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Tandem

dimanche, novembre 17th, 2013

1427Comédie triste.

On a décrit avec beaucoup de justesse le climat général de Tandem : Film sur la vieillesse, le temps qui passe, l’échec et la solitude. C’est tout à fait cela, et plus on le revoit, plus on est frappé de cette désespérance. Comédie à l’italienne, évidemment et aussi personnages à la Houellebecq, à peine colorée par la relation Maître/Valet qui introduit le ressort comique (devant la seule part de tarte restante, Rivetot (Jugnot) à Mortez (Rochefort) : Prenez les fruits, j’adore la pâte). Qu’ajouter à ça ? (suite…)

Le grand saut

jeudi, novembre 14th, 2013

La lettre bleue.

Je conservais un souvenir plutôt agréable de cette comédie un peu trop moralisatrice des frères Coen et notamment d’images oniriques et impressionnantes de New-York sous la neige… New-York vue, il est vrai, un peu comme la Gotham city des aventures de Batman, une sorte de cité noirâtre hérissée de tours hostiles et arrogantes. J’ai, à la revoyure, été un peu déçu, trouvant le film gentil, sympathique, drôle assez souvent, mais manquant un peu d’épaisseur, tout de même. En tout cas ça n’est pas du niveau du grinçant Fargo, qui est ce que j’ai vu de meilleur des deux réalisateurs. (suite…)

Confession d’un cannibale

mercredi, novembre 13th, 2013

Végétariens s’abstenir.

Je doute que l’histoire véridique d’Armin Meiwes, le Cannibale de Rotenburg, qui a inspiré ce film de Martin Weisz, fasse autant florès que celle, purement fictive, de notre vieil ami Hannibal Lecter, héros du Silence des agneaux et de ses suites. Et pourtant, elle est bien plus intéressante, psychologiquement parlant, et elle ne met pas en scène un seul prédateur, fût-il aussi génial et séduisant qu’Hannibal, mais bien plutôt un couple sidérant, tueur et tué (car on ne peut pas dire victime et bourreau, pas du tout), profondément complice et fascinant. (suite…)

After hours

mardi, novembre 12th, 2013

Quand l’heure est dépassée…

Ce que j’aime, dans ce cauchemar psychédélique, en plus de son onirisme de malaise, c’est son aptitude à nous rendre proche du malheureux garçon qui, parce qu’il a cru pouvoir échapper ce soir là à sa solitude et à sa vie rangée passe une nuit à se dépêtrer des fureurs du Destin. Sur un mode plus léger et (bien) moins profond, Paul Hackett (Griffin Dunne) m’a fait songer au Bill Harford (Tom Cruise) de Eyes wide shut, renvoyé sèchement par le milliardaire Ziegler (Sydney Pollack) à sa vie paisible : Ne joue pas dans la cour des grands !. (suite…)

Swimming pool

dimanche, novembre 10th, 2013

La beauté n’est pas fragile.

J’aime bien les trois premiers quarts du film, rythmés, lumineux, portés par deux actrices magnifiques, beaucoup moins sa fin, qui se veut maligne et n’est qu’embrouillée, qui se tortillonne, en vient à se répéter, à forcer les traits (au cas où on n’aurait pas compris) et finit par aller dans les plus ennuyeux travers de Sébastien Japrisot, du type meurtres impunis, lourds secrets de famille, assassinats maquillés masqués par le soleil du Midi et tout le toutim. (suite…)

Les lèvres rouges

dimanche, novembre 10th, 2013

Méfiez-vous des femmes !

Le tour de force de Harry Kümel a été de réaliser ce film intéressant et devenu, au cours des ans, assez mythique, malgré de tout petits moyens et dans le cadre d’une coproduction internationale qui lui a imposé des contraintes de scénario et de dialogues dont il ne voulait guère et avec une distribution secondaire qu’il n’avait pas choisie : dans les intéressants suppléments du DVD lui-même et les actrices Danielle Ouimet et Andrea Rau s’étendent assez longuement sur ces points ; dans un petit livret joint, Kümel ajoute une nouvelle couche. Il se gausse d’ailleurs avec férocité des balourdises pompeuses de son interviouveur, Olivier Rossignol, qui aimerait bien faire dire au film des tas de choses compliquées et y voir des intentions qui n’y sont pas ; avoir été démenti sur presque toute la ligne n’empêche d’ailleurs pas Rossignol, dans les deux dernières pages, de livrer ex cathedra ses interprétations, dans un style assez lourd agrémenté de fautes d’orthographe : c’est le malheur de ces livrets un peu boursouflés, comme le furent ceux d’un certain Jacques Viallon que j’ai eu le plaisir de démolir pour Maria Chapdelaine de Julien Duvivier). (suite…)

L’honneur d’un capitaine

vendredi, novembre 8th, 2013

Des héros fatigués.

Le parti choisi par Pierre Schœndœrffer pour présenter ce sujet encore brûlant de l’Algérie est un peu artificiel et ne m’a pas totalement convaincu : lors d’une émission qui évoque évidemment les défunts Dossiers de l’écran où, après la projection d’un film-prétexte, un sujet d’histoire ou de société était évoqué par plusieurs spécialistes, un sociologue engagé attaque violemment l’honneur d’un soldat tué au combat vingt ans auparavant, le capitaine Marcel Caron (Jacques Perrin) en le traitant de tortionnaire. Le commandant Guilloux (Robert Etcheverry), officier qui a connu Caron, quitte le plateau avec fracas (comme le fit un jour l’écrivain Maurice Clavel, dans un autre contexte). Et la veuve du capitaine, Patricia, (Nicole Garcia) va demander réparation de l’outrage. Un procès pour diffamation a lieu. (suite…)

Carnet de notes pour une Orestie africaine

jeudi, novembre 7th, 2013

Zéro pointé.

Étonnant tout cela, et surtout drôlement efficace, écrivait il y a dix ans un commentateur (qui ne se risquait pas toutefois à donner une note).. Étonnant, j’en suis tout à fait d’accord. Mais efficace ! une sorte de magma narcissique, discordant, à la fois ampoulé et puéril qui jette une douche froide sur l’intérêt tout nouveau que je portais à Pasolini après avoir vu, sur le même DVD, Mamma Roma, de facture infiniment plus classique. (suite…)

Gravity

mardi, novembre 5th, 2013

Pouf…

Voilà un truc qui ne manquerait pas d’intérêt pédagogique si c’était présenté dans un Omnimax ou au Futuroscope et si ça durait une demi-heure sans intervention d’une intrigue ou avec quelque chose de vraiment minimal. Et sans acteurs, naturellement ; on se demande pourquoi le réalisateur s’est embêté à engager deux vedettes internationales, George Clooney et Sandra Bullock, alors que n’importe quel clampin (et n’importe quelle jolie clampine… mais ça ne manque pas) aurait pu faire l’affaire, tant on est au degré Zéro de ce qui peut être demandé à des comédiens au niveau des dialogues et de la sensibilité du jeu. (suite…)

Mogambo

lundi, novembre 4th, 2013

Ava la sublime.

On a peur, un moment, que ce sacripant de Clark Gable, qui se la joue dans l’éthéré et le gracile, ne préfère la timide et niaise Grace Kelly à la sublime Ava Gardner dont la beauté, le charme, l’abattage, la sensualité sont à faire rêver jaguars et antilopes. Mais heureusement il se rend compte de son aveuglement et finalement renvoie la blonde dans son calme monde et entame ce qu’on imagine une vie de rires, de whiskies frappés (et, incidemment, de stupre et de fornication) avec la brune. On respire. (suite…)