Il faut avoir dix ou douze ans, je pense pour être immergé dans l’étrangeté de ce film, pour en être sidéré, fasciné et, au sens fort, enchanté. Dix ans, douze ans, ce sont les âges où les phobies et les terreurs de l’enfance sont proches mais où on commence à en prendre distance et à ressentir du plaisir devant ses propres angoisses. (suite…)
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La cité des enfants perdus
mercredi, mars 5th, 2014La Mafia
mercredi, mars 5th, 2014Je dois dire que j’étais un peu réticent à regarder ces six épisodes de 70 minutes de ce que j’appelle un feuilleton (c’est-à-dire une œuvre où l’on ne peut regarder aucun des épisodes séparément, puisque l’histoire se suit et se construit) et non une série (où seuls les personnages principaux sont toujours au devant de la scène, mais où chaque épisode est autonome). Peu importe… J’étais réticent, mais ça n’a pas duré longtemps et, après dix minutes j’étais sous l’emprise, et j’y suis resté jusqu’au bout, pestant, qui plus est lorsque le mot « Fin » s’est inscrit sur le dernier disque : c’est que je voudrais bien savoir la suite, ce qu’il advient des aventures et personnages entrecroisés avec beaucoup de talent. D’autant qu’une rapide visite sur Wikipédia me présente dix saisons avec des développements impressionnants et rocambolesques, effrayants et inquiétants et que, si je doute que La Mafia ne s’épuise pas un peu au bout de la quatrième ou cinquième saison, je suis frustré d’être confiné à une seule. (suite…)
Perceval le Gallois
vendredi, février 28th, 2014Finalement insupportable.
Comme j’apprécie d’ordinaire autant Éric Rohmer que Fabrice Luchini, et malgré une retenue naturelle pour le côté exercice de style que je savais être Perceval le Gallois, je me suis projeté le film cette après-midi pendant deux heures qui m’ont paru sinon interminables, du moins bien longues. (suite…)
Sur le banc
jeudi, février 27th, 2014Pour les nostalgiques…
Je ne sais ce qui m’a pris de glisser une nouvelle fois le DVD de Sur le banc dans mon lecteur cette après-midi. Un peu de paresse, sans doute, l’envie de retrouver les paysages, us et coutumes et trognes des années Cinquante et de m’offrir le spectacle bon enfant d’un de ces nanards majuscules sans quoi les belles époques du cinéma français n’auraient pas tout à fait été ce qu’elles sont. (suite…)
Les trois frères : le retour
mercredi, février 26th, 2014C’est idiot, mais c’est marrant.
Évidemment je me méfiais. Les suites réussies sont rares et lorsqu’elles surviennent une vingtaine d’années après le film originel, on est en droit de s’interroger fortement : ceux qui ont tressailli d’horreur en voyant le naufrage de l’équipe des Bronzés 3 me comprennent sûrement parfaitement. Et puis je n’avais lu sur la dernière aventure des Inconnus que des critiques au mieux apitoyées, au pire catastrophées et souvent méprisantes. (suite…)
Phantom of the Paradise
mercredi, février 26th, 2014Stupéfiant de vacuité.
J’ai beau y avoir mis de la bonne volonté, je ne suis pas arrivé à trouver dans ce truc bizarre une seule image intéressante, une seule séquence un peu angoissante, une seule note de musique plaisante ni même un minois féminin agréable à regarder. Je suis allé jusqu’au bout parce que ça n’est pas trop long et que j’espérais, précisément, avoir quelque chose à sauver mais le fait est que je m’interroge encore sur la réputation incroyable de ce film, qui a près de quarante ans et qui, je crois, ressort en ce moment sur les écrans.
Je précise d’emblée que je n’ai aucune dent contre Brian De Palma, que je me suis diverti – sans excès – devant Pulsions, Scarface ou Mission impossible et que j’ai beaucoup, beaucoup apprécié Carrie au bal du diable, ténébreux et terrifiant. (suite…)
Samson et Dalila
samedi, février 22nd, 2014Bien trop long.
C’est un film qui a du poids, et qui, de fait, peut paraître un peu lourd, un peu massif, un peu lent, un peu engoncé. Il me semble qu’il aurait gagné à être allégé de quelques séquences et d’une bonne demi-heure, sans pour autant que je puisse dire ce que j’aurais sacrifié, si j’avais été à la place de Cecil B. DeMille : ce genre de grands spectacles était aussi conçu pour en mettre plein la vue aux spectateurs et à leur en donner pour leur argent : la meilleure preuve est que le film commence, comme Autant en emporte le vent, par exemple, par une ouverture musicale en plan fixe, procédé assez commun de l’époque qui permettait au public de finir de déguster son chocolat glacé et de s’installer confortablement. (suite…)
La porte du paradis
mercredi, février 19th, 2014Comme Voyage au bout de l’enfer, revu récemment, m’a emballé et que j’aime bien L’année du dragon, comme la réputation de grand film malade n’est pas pour me déplaire, comme j’ai lu ici et là que la version Director’s cut de plus de 3h30 restituait La porte du paradis dans sa vraie grandeur et dans les véritables orientations de Michael Cimino, j’ai regardé le film, entre hier et aujourd’hui, de plus en plus effaré et révulsé au fur et à mesure qu’il se déroulait.
Je suis d’ailleurs persuadé que si j’avais été dans une salle, je serais sorti avant la fin, ce qui m’est rarement arrivé dans ma vie de cinéphage (La grande bouffe et Out of Africa). En deux séances, les redondances de Cimino sont, sinon moins insupportables, du moins absorbables, mais c’est tout juste. Combien je comprends les producteurs affolés qui ont retiré le film des écrans dès la fin de la première semaine d’exploitation, devant le rejet absolu et total de la critique tout autant que des spectateurs ! (suite…)
Le cercle rouge
mardi, février 18th, 2014Un film glacé et glaçant, perfection et sommet de l’œuvre de Jean-Pierre Melville, (avec, tout aussi froide, mais plus exaltante, l’admirable Armée des ombres), où les hommes sont réduits à leur plus extrême essence. (suite…)
Sans retour
dimanche, février 16th, 2014Lourdeur des bayous.
Comparer cet excellent film d’action, doté d’une efficace mise en scène et d’une atmosphère intéressante au sublime Délivrance me semble un peu abusif. Délivrance est une parabole d’une richesse infinie sur l’indifférence hautaine de la nature, sur l’écrasement de l’Homme, sur sa peur devant sa petitesse. Sans retour est un de ces très nombreux films de survie en milieu hostile, avec un groupe de caractères bien singularisés, groupe qui est graduellement décimé par l’adversité, les ennemis animaux (Le territoire des loups), humains (Les chasses du comte Zaroff, Le dernier monde cannibale) ou… bizarres (La colline a des yeux, The Descent). (suite…)