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Le baron fantôme

samedi, décembre 14th, 2013

Fantaisiste.

J’ai un peu de mal à me faire une opinion sur ce film assez étrange qui allie des atmosphères oniriques absolument délicieuses, un scénario souvent drôle et, en même temps, des nunucheries insupportables. On sent là l’intervention de ce funambule talentueux et vain de Jean Cocteau, doté de trop de dons pour qu’on se rappelle vraiment l’un d’entre eux, qui a signé les dialogues, a vraisemblablement influencé le récit de Serge de Poligny et qui, grimé, interprète en roulant les yeux et en faisant le terrible, le rôle du baron fantôme (en fait somnambule). Époque rêveuse et fantasmagorique en quelque sorte. (suite…)

Casablanca

mercredi, décembre 11th, 2013

Malgré tout…

J’ai été absolument agacé en revoyant Casablanca par un paquet de scories, par tout un ensemble d’énormités qui auraient pu être facilement et sans frais évitées si la Production et les scénaristes s’étaient donné un tout petit peu de mal : c’est tout ce qui concerne la présence des autorités françaises dans la ville, celle des Allemands, et le ridicule d’instituer préfet de police (une fonction qui n’existait, jusqu’en 2012, qu’à Paris) un simple capitaine qui arbore d’ailleurs à tout propos et au mépris des règles une batterie de décorations pendouillantes. Je vois une fois de plus l’inculture et la désinvolture étasunienne envers tout ce qui n’est pas l’Union. (suite…)

De battre mon cœur s’est arrêté

samedi, décembre 7th, 2013

« Qui trop embrasse… »

À l’image de son titre, qui ne me séduit pas entièrement, je trouve que le film de Jacques Audiard est un peu trop hétéroclite, part dans un peu trop de directions pour être absolument satisfaisant. (suite…)

Virgin suicides

vendredi, décembre 6th, 2013

Virgin_SuicidesLe mystère.

Ce qu’il y a de parfaitement réussi, dans Virgin suicides, ce coup majeur frappé d’emblée par Sofia Coppola, ce qu’il y a de plus attachant et de plus glaçant, c’est qu’on ne comprend pas l’immolation collective des sœurs Lisbon, à moins de vouloir, assez grossièrement, mettre tout sur le dos des parents, si étouffants et souvent grotesques qu’ils sont. Et c’est, je crois, ce que disent assez fortement les images initiales où, vingt-cinq ans après la disparition des jeunes filles, les garçons qui les épiaient chaque soir, devenus des hommes faits, se posent encore la question, sans doute davantage étonnés que peinés. (suite…)

Entretien avec un vampire

jeudi, décembre 5th, 2013

Belles images, discours niais.

La mode, depuis quelques années, est de présenter le Vampire comme une pauvre créature portant depuis des siècles sur ses épaules tous les malheurs du monde et les tristesses de sa condition. L’image traditionnelle, celle qui a été formalisée par le génial roman de Bram Stoker le présente, en revanche, comme une émanation de Satan, son avatar sur Terre, directement relié aux perversions les plus noires de l’Enfer. C’est que notre époque est compassionnelle et niaise et ne rêve rien tant que de présenter le plus effroyable des criminels qu’en pauvre victime de la répression sociale, une sorte de malheureux aux instincts (forcément aimables) martyrisés et à qui des parents abusifs (forcément abusifs, puisque parents) auront un peu vivement prescrit, un jour, de manger sa soupe. (suite…)

Allons donc, Papa !

jeudi, décembre 5th, 2013

Allons_donc_papa_cine_grandeVraiment insignifiant.

Mon Dieu, c’est de Vincente Minnelli ce petit film insignifiant pour fermiers de l’Arkansas ou du Wyoming en goguette ? Est-on certain qu’il n’y a pas homonymie, usurpation d’identité, abus de confiance ? C’est le même homme qui a réalisé Le chant du Missouri, Un Américain à Paris, Brigadoon, Gigi, comédies sophistiquées charmantes et brillantes, un peu trop parfaites, à dire vrai pour être totalement réussies, mais pleines d’esprit et de qualités ?

Vraiment ? On croit rêver… (suite…)

Trois de Saint-Cyr

mardi, décembre 3rd, 2013

Voir et complimenter l’Armée française…

J’ai pu voir Trois de Saint-Cyr hier, 2 décembre, à l’amphithéâtre Austerlitz du Musée de l’Armée, aux Invalides (2 décembre/Austerlitz : voyez le clin d’œil !). Un aréopage distingué d’anciens Cyrards, mais aussi d’historiens du cinéma (le professeur Jean Tulard, notamment) présentait le film et a apporté d’intéressantes précisions sur quoi je reviendrai. (suite…)

Hostel 2

dimanche, décembre 1st, 2013

Mais quelle horreur !

L’année s’achève et, à l’approche de Noël et des joies chaudes de la famille, le triste mois de novembre me paraissait tout désigné pour mettre un peu de piment dans mon quotidien cinématographique. Je me suis donc passé les deux premiers DVD de la série Hostel, ceux qui sont réalisés par son créateur Éli Roth, série qui rivalise dans le genre trash avec les Saw d’horrifiante mémoire.

J’avais déjà vu le premier opus, qui commence comme un brave Very bad trip et s’achève dans les flots de sang attendus. Mais je ne connaissais du deuxième que quelques séquences captées par hasard sur Canal + naguère. La recette est à peu près la même dans les deux films : des Étasuniens fêtards et excités par le gouffre de vice que constitue, à leurs yeux, la vieille Europe, garçons là, jeunes filles ici, se font piéger et massacrer par de méchants riches qui payent, pour cela, de belles sommes à une florissante entreprise slovaque. Les Européens, et singulièrement les Européens de l’Est apparaissent dans les deux films comme des décadents malpropres et des sauvages sans scrupules. Ah ! Merveilleuse bonne conscience issue du protestantisme puritain ! (suite…)

Hostel

samedi, novembre 30th, 2013

hostelposter07

Terreurs et tremblements

Amateur intermittent de films à la répugnante renommée, j’ai regardé cet Hostel-là sans ennui et même avec un certain intérêt. Comme il y a longtemps que l’on sait que les images les plus gore ne sont pas forcément les plus dérangeantes, depuis que les trucages sont époustouflants de qualité, je me suis avant tout intéressé au déclenchement des évènements, c’est-à-dire à la première partie du film… (suite…)

Excalibur

jeudi, novembre 28th, 2013

L’âge de l’aurore.

Ce magnifique livre d’images porté par un souffle profond et une grande intelligence mériterait sûrement la note suprême du chef-d’œuvre si John Boorman avait pu, comme il l’envisageait, développer son sujet sur un temps plus long et faire ainsi mieux encore ressentir la subtilité de son propos. Selon Wikipédia, le réalisateur indiquait que  »son but (…) était de créer une sorte de «Terre du Milieu» au sens de Tolkien, c’est-à-dire «un monde contigu, semblable au nôtre, mais en même temps différent, situé dans une époque en dehors du temps» ; mais ceci avec la difficulté supplémentaire par rapport au Seigneur des anneaux de juxtaposer deux orientations, païenne et chrétienne. (suite…)