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La nuit américaine

dimanche, mars 16th, 2014

Entre journées épiques et nuits cauchemardesques.

S’il y a une infinité de films où sont montrés ou projetés d’autres films, en manière de citation ou d’allusion, je ne suis pas certain qu’il y en ait tant que ça consacrés à la mécanique cinématographique, à la façon dont on tourne, à cet artisanat qui exige tant de métiers et tant de monde. Je pense au Silence est d’or, un petit peu à Chantons sous la pluie. Mais sans doute rien qui ait cet aspect presque documentaire de La nuit américaine qui met en valeur l’assistant metteur en scène, l’accessoiriste, la script-girl et même le producteur délégué. Aucun qui montre la fébrilité du réalisateur, sans cesse sollicité par des questionnements invraisemblables, hétéroclites et exaspérants, sans cesse enquiquiné par des guignes, des contretemps, des catastrophes, sans cesse à courir contre le temps qui passe, les humeurs des collaborateurs, les caprices des acteurs. (suite…)

Femmes entre elles

mercredi, mars 12th, 2014

Mention passable.

La tonitruante Journée de la femme venant d’avoir lieu, ornée de ses éternels lieux communs et de ses éternelles pleurnicheries, je me suis dit qu’il était opportun de regarder un film qui, selon le texte de présentation de son édition DVD est une chronique des relations délétères au sein d’un groupe de femmes (pour rester dans le lieu commun, je dirais qu’il s’agit là d’une expression pléonastique). Michelangelo Antonioni, aux temps où les Cahiers du cinéma bavaient sur lui d’adulation (L’Avventura, La nuit, L’Éclipse) et crachaient sur Henri Verneuil et Gilles Grangier m’avait paru être un de ces faiseurs qui ont empuanti le cinéma au même titre que l’heureusement récemment disparu Alain Resnais et toute sa cohorte. Femmes entre elles est de quelques années antérieur aux films cités et n’en comporte assurément pas tous les travers irritants de vacuité et d’inconsistance. (suite…)

Lost in translation

lundi, mars 10th, 2014

Charme et délicatesse.

C’est vraiment un film d’une intelligence, d’une élégance, d’une subtilité magnifiques, d’une finesse rare, sans scénario, sans rebondissement, sans récit, mais qui attache dès son entame. Avec sa propre petite musique qui peut paraître étouffée, mais qui n’est en tout cas pas si simple que ça, Sofia Coppola entraîne dans une foule de perceptions subtiles… (suite…)

Répulsion

dimanche, mars 9th, 2014

Glaçant.

Finalement et après tout je me demande si le dernier plan, sur quoi on a beaucoup glosé et qui pourrait être une explication du comportement de Carol (Catherine Deneuve) est si important que ça dans la qualité de Répulsion. Et à la réflexion, je me dis qu’il livre une explication peut-être trop facile, trop intellectuellement satisfaisante, de cette folie et de cette angoisse qui montent tout au long du film. Dès lors, l’inceste jadis subi, qui donne sens au regard fou porté, dans la vieille photo par Carol sur son père (on a toute faculté d’imaginer cela) serait une clef d’évidence, qui permettrait, d’une certaine façon, au spectateur de respirer et au réalisateur de justifier la démence exposée. (suite…)

La cité des enfants perdus

mercredi, mars 5th, 2014

Vestiaire de l’enfance.

Il faut avoir dix ou douze ans, je pense pour être immergé dans l’étrangeté de ce film, pour en être sidéré, fasciné et, au sens fort, enchanté. Dix ans, douze ans, ce sont les âges où les phobies et les terreurs de l’enfance sont proches mais où on commence à en prendre distance et à ressentir du plaisir devant ses propres angoisses. (suite…)

La Mafia

mercredi, mars 5th, 2014

La pieuvre.

Je dois dire que j’étais un peu réticent à regarder ces six épisodes de 70 minutes de ce que j’appelle un feuilleton (c’est-à-dire une œuvre où l’on ne peut regarder aucun des épisodes séparément, puisque l’histoire se suit et se construit) et non une série (où seuls les personnages principaux sont toujours au devant de la scène, mais où chaque épisode est autonome). Peu importe… J’étais réticent, mais ça n’a pas duré longtemps et, après dix minutes j’étais sous l’emprise, et j’y suis resté jusqu’au bout, pestant, qui plus est lorsque le mot « Fin » s’est inscrit sur le dernier disque : c’est que je voudrais bien savoir la suite, ce qu’il advient des aventures et personnages entrecroisés avec beaucoup de talent. D’autant qu’une rapide visite sur Wikipédia me présente dix saisons avec des développements impressionnants et rocambolesques, effrayants et inquiétants et que, si je doute que La Mafia ne s’épuise pas un peu au bout de la quatrième ou cinquième saison, je suis frustré d’être confiné à une seule. (suite…)

Perceval le Gallois

vendredi, février 28th, 2014

Finalement insupportable.

Comme j’apprécie d’ordinaire autant Éric Rohmer que Fabrice Luchini, et malgré une retenue naturelle pour le côté exercice de style que je savais être Perceval le Gallois, je me suis projeté le film cette après-midi pendant deux heures qui m’ont paru sinon interminables, du moins bien longues. (suite…)

Sur le banc

jeudi, février 27th, 2014

p12445Pour les nostalgiques…

Je ne sais ce qui m’a pris de glisser une nouvelle fois le DVD de Sur le banc dans mon lecteur cette après-midi. Un peu de paresse, sans doute, l’envie de retrouver les paysages, us et coutumes et trognes des années Cinquante et de m’offrir le spectacle bon enfant d’un de ces nanards majuscules sans quoi les belles époques du cinéma français n’auraient pas tout à fait été ce qu’elles sont. (suite…)

Les trois frères : le retour

mercredi, février 26th, 2014

C’est idiot, mais c’est marrant.

Évidemment je me méfiais. Les suites réussies sont rares et lorsqu’elles surviennent une vingtaine d’années après le film originel, on est en droit de s’interroger fortement : ceux qui ont tressailli d’horreur en voyant le naufrage de l’équipe des Bronzés 3 me comprennent sûrement parfaitement. Et puis je n’avais lu sur la dernière aventure des Inconnus que des critiques au mieux apitoyées, au pire catastrophées et souvent méprisantes. (suite…)

Phantom of the Paradise

mercredi, février 26th, 2014

Stupéfiant de vacuité.

J’ai beau y avoir mis de la bonne volonté, je ne suis pas arrivé à trouver dans ce truc bizarre une seule image intéressante, une seule séquence un peu angoissante, une seule note de musique plaisante ni même un minois féminin agréable à regarder. Je suis allé jusqu’au bout parce que ça n’est pas trop long et que j’espérais, précisément, avoir quelque chose à sauver mais le fait est que je m’interroge encore sur la réputation incroyable de ce film, qui a près de quarante ans et qui, je crois, ressort en ce moment sur les écrans.

Je précise d’emblée que je n’ai aucune dent contre Brian De Palma, que je me suis diverti – sans excès – devant PulsionsScarface ou Mission impossible et que j’ai beaucoup, beaucoup apprécié Carrie au bal du diable, ténébreux et terrifiant. (suite…)