Qu’est-ce qu’il faut faire pour épuiser les cent, les mille interprétations que permet un film aussi génial que Mulholland drive ? Suivre les conseils d’orientation qui figurent sur le boîtier du DVD ? Lire les multiples gloses étagées sur le film dont certaines le décryptent séquence par séquence, souvent de façon très intelligente, d’ailleurs (je conseille forban.pagesperso-orange.fr/md) ? Se contenter d’une interprétation de l’évidence, c’est-à-dire que David Lynch a joué sur la temporalité et l’onirisme et que la deuxième partie du récit précède chronologiquement la première (mais c’est tout de même un peu plus compliqué que ça). (suite…)
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Mulholland drive
mardi, décembre 31st, 2013Le Décaméron
lundi, décembre 30th, 2013Cédant à un absurde scrupule de vérification, j’ai acquis pour quelques petits sous Le Décaméron et me le suis projeté, espérant absurdement revenir sur le jugement que j’avais formé à la sortie du film, qui était médiocre et n’avait pas besoin de confirmation, tant il avait été étayé, jadis, par la vision des deux autres volets de la Trilogie de la vie, Les contes de Canterbury et Les mille et une nuits. (suite…)
Le mépris
samedi, décembre 28th, 2013Mais quelle purge !
Beaucoup de ceux qui n’apprécient pas le cinéma de Jean-Luc Godard affectent pourtant une certaine inclination pour Le mépris jugé atypique et exempt des outrances ennuyeuses du Genevois le plus célèbre depuis Jean-Jacques Rousseau et tout aussi nuisible. Je me demande bien ce qu’on peut trouver dans ce film de différent des tics coutumiers de Godard, trop habituels pour être fortuits et rapidement insupportables. (suite…)
Le dernier monde cannibale
mardi, décembre 24th, 2013Dispersés façon puzzle.
Ce cinéma de genre – et d’un genre bien particulier et tout à fait crado, j’en conviens – semble être né de la vogue des curieux documents, surgis au début des années soixante et qu’on appelait les Mondo. Ces films mêlaient des images de toute nature, réelles ou mises en scène dont la raison d’être était de choquer, voire de scandaliser, sous le vertueux prétexte de montrer aux spectateurs ébahis beautés, singularités et horreurs de notre pauvre planète, en mixant habilement les sujets. Avec une hypocrisie et un aplomb qui ne seraient plus tolérés aujourd’hui, ils étaient d’une roublardise sans nom, mais aussi d’une grande efficacité. (suite…)
Les caves du « Majestic »
mardi, décembre 24th, 2013Production courante.
Richard Pottier a été mieux inspiré de faire appel à Charles Spaak pour Les caves du Majestic qu’il ne l’avait été de confier à Jean-Paul Le Chanois l’adaptation de l’abominable Picpus, tourné avec le même Albert Préjean dans le rôle de Maigret deux ans auparavant : le film n’a rien de dégradant, même s’il n’est pas tout à fait exempt de ridicule à certains instants. (suite…)
Le beau mariage
lundi, décembre 23rd, 2013Histoires élégantes.
J’ai le goût des histoires élégantes contées par Éric Rohmer et de cette mise en scène d’aventures apparemment très simples conjuguée avec une grande économie de moyens, mais des dialogues très écrits. On y peut sentir certaines artificialités, certaines afféteries qui, lorsqu’on n’est pas sensible au charme, à mes yeux délicieusement désuet et raffiné de ce cinéma-là, agacent, ou même exaspèrent. (suite…)
Le Hobbit : la désolation de Smaug
dimanche, décembre 22nd, 2013Hélas, ce n’est que le deuxième !
Après avoir vu le premier volet de la trilogie que Peter Jackson a consacrée à Bilbo le hobbit, j’écrivais que j’espérais qu‘au bout des trois épisodes annoncés jusqu’en 2014 les choses se mettraient en place et que nous suivrions avec la même intensité les aventures de la troupe (des Nains) et celles de la Communauté (dois-je rappeler que l’histoire de Bilbo se passe plusieurs années avant les aventures relatées dans La communauté de l’anneau ?). (suite…)
Voyage au bout de l’enfer
samedi, décembre 21st, 2013C’est profond, c’est dense, c’est superbe…
J’ai lu plusieurs critiques après avoir regardé Voyage au bout de l’enfer qui m’ont aidé à mettre de l’ordre dans les impressions que cette œuvre lente, dense, touffue, impressionnante m’avait fait ressentir. En plus, pris par le temps, j’ai regardé le film en deux fois, deux heures le premier soir, une heure le lendemain. Ce n’est pas bien recommandé, mais, d’une certaine façon, lorsqu’il y a du sens et de la profondeur, ça permet tout un travail d’incorporation et de maturation intéressant. (suite…)
Voyage à Tokyo
jeudi, décembre 19th, 2013Profond, mais lointain…
Mon manque total d’empathie envers les rituels et modes de pensée japonais ne m’empêche pas d’avoir pris beaucoup d’intérêt à Voyage à Tokyo. Le film est mesuré, triste, intelligent. Il présente avec une grande finesse le paysage désolé de la vieillesse, les chemins qui s’écartent de plus en plus entre les vieux parents et les enfants qui sont partis, qui ont fait leur vie, qui portent désormais sur leurs épaules la charge lourde des soucis professionnels et affectifs qui envahissent l’âge adulte. (suite…)
Tante Zita
mardi, décembre 17th, 2013Comment l’esprit vient aux filles.
Voilà un film très singulier, très étrange, qui décontenance un peu mais qui est très attachant, très chaleureux, comme la plupart des films qu’a tournés Robert Enrico. Un film qui surprend souvent, enchante quelquefois, interloque, même, de temps à autre, un film qui n’est pas insignifiant et qui ne méritait absolument pas l’insuccès qu’il a rencontré. Un film un peu de bric et de broc, hétéroclite mais qui finit par trouver son unité et sa signification profonde lorsque tous les liens s’unissent. C’est souvent le cas lorsque que des bribes d’autobiographie reçoivent la greffe de péripéties imaginées, ou fantasmées. Et ce sont des souvenirs de Lucienne Hamon, qui était, à l’époque, la femme d’Enrico, qui sont à la base de Tante Zita (les suppléments du DVD sont à ce sujet fort intéressants). (suite…)