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Dernier amour

mardi, mai 12th, 2015

dernier amourLa tragédie d’un homme ridicule.

Évoquant la comédie à l’italienne dans le supplément du DVD, Dino Risi dit substantiellement, que, devant des réalités identiques, les Français ont tendance à se prendre au sérieux, les Italiens à se moquer d’eux-mêmes. Partant de prémisses analogues, Dernier amour, tout au moins dans sa première moitié, et La fin du jour aboutissent, de fait, à des dénouements différents, tragiques ici, sarcastiques là. Et, pour autant portent un même regard sur cette abomination qu’est la vieillesse. (suite…)

Les valseuses

vendredi, mai 8th, 2015

1974 Les valseuses - Los rompepelotas (fra) 02Assez crasseux.

Quand j’ai vu ces Valseuses dans leur jus, à la sortie du film ou un peu après, en 74 ou 75, ça ne m’avait pas déjà tellement plu. Et cela malgré l’irruption au premier plan des écrans d’un trio d’acteurs sidérants et magnifiques, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou, qu’on ne connaissait pas du tout jusqu’alors. (suite…)

Les musiciens du Ciel

vendredi, mai 8th, 2015

68aa84149d8af0ef5e6b45c06d5c5346La musique des anges ?

Les musiciens du Ciel m’ont paru bien patauds, bien lourdingues, bien moralisateurs et bien niais et pourtant j’ai essayé au maximum de mettre de côté mon ironie peu charitable envers ces parpaillots. Les salutistes se constituent en brave Armée contre la misère et, à l’instigation de leur fondateur, le pasteur méthodiste William Booth vont vaillamment porter la Bonne parole aux marges tout autant qu’au cœur des villes, nouvelles Babylones. Qu’ils agissent avec une grande détermination et une très bonne et très justifiée bonne conscience n’empêche pas que cette charité caporalisée où l’on se costume, s’engalonne et s’intitule Commissaire, Capitaine ou Lieutenant me semble un peu bébête. (suite…)

Les nouveaux chiens de garde

jeudi, mai 7th, 2015

19997888Dessous des cartes.

Dessous des cartes, certes, comme je titre cet avis, mais dans un jeu clairement orienté à gauche, c’est-à-dire, très exactement à ce qu’on appelle aujourd’hui, la gauche de la gauche : du côté des altermondialistes, d‘Attac, de Pierre Bourdieu, du rutilant Jean-Luc Mélenchon. Je précise d’emblée que j’ai pris beaucoup d’intérêt à regarder ce film documentaire, capté je ne sais plus sur quelle chaîne et que, même si mes options ne se situent pas, vraiment pas de ce côté là, j’ai trouvé les dénonciations faites plutôt bien fichues et convaincantes.

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100% cachemire

dimanche, mai 3rd, 2015

100-cachemireMais quelle idée !

Mais pourquoi les acteurs, si talentueux qu’ils peuvent être, se croient-ils autorisés, par on ne sait quel privilège, par on se demande quelle grâce divine, d’écrire et de réaliser des films ? Autre métier, autres compétences, autre esprit… Je sais bien qu’on pourra m’asséner des tas de contre-exemples, de Sacha Guitry jadis à Clint Eastwood aujourd’hui, en passant par Vittorio De Sica naguère, mais j’ai le sentiment qu’ils sont rares. Surtout maintenant où le moindre histrion de télévision s’estime de taille à tout faire, ce qui donne les bides ou bouses mérités de Jamel Debbouze ou de Kad Merad. (suite…)

Le voleur de bicyclette

dimanche, mai 3rd, 2015

le-voleur-de-bicyclette-film-4587Le père humilié.

Et pendant qu’Antonio Ricci (Lamberto Maggiorani) court désespérément, douloureusement dans toute la ville, avec Bruno (Enzo Staiola), son pauvre petit garçon tendre et triste, le monde ne s’arrête pas. La vie de Rome tourne ; séminaristes allemands, supporters de football, quidams qui regardent le sauvetage d’un garçon qui a failli se noyer dans le Tibre, putains en train de déjeuner, voyante qui exploite la crédulité des imbéciles, vieux saligaud cauteleux qui offre à Bruno une sonnette de vélo sur le marché de plein vent de la plazza Vittoria, réunion de cellule du Parti communiste, routine indifférente du commissariat, restaurant où l’on vient déjeuner le dimanche en famille… (suite…)

Mystic river

jeudi, avril 30th, 2015

5433Dans un monde cruel.

Je suis assez surpris du concert de louanges élevé pour Mystic river, dans quoi beaucoup d’amateurs de qualité voient une œuvre majeure et qui m’a semblé bien touffu et torturé, tout nourri des complexités romanesques des auteurs de polars étasuniens (pour ce que j’en connais qui, je l’admets volontiers, n’est pas grand chose). Un puzzle qui s’assemble graduellement, des tensions qui se font jour, la révélation de caractères, de situations, de secrets, de non-dits : vous secouez au shaker et hop ! passez muscade… (suite…)

Un singe en hiver

jeudi, avril 30th, 2015

un_singe_en_hiver_1962

« Un prince de la cuite qui tutoie les anges »

Dans l’œuvre, inégale mais fort honorable d’Henri Verneuil, Un singe en hiver apparaît comme un OVNI de mesure, de grâce et de mélancolie. C’est sans doute aussi parce qu’il est tiré d’un grand roman (Prix Interallié 1959) et que, s’il n’est pas littéralement fidèle au récit, il en respecte toute la complexité douce-amère. Il est d’ailleurs curieux de constater que le livre d’Antoine Blondin est, d’une certaine façon, un peu plus optimiste que le film, dont la fin porte toute la tristesse du monde. (suite…)

Les trois lanciers du Bengale

lundi, avril 27th, 2015

18466157La grande aventure.

Soixante ans après avoir découvert, dans la collection Idéal bibliothèque (la concurrente de la plus notoire Rouge et Or), le roman de Francis Yeats-Brown, je me rappelais encore avec horreur l’affreux supplice infligé aux malheureux prisonniers du féroce potentat Mohammed Khan (Douglass Dumbrille) : des tiges de bambou enfoncées sous les ongles et ensuite enflammées ! Tout cela me paraissait le comble de la cruauté satanique prêtée aux peuples lointains de l’Orient. Dieu merci les valeureux officiers britanniques s’en sortaient la tête haute et le courage en bandoulière et mettaient fin aux agissements du sinistre chef de bande. Les enfants de France n’aimaient pas beaucoup les sujets de Sa Gracieuse Majesté, mais en étaient pleinement solidaires dès qu’ils luttaient hors d’Europe contre des peuplades indigènes.

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Oscar

samedi, avril 25th, 2015

LOUIS-DE-FUNES-1967-OSCARPour clubs du troisième âge en goguette.

Ce serait bien bête de faire le grognon et la fine gueule et de jouer le délicat devant ce phénomène cinématographique qu’a été Louis de Funès. Voilà un homme qui conserve tant d’admirateurs éperdus que sa moindre apparition dans un nanard de soixantième zone, même si elle ne dure que douze secondes permet d’éditer un DVD qui s’arrache dès qu’il porte la mention de sa présence. Comme tous les spectateurs du cinéma français des années 50, j’ai été éberlué et séduit par des apparitions tonitruantes où, en une ou deux séquences, il savait capter l’attention et émerveiller le public, qui ne se souvenait pas toujours de son nom. (suite…)