Poissons volants et majorité de l’espèce.
C’est là un excellent ouvrage tout empreint de la fameuse Qualité française et des talents conjugués d’une équipe solide formée d’Henri Verneuil, de Michel Audiard et, naturellement, d’un Jean Gabin pour qui le rôle a naturellement été écrit.
Mais voilà que paradoxalement le brave gars éternel persécuté de la vie des années d’Avant-Guerre, l’homme mûr aux épaules larges et à la baffe facile ressuscité au cinéma depuis Touchez pas au grisbi se met à terriblement ressembler à un vieux sanglier solitaire revenu de tout.
Le Président Émile Beaufort est-il conçu à l’image de Georges Clémenceau ? Oui, sans doute et de façon presque évidente. Mais il est aussi, dans sa sévère retraite campagnarde, une évocation du général de Gaulle enfermé à La Boisserie avant qu’on soit bien obligé de le rappeler pour éviter la faillite de la France un an et demi avant le tournage du film ; on peut certainement glisser ici et là d’autres inspirations : Aristide Briand, voire Édouard Herriot (davantage, il est vrai, pour une certaine ressemblance d’allure que pour une parenté intellectuelle).