Author Archive

Un amour de Swann

mardi, juillet 21st, 2015

Affiche Un-amour-de-SwannDécoratif hors sujet.

Personne n’est obligé de lire La recherche du Temps perdu et moins encore de l’apprécier. Il n’y a pas de pierre à jeter sur qui n’a pas envie d’entrer dans ce monument de plus de 3000 pages, où il ne se passe pas grand chose et où la richesse du style peut passer pour de la préciosité, l’acuité psychologique pour du maniérisme et les particularités des mondes aristocratique et bourgeois décrits pour de l’ethnographie désuète.

On peut ignorer, ou ne pas aimer mais on ne devrait pas avoir le droit de trahir à ce point l’esprit d’une œuvre littéraire d’une telle importance en la confinant à l’anecdotique et au décoratif.

(suite…)

Dead zone

samedi, juillet 18th, 2015

Affiche Dead zoneHabile affaire.

Pour (re)découvrir le cinéma de David Cronenberg (dont on parle moins, il me semble, depuis une dizaine d’années), j’ai fait, je crois, une assez bonne pioche avec Dead zone, regardé, toutefois dans une copie assez médiocre et pisseuse. En quoi la qualité du film dépend elle de Cronenberg, en quoi de Stephen King, excellent pourvoyeur de sujets horrifiques ? Je ne saurais le dire, par méconnaissance presque complète du premier et bien maigre familiarité du second. Mais, en tout cas, leur juxtaposition produit un film d’une grande efficacité. (suite…)

La terrasse

vendredi, juillet 17th, 2015

affiche-La-Terrasse-La-Terrazza-1980-2Rideau !

Il est assez curieux que ce film, dès qu’on le revoit, entraîne un changement de l’impression qu’on avait eue lors de sa vision précédente : à ma troisième rencontre avec La terrasse, je retrouve le plaisir éprouvé la première fois, en contradiction avec mon jugement mitigé de 2006. Subjectivité des impressions, approfondissement des points de vue, bizarrerie des états d’âme… (suite…)

Série noire pour une nuit blanche

jeudi, juillet 16th, 2015

Affiche serie_noire_nuit_blanchePoussière de lune.

Parce qu’on a conservé un souvenir agréable de l’hystérique Blues Brothers et du parodique Three amigos, on se laisse aller à regarder par une soirée d’été paresseuse un film de John Landis. D’autant qu’on n’a rien contre Jeff Goldblum et qu’on est loin de trouver Michelle Pfeiffer désagréable à regarder. (suite…)

Les randonneurs

mercredi, juillet 15th, 2015

Affiche Les randonneursAmis pour la vie.

Ma note à moi irait plutôt vers les 5,5, si la chose était possible et même un peu davantage, parce que je trouve le film mieux que passable. Il fait partie de ces trucs très rebattus qui passent souvent dans les journées d’été, du type L’hôtel de la plage ou À nous les petites Anglaises, qu’on a vus et revus et qu’on ne déteste pas retrouver, comme on retrouve dans sa villégiature, la marchande de roudoudous ou le loueur de pédalos : on avance en terrain connu. (suite…)

Garçon !

lundi, juillet 13th, 2015

Affiche GarçonLes choses de la vie.

Revu dans une excellente édition combinée DVD/Blu-ray, Garçon ! tient beaucoup mieux la route que je ne le pensais et, marquant certes la fin de la veine chorale de Claude Sautet, n’est pas loin de porter à sa plus grande profondeur toute l’amertume du réalisateur. (suite…)

Hippocrate

lundi, juillet 13th, 2015

Affiche HippocrateDe la gnognote.

On ne m’avait pas dit de mal de ce film de série présenté l’an dernier et retrouvé sur Canal +, un soir où l’on a la flemme de chercher quelque chose d’un tout petit peu ambitieux et où on se résout à s’endormir dans le paysage télévisuel qui fait le quotidien de millions de braves gens. (suite…)

Un long dimanche de fiançailles

jeudi, juillet 9th, 2015

Affiche Un long dimancheÇa entre par un œil, ça sort par l’autre…

Ce n’est pas en filmant en travelling arrière des tranchées faites de boue, de sang caillé (et de merde, osons le dire) que Jean-Pierre Jeunet, malgré qu’il en ait, peut se mettre dans le sillage du Stanley Kubrick des Sentiers de la gloire. Ce n’est pas non plus en mettant l’accent avec une certaine lourdeur sur les exécutions capitales que la hiérarchie – toujours structurellement odieuse – a été bien obligée d’ordonner pour que la guerre puisse être gagnée. (Je sais bien le discours sur l’absurdité, l’horreur et le scandale de la guerre ; je suis bien parallèlement contraint d’observer que la guerre existe depuis la plus haute antiquité, qu’elle est certainement aussi substantielle à l’Homme que la respiration et que, de ce fait, il est un peu vain de geindre sur son existence). Le pamphlet antimilitariste est un genre qui se porte volontiers au cinéma, mais qui finalement n’a pas plus beaucoup de poids dans la réalité que le pamphlet anticapitaliste. (suite…)

Coups de feu dans la sierra

samedi, juillet 4th, 2015

Affiche coups de de feuLa crasse arrive dans le western.

J’enfonce évidemment des portes ouvertes en indiquant que dès son premier film notable, Sam Peckinpah marque déjà sa fascination pour la décadence du mythique Ouest étasunien, démythification entraînée par le passage du temps et l’irruption de la modernité, mais aussi, évidemment démystification de ses valeurs, réelles ou prétendues. Tout cela culminera dans La horde sauvage et dans Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia !, les mitrailleuses et les avions faisant irruption dans un paysage jusqu’alors dominé par le Colt, la Winchester et le cheval. (suite…)

Le quai des brumes

samedi, juillet 4th, 2015

Affiche quai-des-brumesLe manifeste du réalisme poétique.

Est-ce qu’aujourd’hui Hôtel du Nord (le film suivant de Marcel Carné) ne tient qu’à Atmosphère, atmosphère lancé par Arletty à Louis Jouvet et au dialogue d’Henri Jeanson ? Sûrement pas, pour qui est de bonne foi. Est-ce qu’aujourd’hui Quai des brumes ne survit que grâce à T’as de beaux yeux, tu sais… glissé tendrement par Jean Gabin à Michèle Morgan et au dialogue de Jacques Prévert ? Là, la chose mérite un peu davantage d’être discutée… (suite…)