La noirceur de Manèges, qui est sûrement un des films les plus sombres et les plus amers du cinéma français, s’approfondit encore lorsqu’on le revoit, lorsqu’on en gratte les strates superposées, toutes plus désespérantes les unes que les autres. Parce que, pour prendre son bain de venin, il faut aller encore un peu au delà du récit. (suite…)
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Manèges
dimanche, juillet 26th, 2015Le cirque des vampires
vendredi, juillet 24th, 2015La tentative était intéressante au début des années 70, d’essayer de renouveler les terreurs vampiriques, après les avoir usées jusqu’à la corde et d’aller chercher des situations et des atmosphères singulières. D’ailleurs peu après, le regard sur le vampire, jusqu’alors représentant des créatures démoniaques, incarnation du Mal absolu, devenait empathique et compassionnel, en faisant une victime de malédictions dont il n’était pas responsable mais victime (le Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire, sans parler des nouilleries actuelles à la Twilight). (suite…)
La sixième victime
jeudi, juillet 23rd, 2015D’une façon habituelle, l’Asie (extrême) m’indiffère, mais je me suis déjà plusieurs fois laissé avoir par des films coréens, très angoissants, où des histoires meurtrières sauvages sont racontées sur un inévitable fond d’atmosphère pluvieuse et de cadre urbain hideux. Et comme j’avais apprécié beaucoup The chaser ou Mother et un peu davantage encore Memories of murder, je me suis dit qu’une agréable giclée de sang suscitée par un serial killer exotique ne serait pas désagréable à regarder par ces temps de canicule. (suite…)
Chromosome 3
mercredi, juillet 22nd, 2015L’idée initiale est aussi originale qu’intéressante : un psychiatre parvient à instituer pour ses malades un traitement révolutionnaire où les pulsions s’expriment littéralement par la transformation de leurs corps ou, plus exactement, par l’expulsion des fantasmes, obsessions, horreurs divers qu’ils recèlent par des sortes de monstruosités qui les délivrent. Ça n’a rien de délicieux, évidemment, et les rangées d’ecchymoses, de ganglions, d’ulcères immondes développées laissent à songer : le psychiatre est-il un de ces savants fous, dont la littérature et le cinéma ont fait grand usage depuis Frankenstein, un démiurge dépassé par les événements ou un héros inquiet du progrès, qui a trouvé une formule formidable, mais encore imparfaite pour venir à bout des psychoses ? Chromosome 3 laisse ouverte la porte… (suite…)
Un amour de Swann
mardi, juillet 21st, 2015Personne n’est obligé de lire La recherche du Temps perdu et moins encore de l’apprécier. Il n’y a pas de pierre à jeter sur qui n’a pas envie d’entrer dans ce monument de plus de 3000 pages, où il ne se passe pas grand chose et où la richesse du style peut passer pour de la préciosité, l’acuité psychologique pour du maniérisme et les particularités des mondes aristocratique et bourgeois décrits pour de l’ethnographie désuète.
On peut ignorer, ou ne pas aimer mais on ne devrait pas avoir le droit de trahir à ce point l’esprit d’une œuvre littéraire d’une telle importance en la confinant à l’anecdotique et au décoratif.
Dead zone
samedi, juillet 18th, 2015Pour (re)découvrir le cinéma de David Cronenberg (dont on parle moins, il me semble, depuis une dizaine d’années), j’ai fait, je crois, une assez bonne pioche avec Dead zone, regardé, toutefois dans une copie assez médiocre et pisseuse. En quoi la qualité du film dépend elle de Cronenberg, en quoi de Stephen King, excellent pourvoyeur de sujets horrifiques ? Je ne saurais le dire, par méconnaissance presque complète du premier et bien maigre familiarité du second. Mais, en tout cas, leur juxtaposition produit un film d’une grande efficacité. (suite…)
La terrasse
vendredi, juillet 17th, 2015Il est assez curieux que ce film, dès qu’on le revoit, entraîne un changement de l’impression qu’on avait eue lors de sa vision précédente : à ma troisième rencontre avec La terrasse, je retrouve le plaisir éprouvé la première fois, en contradiction avec mon jugement mitigé de 2006. Subjectivité des impressions, approfondissement des points de vue, bizarrerie des états d’âme… (suite…)
Série noire pour une nuit blanche
jeudi, juillet 16th, 2015Parce qu’on a conservé un souvenir agréable de l’hystérique Blues Brothers et du parodique Three amigos, on se laisse aller à regarder par une soirée d’été paresseuse un film de John Landis. D’autant qu’on n’a rien contre Jeff Goldblum et qu’on est loin de trouver Michelle Pfeiffer désagréable à regarder. (suite…)
Les randonneurs
mercredi, juillet 15th, 2015Ma note à moi irait plutôt vers les 5,5, si la chose était possible et même un peu davantage, parce que je trouve le film mieux que passable. Il fait partie de ces trucs très rebattus qui passent souvent dans les journées d’été, du type L’hôtel de la plage ou À nous les petites Anglaises, qu’on a vus et revus et qu’on ne déteste pas retrouver, comme on retrouve dans sa villégiature, la marchande de roudoudous ou le loueur de pédalos : on avance en terrain connu. (suite…)
Garçon !
lundi, juillet 13th, 2015Revu dans une excellente édition combinée DVD/Blu-ray, Garçon ! tient beaucoup mieux la route que je ne le pensais et, marquant certes la fin de la veine chorale de Claude Sautet, n’est pas loin de porter à sa plus grande profondeur toute l’amertume du réalisateur. (suite…)









