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Sacco et Vanzetti

jeudi, juillet 10th, 2014

Un mythe étonnant.

À moins qu’on apprécie fortement les films de procès (du type Douze hommes en colère), on pourrait n’accorder qu’un intérêt poli à ce film mythique, jusqu’à présent inédit en DVD, et que j’ai découvert aujourd’hui, sans être bien certain que le ramdam créé grâce à la non moins mythique ritournelle de Joan Baez valait la peine de le ressortir quarante ans après.

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L’ascenseur, niveau 2

jeudi, juillet 10th, 2014

Bof…

Amateur intermittent de films de peur, de terreur, d’épouvante, de malaise (de tout ce qui est censé foutre les chocottes et susciter un choc adrénaliné à des moments stratégiques), je n’avais pas vu L’ascenseur initial, de 1983, de Dick Maas, un peu sceptique sur l’utilisation, pour ficher la trousse, d’un simple mode de transport. Ayant écrit cela, je m’en repends immédiatement, me souvenant que Duel demeure un film terrifiant et, sur le strict rapport d’un ascenseur, ayant beaucoup apprécié son usage homicide dans La malédiction 2 (mais il n’intervient là qu’à une seule reprise, les autres meurtres et horreurs survenant avec d’autres truchements).

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Allemagne année zéro

lundi, juillet 7th, 2014

aff-allemagneLe peuple du désastre.

Bizarre et intéressant de relire, quelques années après, le commentaire plus politique que j’avais déposé sur Allemagne année zéro ; je ne renie évidemment rien de ce que j’ai écrit, sur la relative indifférence que les citoyens des pays victimes de l’Allemagne ont pu ressentir sur les malheurs de ceux qui avaient bien cherché leur sort et bien mérité leur écrasement ; après tout, voilà qui montre avec éclat combien on est, qu’on le veuille ou non, solidaire de sa Nation, dans les fracas comme dans la prospérité.

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Jeune et jolie

samedi, juillet 5th, 2014

Comment sortir de l’enfance ?

Comme le sujet de la prostitution juvénile me paraissait un des pont-aux-ânes de notre époque, et qu’il m’écœure passablement en soi, j’ai mis quelque réticence à regarder Jeune et jolie. Le film, qui eut quelque succès de scandale à Cannes en 2013, est d’un François Ozon sur qui je ne me décide pas à avoir une opinion tranchée, sa sensibilité particulière et son regard sur les femmes me laissant toujours une certaine impression de malaise ; en fait, je ne le trouve pas très net.

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37°2 le matin

samedi, juillet 5th, 2014

37_21

Un film qui n’est pas mon genre. Mais…

Ah là là, on se demande quelquefois pourquoi on éprouve de l’attirance pour une œuvre ou une personne qui ne correspond à rien à ce qu’on chérit de coutume (c’est l’apostrophe célèbre de Swann sur Odette : « dire (que j’ai fait tout ça) pour quelqu’un qui n’était même pas mon genre ! »)…

Le fait est que je ne me lasse pas de voir et revoir 37°2 le matin, alors que j’avais trouvé Diva ridicule et artificiel, que Béatrice Dalle est exactement le genre de femmes qui, si la chose était possible et envisageable, m’amènerait à modifier mes moeurs (qui sont des plus classiques) et que la quéquette flasque complaisamment exhibée de Jean-Hugues Anglade me conduit plutôt à une sympathie narquoise qu’à une admiration ambiguë. (suite…)

La piscine

lundi, juin 30th, 2014

Soufre impur.

Les trois premiers quarts du film méritent une note maximale, tant ils sont incandescents. D’abord par l’érotisme brûlant, presque cru, des images des deux amants autour de la piscine ; à voir Alain Delon et Romy Schneider mêler leurs chairs bronzées dorées, on comprend que les magazines à scandale aient cru, ou voulu faire croire que l’histoire amoureuse des deux acteurs renaissait de ses cendres, quatre ou cinq ans après leur séparation, tant ils semblaient s’y être redonné. (Et curieusement, d’ailleurs, on peut se demander si ce n’est pas ce qui survient entre Marianne (Schneider, donc) et Harry (Maurice Ronet) : une sorte de poussée de désir, une reviviscence, un coup de sang, une nostalgie d’histoire qu’on pourrait recréer pour une soirée ou pour une semaine, sans illusion et sans conséquence). (suite…)

Tourbillon de Paris

vendredi, juin 27th, 2014

Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine !

Contrairement à ce qu’indique la jaquette du Dvd, le film n’est pas sorti en décembre 1941, mais en décembre 1939, ce qui n’aurait en soi aucune espèce d’importance si la période n’était pas particulièrement sensible, historiquement parlant. En 1939, trois mois pleins après la déclaration de guerre, il n’y a rien d’innocent à faire déferler sur l’écran l’allégresse et l’insouciance de Tourbillon de Paris. Est-ce que la volonté de se boucher les yeux devant le péril est consciente ? Ou, plus probablement, est-ce qu’à la veille des catastrophes, la gaîté, la joie de vivre, les amourettes perpétuellement menacées et finalement triomphantes prennent toujours le pas sur la touffeur des angoisses ? Ou un peu des deux, sans doute, le souhait de montrer aux populations des belles provinces que nos braves petits gars de France savent triompher de toutes les adversités avec le sourire et le sens de la débrouille, exemple renouvelé de qualités bien de chez nous !

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Andreï Roublev

mercredi, juin 25th, 2014

Aussi beau qu’ennuyeux.

Il y a des jours où l’âme slave, qui m’est pourtant si chère, est un peu trop compliquée pour moi et où je ne comprends plus ses foucades, ses subtilités et ses incandescences. Cela m’est arrivé à la lecture des Frères Karamazov ; et à nouveau hier, en regardant Andreï Roublev, que j’avais beaucoup apprécié il y a quelques années, et qui m’a souvent exaspéré, à tout le moins profondément ennuyé. Il est bien ennuyeux, de toute façon, de prendre conscience qu’on n’a pas raison d’être un peu abandonné en route.

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Lydia

mercredi, juin 18th, 2014

8272da92Fond de tiroir.

Voilà un Duvivier très secondaire, un de ceux que l’on peut aisément oublier et qui n’ajoutera rien à la gloire de celui que, dans sa présentation, Jean-Pierre Donniet qualifie de plus grand cinéaste français, (point de vue que je partage absolument) qui livre là un film sans beaucoup de souffle, ni d’intérêt. D’ailleurs la note médiane que je lui attribue est un peu entichée de complaisance et n’aurait sûrement pas atteint ce niveau si je n’avais pas connu le nom de l’auteur.

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La veuve Couderc

dimanche, juin 15th, 2014

Simenon, malgré tout.

Il fut un temps où tout réalisateur qui se plongeait dans l’immense jungle de l’œuvre de Georges Simenon pouvait y trouver un sujet, une orientation, une atmosphère et, même en les maltraitant, parvenir à faire vivre un monde, tant la puissance d’évocation du romancier est intense. Sans doute toutes les adaptations ne sont-elles pas de qualité, notamment celles des Maigret, parce que les metteurs en scène ont généralement privilégié la résolution d’une énigme policière – rarement primordiale – à ce qui importait vraiment à l’écrivain : la recréation d’un univers.

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