter un roman de la veine policière de Georges Simenon. (J’écris veine policière, parce que c’est loin d’être la seule : Le Chat, La veuve Couderc, Le train par exemple, ne sont pas de cette manière là). Et en tout cas ce n’est pas Monsieur La Souris qui me ferait douter ; il est vrai que, trop compliqué pour être honnête, ce n’est sûrement pas un des meilleurs romans du Liégeois.
Vive Henri IV, vive l’amour !
jeudi, septembre 24th, 2015Naufrage dans une soupe à l’ail.
Débarrassons-nous vite des quelques et très rares qualités du film, qui permettent de le hausser – mais à peine ! – au dessus du zéro absolu : les costumes de Rosine Delamare, les décors de Max Douy, la musique de René Cloërec, tous complices habituels de Claude Autant-Lara, quelques répliques piquantes dues à la plume d’Henri Jeanson (de Charlotte de Montmorency/Danièle Gaubert au prince de Condé/Jean Sorel : Si vous m’aimiez, vous n’auriez pas accepté de me prendre pour femme…). Et peut-être aussi quelques intonations de Pierre Brasseur. (suite…)
L’inspecteur Harry
mercredi, septembre 23rd, 2015La vie quotidienne en Californie.
Découverte d’un personnage dont j’ai souvent entendu parler sur les forums, cet Inspecteur Harry, exagérément vilipendé ou célébré selon les points de vue, qui a permis à la mâchoire marmoréenne de Clint Eastwood d’acquérir une réputation internationale et au possesseur de ladite mâchoire de réaliser un paquet de films qui ne sont, au demeurant, pas désagréables à regarder, même s’ils n’atteignent aucun sommet.
L’héritier
mercredi, septembre 23rd, 2015La compagnie des poncifs.
On n’est pas si cohérent qu’on croit l’être. Il y a quelques années, j’avais jugé, avec beaucoup d’autres, que L’héritier était un film très honorable ; et après l’avoir revu l’autre soir, j’ai été effaré par ce tape-à-l’œil très années 70 et ses vertueuses indignations où un pur chevalier, dès l’abord menacé par séides et sicaires du grand patronat, avec la complicité passive du Vatican, s’efforce de démonter une vaste conspiration. (suite…)
Le club des monstres
jeudi, septembre 17th, 2015Tout petit film d’une petite maison de production, (Amicus, qui tentait de suivre sans y parvenir la grande Hammer), d’un réalisateur, (Roy Ward Baker), qui n’a pas laissé d’autre trace que de mettre en scène une honnête histoire du naufrage du Titanic (Atlantique, latitude 41) et le sixième opus de la série des Dracula avec Christopher Lee, Les cicatrices de Dracula, qu’on peut tout à fait aisément mettre aux oubliettes. (suite…)