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Le baron de l’écluse

vendredi, mai 2nd, 2014

Charmant divertissement

On ne peut pas ne pas faire le rapprochement d’évidence avec Le gentleman d’Epsom, sorti dix-huit mois plus tard et qui, me semble-t-il, demeure un peu davantage dans les mémoires. Dans l’un et l’autre film, un vieux viveur de grande allure, qui a brûlé la chandelle par les deux bouts, a été aimé par les plus jolies femmes, a dépensé des fortunes, a soutenu des banco de folie, guidé par le seul goût du jeu et du plaisir, se retrouve à un moment fragile de sa vie, à une heure où, qu’il s’illusionne ou non, l’existence va devenir de plus en plus lourde.

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Noblesse oblige

mercredi, avril 30th, 2014

Concentré d’humour noir.

La performance extraordinaire d’acteur d’Alec Guinness, qui incarne à lui tout seul huit personnages (certains, il est vrai, très négligeables) a sans doute éclipsé un peu trop la sèche méchanceté du propos de Noblesse oblige : un humour noir très noir, assez violent, cruel et empli d’une joyeuse et vertigineuse immoralité. Sans doute le film est-il typique de cette façon particulière des Anglo-saxons, et sans doute particulièrement des Britanniques de traiter avec une orientation très sarcastique, pleine de retenue (understatement) des situations absolument épouvantables avec flegme et distance ; on n’hésite en aucun cas à tutoyer l’obstacle, à aller un peu plus loin que la simple décence exigerait sous d’autres horizons ; ainsi, par exemple, la conversation, au tout début du film entre le directeur de la prison où est incarcéré Louis Mazzini (Dennis Price) et le bourreau qui doit le pendre au matin : Le dernier duc exécuté dans ce pays fut tristement saboté ; il est vrai que c’était du temps de la hache. (suite…)

Du Guesclin

lundi, avril 28th, 2014

Légende dorée.

Voilà un film que j’aurais aimé aimer parce qu’il retrace – assez fidèlement, semble-t-il – la vie d’une des grandes figures héroïques de la geste française, un de ces modèles et exemples que l’on donnait jadis à l’admiration des écoliers, qu’on n’a pas ménagé les moyens et le budget et qu’on arrive, somme toute, à un exercice appliqué assez banal, sans souffle, sans ferveur, sans puissance. (suite…)

Un Garibaldien au couvent

jeudi, avril 24th, 2014

Une curiosité.

Tout de même, se dire que six ans après, Vittorio De Sica réalisait Le voleur de bicyclette laisse un peu pantois. Parce que l’aimable divertissement Un Garibaldien au couvent que j’ai capté sur FR3 l’autre soir ne permet tout de même pas d’imaginer de ce que seront les grands films qui vont venir, Sciuscia, Miracle à Milan, La Ciociara, Le jardin des Finzi-Contini

Je dois avouer que je n’ai pas vu la fin du film, que j’avais chargé ma box d’enregistrer, celui-ci passant à des heures tardives, donc indécentes. Comme le journal de FR3 a duré plus que prévu, l’enregistrement s’est arrêté cinq ou six minutes avant la fin et j’ai raté le happy end. Rien de bien grave, ce genre d’œuvres laissant deviner son déroulement très tôt et donnant toutes les prévisibilités évidentes dès le premier quart d’heure d’exposition passé. (suite…)

Une promesse

lundi, avril 21st, 2014

L’amour inquiet.

Patrice Leconte est un de ces trop rares réalisateurs qui, boulimiques de cinéma, osent se remettre en cause à chaque film tourné, varier les angles et les histoires et ne pas craindre de surprendre ceux qui le suivent depuis longtemps. Cela au moins depuis le binôme des Bronzés, mais on l’a aussi souvent trouvé étonnant autant dans le brio de l’éclatant Ridicule ou de la grave Veuve de Saint-Pierre que dans Tandem, Monsieur Hire, Le mari de la coiffeuse, Le parfum d’Yvonne, La fille sur le pont, L’homme du train, toutes histoires où la sensibilité du réalisateur, son goût des demi-teintes touche profondément, ou intrigue, ou séduit… (suite…)

L’Évangile selon saint Matthieu

vendredi, avril 18th, 2014

Fidélité un peu froide.

On m’a de tout temps chanté des merveilles de cet Évangile selon saint Matthieu. Et comme je ne trouvais aucun film encore inconnu de moi plus susceptible de me faire passer l’après-midi du Vendredi saint dans d’édifiantes dispositions d’esprit, j’ai regardé ce Pasolini avec bienveillance et douceur (naturellement) évangéliques. (suite…)

Monsieur Batignole

mercredi, avril 16th, 2014

Sans bruit ni fureur.

La carrière populaire (et inégale) d’acteur de Gérard Jugnot ne devrait pas faire oublier qu’il réalise des films qui ne sont pas négligeables et qui, au delà de la fréquente originalité de leur sujet, ne sont pas de ceux qui s’essoufflent au bout de trois quarts d’heure de projection. Pinot, simple flic ou Scout toujours sont plutôt simplistes, mais Une époque formidable tient très bien la route, Fallait pas ! est plein d’idées à la fois glaçantes et hilarantes et Meilleur espoir féminin est narquois et tendre. (suite…)

À la poursuite d’Octobre rouge

mardi, avril 15th, 2014

Technique.

Dans ma longue mémoire de cinéphage, je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’être resté ainsi stoïquement jusqu’au bout d’un film qui avait commencé à m’enquiquiner passé les dix premières minutes. Sans doute les résolutions prises pour le carême et renforcées par le début de la Semaine Sainte m’ont-t-elles contraint à mesurer mon courroux et à ravaler mes bâillements jusqu’au bout de cet ennuyeux pensum de plus de deux heures.

D’un doigt hésitant et au bénéfice de la présence de Sean Connery, je m’étais résolu à regarder ce film qui a eu à son heure, dit-on, un réel succès. (suite…)

Le bateau d’Émile

lundi, avril 14th, 2014

Presque un naufrage.

On a beau se dire et se redire qu’un film de Denys de La Patellière, qui n’était pas un manchot, réunissant Michel Simon, Pierre Brasseur, Lino Ventura et Annie Girardot en première ligne et, en deuxième rang (allez, en troisième, si l’on veut) Jacques Monod, Édith Scob, Dominique Davray, Jean Gaven, Étienne Bierry ne peut qu’intéresser l’amateur, on est tout de même forcé de déchanter, même à la troisième ou quatrième vision. (suite…)

Le choc des Titans

dimanche, avril 13th, 2014

La nostalgie, camarades !

Ma lointaine découverte du Choc des Titans m’avait laissé au cœur une douce nostalgie et le souvenir de l’émerveillement de mes enfants, alors tout jeunes mais tout de même plus frottés de modernité que moi me laissait penser que je me laisserais emporter par le mythe éternel de Persée et d’Andromède. Et puis je me disais que c’était la dernière intervention de Ray Harryhausen, si extraordinaire animateur de nos douces peurs dans Le septième voyage de Sinbad ou dans Jason et les Argonautes. (suite…)