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Le retour du Roi

jeudi, octobre 15th, 2015

affiche Le retour du RoiÇa commence à suffire.

J’avais conservé de la projection et d’une première vision DVD le souvenir que ce troisième volet de la série était du niveau du premier, La communauté de l’anneau et meilleur que le deuxième, Les deux tours. Nouveau regard, ou lassitude ? J’ai trouvé que c’était un peu long et dispersé et ma note chiffrée s’en ressent. (suite…)

Comédie de l’innocence

mercredi, octobre 14th, 2015

Au dessous de zéro.

Jusqu’à présent, je ne connaissais de Raoul Ruiz que Le temps retrouvé, ratage pathétique de l’adaptation de la dernière partie de La recherche du temps perdu, pauvre salmigondis de vedettes où le cher Marcel Proust aurait eu bien du mal à trouver ne serait-ce qu’un début de commencement d’esquisse de son génie (film nommé aux Césars dans la catégorie Meilleurs costumes : quelle claque pour le réalisateur et les interprètes !). Ah ! Et puis j’ai vu à la télévision douze minutes des Âmes fortes ; douze minutes parce que je n’avais pu supporter plus longtemps la trahison méprisable, à l’aide du top model Laetitia Casta, d’un des plus forts et des plus complexes romans de Jean Giono. J’ai lu par ailleurs que Ruiz avait aussi adapté, d’après Balzac La maison Nucingen : je me disais que le monsieur s’était donc fait un petit périmètre pseudo-littéraire, amplement subventionné par le CNC et inondé d’argent par les télévisions et les sociétés d’investissement qui permettent de défiscaliser. (suite…)

Riens du tout

mardi, octobre 13th, 2015

Affiche riens du toutEt réciproquement…

Voilà un film qui n’a pas volé son titre et qui l’illustre, même, admirablement ! C’est le premier long métrage de Cédric Klapisch, cinéaste qui n’est pas tout à fait sans importance dans le paysage cinématographique français. Mais manifestement le réalisateur aura eu les yeux plus grands que le ventre. En étant un peu indulgent, on pourra estimer qu’ainsi Klapisch a fait ses classes et que les films suivants (dès Chacun cherche son chat) le montreront plus habile. (suite…)

Patries

vendredi, octobre 9th, 2015

Affiche Patries-cheyenne-carron L’identité de l’homme.

Comme elle n’est jamais aidée, ni même soutenue par les instances officielles (CNC), ni par les maisons de production, comme elle est courageuse, déterminée, obstinée et parce que, surtout, elle a beaucoup de talent, on souhaiterait que les films de Cheyenne Carron soient de plus en plus réussis. (suite…)

La colline a des yeux

mercredi, octobre 7th, 2015

Affiche La colline a des yeuxTerre vierge.

C’est bien ce qu’il me semblait : La colline a des yeux d’Alexandre Aja est un remake  supérieur à l’original. Aja a d’ailleurs déclaré que s’il avait accepté de tourner une nouvelle version, c’est parce qu’il trouvait le film originel, qu’il admire, plein de défauts pouvant être gommés. Et il ajoute qu’il n’aurait pas tourné à nouveau Massacre à la tronçonneuse, qu’il juge parfait (l’Allemand Marcus Nispel n’a pas eu ces scrupules et a réalisé une nouvelle version intéressante, mais inutile).

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Une étrange affaire

mardi, octobre 6th, 2015

Affiche une_etrange_affaire Psychologie du désastre.

Est-ce parce que toute l’atmosphère d’Une étrange affaire est empreinte des décors, des bagnoles, des allures, des vêtements des années 70 (en fait, le film est de 1981) que l’on a l’impression, au début qu’on est dans du Claude Sautet ? D’autant qu’y arrive rapidement Michel Piccoli et que la petite vie sage que mène le couple Coline, Louis (Gérard Lanvin) et Nina (Nathalie Baye), englué par grand-mère (Madeleine Cheminat) et mère (Dominique Blanchar) également fofolles ressemble assez à celles du cinéma de Sautet(suite…)

Les liaisons dangereuses

lundi, octobre 5th, 2015

Affiche Les_Liaisons_dangereusesLa beauté du Diable.

Je ne nie pas qu’il soit extrêmement difficile d’adapter à l’écran Les liaisons dangereuses, roman épistolaire, genre ancien, sans doute, mais ici porté à son incandescence. D’autant que l’œuvre majeure de Pierre Choderlos de Laclos est une composition très brillante, virtuose, même puisqu’elle fait appel à la correspondance de nombreux personnages, sans limiter l’échange à deux seuls interlocuteurs, ce qui aurait sans doute rendu la chose un peu plus simple. Disons encore que le raffinement magnifique et la subtilité vénéneuse de la fin de l’Ancien Régime (1782) ajoute encore à la gageure. (suite…)

Monster

mardi, septembre 29th, 2015

Affiche MonsterDu cinéma-vérité malsain.

Voyez-vous qui est Charlize Theron ? Une actrice sans aspérité particulière et en même temps une créature somptueuse qui fait de la publicité pour le parfum J’adore de Christian Dior en se dénudant tout au long de la Galerie des glaces au château de Versailles. Une belle, très belle fille, mais comme il y en a tant et tant dans les pages des magazines glamour et dans le cinéma mondial. Et dans Monster, c’est une pauvre fille crasseuse au physique rugueux, traquée de partout, forte et fragile à la fois, prostituée de toute sa vie et de toute sa vie vouée à la veulerie des hommes. C’est étonnant. (suite…)

Sous le soleil de Satan

mardi, septembre 29th, 2015

Affiche Sous le soleil de SatanFroid comme l’Enfer.

Comme je viens de relire le roman difficile et puissant de Georges Bernanos, je me suis demandé comment l’étrange Maurice Pialat avait pu transcrire à l’écran un récit aussi intense et si souvent centré sur les mouvements de l’âme, les événements extérieurs (le meurtre de Cadignan/Alain Artur par Mouchette/Sandrine Bonnaire, par exemple) n’étant presque que des marches qui permettent d’élever la réflexion et l’angoisse spirituelle. On conviendra aisément que la démarche, rare en soi, n’est pas très aisée à relater au cinéma. (suite…)

Youth

dimanche, septembre 27th, 2015

Affiche youthLes dernières marches.

Le choc émerveillé que j’avais reçu avec La grande bellezza ne pouvait pas se poursuivre à ce niveau ; ça je m’en doutais bien, et j’ai passablement hésité à aller voir Youth, d’autant que le concert des critiques professionnelles était extraordinairement partagé sur le dernier film de Paolo Sorrentino. Remarquez bien, la haine et le mépris dispensés par Le Monde, Libération, Les Cahiers du cinéma, Les Inrockuptibles sont plutôt prétextes à en prendre le contrepied. Quand on évoque sur l’antépénultième titre de journal la grandiloquence criarde et éberluée des précédents navets de Sorrentino et sur le dernier Sorrentino semble souffrir d’une vieillesse dont il ne projette que des clichés désuets et baveux, on est plutôt disposé à apprécier un film détesté ainsi par des gens qu’on méprise. (suite…)