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Inspecteur Lavardin

lundi, septembre 9th, 2013

Quelle pâtée !

J’ai bien dû voir jadis d’un œil discret (puisque j’ai tout oublié), Poulet au vinaigre, premier volet des aventures du policier mal embouché Lavardin mais je ne me souvenais pas, avant d’avoir regardé hier le deuxième épisode que c’était aussi mal fichu et aussi crispant, à cause des agressifs jappements anti-bourgeois de Claude Chabrol. (suite…)

Society

samedi, septembre 7th, 2013

Agréablement dégueulasse…

J’ai bien conscience que je surnote largement ce petit film qui n’est pas très bien filmé, qui est même, d’une certaine façon, au degré zéro du langage cinématographique. D’autant que les effets spéciaux sont d’une rare laideur et d’une parfaite indigence (mais peut-être est-ce volontaire) et que le discours qui le sous-tend est de ceux qui m’exaspèrent par son simplisme (les méchants riches ne vivent que de la substance des gentils pauvres).

Mais ces réserves faites, je dois dire que j’ai toujours regardé avec amusement et sympathie ce scénario vénéneux, un soupçon pervers et suffisamment original pour satisfaire le côté obscur de mes centres d’intérêt. (suite…)

Le sang à la tête

jeudi, septembre 5th, 2013

Très bien, très noir…

Le sang à la tête est sans doute une des meilleures adaptations au cinéma de l’univers noirâtre de Georges Simenon, un de ceux où est la plus respectée, en tout cas, la lucidité entomologique de l’écrivain, même s’il y a quelques notables différences avec le roman originel. Outre que le livre, qui s’intitule Le fils Cardinaud, se passe aux Sables d’Olonne, et non à La Rochelle et que le personnage principal se prénomme Hubert, et non François, c’est bien un ancien débardeur du port qui, à force de travail s’est élevé dans l’échelle sociale mais il n’est, en quelque sorte, qu’un employé supérieur et les questions d’argent sont pesantes dans ses soucis. (suite…)

La forêt d’émeraude

mardi, septembre 3rd, 2013

Très joli.

C’est bien curieux qu’après avoir tourné Délivrance où il montre à la fois l’indifférence absolue de la nature vis-à-vis de l’homme et la férocité latente de l’homme pour l’homme, c’est bien curieux que John Boorman ait réalisé cette singulière Forêt d’émeraude qui m’a semblé tomber dans le prêchi-prêcha écologiste le plus niais. Dans les moments les plus doux et les plus rieurs on se croirait dans une publicité dans une publicité pour Tahiti douche (vous savez, ces images roublardes où de ravissantes jeunes femmes à jolies poitrines se trémoussent sous des cascades ruisselantes ou des pluies tropicales). Les Indiens de la forêt d’Amazonie semblent passer leur temps à se faire des niches, à s’envoyer mutuellement dans les narines des substances hallucinogènes, à chasser des bestioles comestibles et à se frotter le corps de substances verdâtres.  (suite…)

Coq en pâte

mardi, septembre 3rd, 2013

Le ressassement du vaudeville.

J’ai trouvé vraiment pénible ce film qui m’a semblé interminable alors qu’il ne dure que 93 minutes : c’est que, lorsque tout est convenu et que les péripéties se devinent longuement à l’avance, on se prend toujours à bâiller et à se demander quand exactement surviendra ce que l’on a de longue date deviné. (suite…)

L’homme du « Picardie »

samedi, août 31st, 2013

Autant en emporte le fleuve…

Et donc, aux temps anciens et heureux des deux chaînes uniques de la télévision française, on s’asseyait devant son poste avant le Journal du soir et on avait un quart d’heure de plaisir grâce à ces feuilletons dont beaucoup se sont longtemps ancrés dans la mémoire des enfants du baby-boom : Le temps des copains (1961), Janique aimée (1963), Fontcouverte (1965)… Mais aucun n’a eu autant de succès, ni sans doute, autant de qualité que L’homme du « Picardie » qui, tourné en 1967 fut opportunément diffusé à la fin de 1968, un peu comme le signe d’un ancien monde qui laissait la place à la modernité, un peu comme une prémonition de ce que le général de Gaulle allait s’effacer devant Georges Pompidou. (suite…)

La maman et la putain

mercredi, août 28th, 2013

Insupportable, interminable, artificiel, merveilleux.

Voilà un film que vous ne pouvez recommander à personne, de crainte de vous faire sévèrement vilipender ensuite par celui qui aura passé 3H40 de sa vie devant un monument verbeux et irritant, sur la foi du conseil que vous lui aurez donné. Voilà pourtant un film qui ne peut pas sortir des mémoires de ceux qui ont surmonté l’épreuve et qui en sont perpétuellement fascinés. (suite…)

Black mic-mac

mardi, août 27th, 2013

Pas si mal…

L’intrigue principale de Black mic-mac est solidement stupide : un jeune glandouilleur, Lemmy, (Isaach de Bankolé) se substitue à un marabout réputé (Sotigui Kouyaté) appelé par des squatteurs africains pour jeter un sort à Michel Le Gorgues (Jacques Villeret) fonctionnaire des services d’hygiène qui a ordonné la destruction du foyer insalubre où se sont entassés des dizaines d’immigrants. Le brave Michel n’a pas fait ça par méchanceté, moins encore par racisme, mais parce que c’est un fonctionnaire scrupuleux et loyal et qu’il estime invraisemblable qu’on puisse subsister dans des conditions d’existence aussi malsaines et dangereuses que celles qu’avec ses collaborateurs, il a pu constater lors d’une visite exploratoire des lieux. (suite…)

The full monty

lundi, août 26th, 2013

19470853L’humanité…

Si on place à part le cinéma trop atypique de Peter Greenaway, si on met de côté Quatre mariages et un enterrement qui présente le petit monde prospère et friqué qui fait de la finance au cœur de la City de Londres, ce qui reste du cinéma britannique des vingt-cinq dernières années, c’est Ken Loach, les excellents Virtuoses de Mark Herman et The full monty de Peter Cattaneo. C’est-à-dire, en gros, la geste des Midlands dévastés par la désindustrialisation. (suite…)

Chantons sous la pluie

dimanche, août 25th, 2013

Le rendez-vous de la grâce.

Il y a des films qui ne se discutent pas ! Même chargés d’artifices, maigres dans l’argument, et, comme c’est le cas ici, réutilisant des lyrics déjà créés dans d’autres films, ils ont quelque chose que les plus grands talents du monde peuvent ne pas donner : la grâce. Du même Stanley Donen, quelques années plus tard, il y a Les sept femmes de Barberousse, qui, à bien des égards est mieux construit, mieux filmé… Et c’est pourtant Chantons sous la pluie qui demeurera longtemps, longtemps… (suite…)