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Swimming pool

dimanche, novembre 10th, 2013

La beauté n’est pas fragile.

J’aime bien les trois premiers quarts du film, rythmés, lumineux, portés par deux actrices magnifiques, beaucoup moins sa fin, qui se veut maligne et n’est qu’embrouillée, qui se tortillonne, en vient à se répéter, à forcer les traits (au cas où on n’aurait pas compris) et finit par aller dans les plus ennuyeux travers de Sébastien Japrisot, du type meurtres impunis, lourds secrets de famille, assassinats maquillés masqués par le soleil du Midi et tout le toutim. (suite…)

Les lèvres rouges

dimanche, novembre 10th, 2013

Méfiez-vous des femmes !

Le tour de force de Harry Kümel a été de réaliser ce film intéressant et devenu, au cours des ans, assez mythique, malgré de tout petits moyens et dans le cadre d’une coproduction internationale qui lui a imposé des contraintes de scénario et de dialogues dont il ne voulait guère et avec une distribution secondaire qu’il n’avait pas choisie : dans les intéressants suppléments du DVD lui-même et les actrices Danielle Ouimet et Andrea Rau s’étendent assez longuement sur ces points ; dans un petit livret joint, Kümel ajoute une nouvelle couche. Il se gausse d’ailleurs avec férocité des balourdises pompeuses de son interviouveur, Olivier Rossignol, qui aimerait bien faire dire au film des tas de choses compliquées et y voir des intentions qui n’y sont pas ; avoir été démenti sur presque toute la ligne n’empêche d’ailleurs pas Rossignol, dans les deux dernières pages, de livrer ex cathedra ses interprétations, dans un style assez lourd agrémenté de fautes d’orthographe : c’est le malheur de ces livrets un peu boursouflés, comme le furent ceux d’un certain Jacques Viallon que j’ai eu le plaisir de démolir pour Maria Chapdelaine de Julien Duvivier). (suite…)

L’honneur d’un capitaine

vendredi, novembre 8th, 2013

Des héros fatigués.

Le parti choisi par Pierre Schœndœrffer pour présenter ce sujet encore brûlant de l’Algérie est un peu artificiel et ne m’a pas totalement convaincu : lors d’une émission qui évoque évidemment les défunts Dossiers de l’écran où, après la projection d’un film-prétexte, un sujet d’histoire ou de société était évoqué par plusieurs spécialistes, un sociologue engagé attaque violemment l’honneur d’un soldat tué au combat vingt ans auparavant, le capitaine Marcel Caron (Jacques Perrin) en le traitant de tortionnaire. Le commandant Guilloux (Robert Etcheverry), officier qui a connu Caron, quitte le plateau avec fracas (comme le fit un jour l’écrivain Maurice Clavel, dans un autre contexte). Et la veuve du capitaine, Patricia, (Nicole Garcia) va demander réparation de l’outrage. Un procès pour diffamation a lieu. (suite…)

Carnet de notes pour une Orestie africaine

jeudi, novembre 7th, 2013

Zéro pointé.

Étonnant tout cela, et surtout drôlement efficace, écrivait il y a dix ans un commentateur (qui ne se risquait pas toutefois à donner une note).. Étonnant, j’en suis tout à fait d’accord. Mais efficace ! une sorte de magma narcissique, discordant, à la fois ampoulé et puéril qui jette une douche froide sur l’intérêt tout nouveau que je portais à Pasolini après avoir vu, sur le même DVD, Mamma Roma, de facture infiniment plus classique. (suite…)

Gravity

mardi, novembre 5th, 2013

Pouf…

Voilà un truc qui ne manquerait pas d’intérêt pédagogique si c’était présenté dans un Omnimax ou au Futuroscope et si ça durait une demi-heure sans intervention d’une intrigue ou avec quelque chose de vraiment minimal. Et sans acteurs, naturellement ; on se demande pourquoi le réalisateur s’est embêté à engager deux vedettes internationales, George Clooney et Sandra Bullock, alors que n’importe quel clampin (et n’importe quelle jolie clampine… mais ça ne manque pas) aurait pu faire l’affaire, tant on est au degré Zéro de ce qui peut être demandé à des comédiens au niveau des dialogues et de la sensibilité du jeu. (suite…)

Mogambo

lundi, novembre 4th, 2013

Ava la sublime.

On a peur, un moment, que ce sacripant de Clark Gable, qui se la joue dans l’éthéré et le gracile, ne préfère la timide et niaise Grace Kelly à la sublime Ava Gardner dont la beauté, le charme, l’abattage, la sensualité sont à faire rêver jaguars et antilopes. Mais heureusement il se rend compte de son aveuglement et finalement renvoie la blonde dans son calme monde et entame ce qu’on imagine une vie de rires, de whiskies frappés (et, incidemment, de stupre et de fornication) avec la brune. On respire. (suite…)

Parle avec elle

samedi, novembre 2nd, 2013

Oui, mais…

Je n’ai pas d’opinion bien tranchée sur le cinéma très baroque de Pedro Almodovar, dont je n’ai pas vu grand chose, il est vrai, Attache moi, qui ne m’avait pas déplu et peut-être (mais je ne m’en souviens guère) Talons aiguilles. Je ne peux pas dire que ce qui parait être son originalité profonde, les relations mère/fille et la quête de l’identité sexuelle, le goût de la marginalité fassent partie de mes préoccupations habituelles… (suite…)

Laura

vendredi, novembre 1st, 2013

« Le meurtre est mon violon d’Ingres ».

Je découvre de film mythique et je suis de ceux qui pensent que s’il était dépourvu de l’extraordinaire beauté de Gene Tierney, il y a longtemps qu’il aurait été classé parmi les productions de série d’un Hollywood omnipotent, avec les autres films de l’honnête artisan Otto Preminger, une sorte de Decoin ou de Joannon du cinéma étasunien, aussi oublié aujourd’hui que ses confrères français. Ce n’est pas mal, Laura, mais c’est bien convenu, à partir du moment où, à la 45ème minute, celle qui était censée avoir été assassinée refait surface. S’ensuit alors une de ces intrigues invraisemblables qui ne fonctionnent qu’au théâtre, où les spectateurs sont bien obligés de suivre le rythme de ce qui leur est conté.

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Le troisième homme

vendredi, novembre 1st, 2013

Des charmes vénéneux.

Le troisième homme, en plus d’être un excellent film est un de ces films mythiques qu’on connaît presque avant de les avoir vus ! Le thème musical, joué à la cithare par Anton Karas, est même si célèbre qu’il avait été choisi pour être celui de la défunte et révérée collection Canal+ classique et je doute que quiconque puisse dire qu’il ne l’a pas entendu. (suite…)

Gas-oil

jeudi, octobre 31st, 2013

Les routiers sont un peu poussifs.

Allez va, ça mérite tout de même un peu plus que la moyenne, mais tout juste, et seulement grâce à la présence de Jean Gabin, extrêmement massif et de toute une équipe solide de seconds rôles qu’on imagine amateurs de potée aux choux (on est dans le Puy-de-Dôme), de civet de lièvre et de vins rustiques. Ça permet de passer sur une intrigue assez médiocre, faussement compliquée, mais dont on voit très vite les ressorts et les failles. (suite…)