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Barrabas

mardi, juin 4th, 2013

Qu’est-ce qu’un péplum ?

Je suis bien en peine de placer une note qui corresponde à ce que j’ai vraiment ressenti : si Barabbas est un péplum, avec les rites obligés du genre, les moments de bravoure, les regards farouches, les images impressionnantes, les déchaînements des foules, la musique héroïcisante, les muscles huilés, la sauvagerie des spectateurs des jeux du cirque, ce n’est pas mal, ça mérite une bonne appréciation, sans atteindre toutefois les sommets du genre, bien loin de Ben-Hur qui me semble être peu surpassable. (suite…)

Le château des quatre obèses

samedi, juin 1st, 2013

Ne manque pas de charme…

Tombé là-dessus tout à fait par hasard, à des heures nocturnes, sur une chaîne improbable. À une heure où je devrais être dans les bras de Morphée, qu’est-ce qui me retient ? Le titre du film, très singulier et intrigant. Et la survenue rapide dans le récit de la grande Marguerite Moreno qui, il est vrai, jouait à peu près n’importe quoi et n’a pas trouvé toujours un Claude Autant-Lara pour lui donner un rôle aussi fort que celui de la vieille marquise de Bonafé, dans le chef-d’œuvre qu’est Douce.

Je m’installe, je me prends au jeu ; dans une très grande et très belle maison, des voyageurs de toute nature, chassés par un orage affreux, viennent demander l’hospitalité, qui leur est généreusement accordée par une grande famille : quatre frères de forte corpulence et leur nièce. (suite…)

La colline des hommes perdus

vendredi, mai 31st, 2013

Un coup de poing dans la figure.

Aux Jeux Olympiques de Rome, en 1960, l’extraordinaire Australien Herbert Elliott remportait avec une large vingtaine de mètres d’avance sur notre Michel Jazy un des plus beaux 1500 mètres de l’histoire athlétique. Déjà recordman du monde, il était loin d’être un inconnu et les méthodes d’entraînement de son mentor, qui s’appelait Percy Cerutty, suscitaient surprise et admiration : Cerutty faisait en effet grimper à Elliott, chargé de sacs lourds, des dunes de sable escarpées ; lorsqu’il courrait sur la piste, l’effort lui semblait alors évidemment plus aisé. (suite…)

Gueule d’ange

mercredi, mai 29th, 2013

Malgré tout…

N’était le titre idiot, qui est le surnom du héros du film, Maurice Ronet, et la laideur de la chanson éponyme dont, paraît-il, le scénario a été tiré, j’étais tout prêt, jusqu’à la fin des soixante premières minutes, à mettre une note supérieure. Parce que ce n’était pas mal fait du tout, original, joyeusement impertinent, joué de manière alerte, doté de dialogues abondants, à la fois drôles et incisifs et parsemé de ces croquis du Paris de 1955 que j’affectionne particulièrement, malgré la noirceur des immeubles d’avant la salutaire action d’André Malraux. (suite…)

Le Parrain III

dimanche, mai 26th, 2013

Qui sème le vent…

Les réactions sont extrêmement contrastées sur ce dernier opus de la série, certains le portant aux nues, d’autres estimant qu’il ne vaut pas tripette et que les aventures de la famille Corléone commencent à fatiguer…. Tout en partageant plutôt ce dernier avis, je ne me suis pas ennuyé une minute à la vision du Parrain 3, alors que le deuxième épisode m’avait laissé perplexe.

Je ne me suis pas ennuyé, parce que c’est très bien filmé par le roublard Coppola, qui s’appuie sur un scénario solide, des acteurs éprouvés et un sens du rythme qui couvre toutes les anomalies et invraisemblances du récit. Je n’ai pourtant plus retrouvé la rigueur glacée du premier Parrain mais simplement un excellent film d’action, plein de péripéties, de coups de feu, de personnages attachants ou insupportables, mais en aucun cas à même de demeurer dans la mémoire collective s’ils n’étaient au long des films devenues des silhouettes familières. (suite…)

Le Parrain II

samedi, mai 25th, 2013

Le-parrain-2Meilleur que le premier ? Sûrement pas !

Dans la foulée de ma découverte du premier épisode de la série, je me suis passé hier le deuxième et m’attellerai dans la foulée au dernier tout à l’heure. De bons esprits ayant prétendu que Le Parrain II était le meilleur des trois, je m’attendais à me régaler autant qu’en faisant connaissance avec la sympathique famille Corléone. (suite…)

Le Parrain

samedi, mai 25th, 2013

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On n’a guère à attendre des hommes.

Je n’aurais pas été loin de donner la note maximale de chef-d’œuvre si le film, que je découvre seulement aujourd’hui, à un âge plus que mûr, durait un soupçon moins longtemps. Et la partition musicale de Nino Rota, malgré l’immense succès qu’elle a eue, n’est pas de mes préférées.

Alors que pour chef-d’œuvre il y ait, il faut une complète harmonie entre toutes les composantes. Cela dit, et mon 6 décerné, je dois dire que c’est un sacré film.

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Édouard et Caroline

lundi, mai 20th, 2013

Quel joli film !

Le DVD qui est paru il y a quelques temps est d’excellente qualité, image et son restaurés, présenté joliment dans un boîtier élégant et muni, à défaut d’un supplément filmé, d’une brochure intéressante quoique de ton un peu pédagogique. Il complète en tout cas fort bien l’édition des œuvres de Jacques Becker, dont tous les longs métrages sont désormais disponibles.

Édouard et Caroline est une comédie légère, réussie et intelligente, une très jolie étude de mœurs parisiennes dans un milieu de haute bourgeoisie, comme le sera Rue de l’Estrapade, comme l’était Antoine et Antoinette pour le petit peuple industrieux. Capacité à filmer la vie avec un œil tendre, amical, mais sans jamais perdre un zeste de distance ni de lucidité. (suite…)

Les invasions barbares

dimanche, mai 19th, 2013

Les parents terribles.

Et finalement, ayant revu dans la foulée l’un de l’autre les deux films, je me demande si mon idée que le deuxième était en léger retrait du premier est bien exacte… Il est vrai que Les invasions barbares est plus riche en intrigues parallèles (ou adventices, plutôt), ce qui peut légèrement disperser l’attention au propos fondamental de Denys Arcand. Mais il est vrai aussi que cette scénarisation permet de mieux tenir la distance et n’encourt pas le reproche fait par certains spectateurs au Déclin de l’Empire américain d’être un soupçon trop verbeux.

Il est en tout cas très bien qu’un binôme dont les deux films ont été tournés à 17 ans de distance (ce qui est tout de même assez rare) dresse un tableau aussi cohérent et intelligent de cette course à l’abîme qu’est la gangrène mentale du Monde occidental. Au Déclin succède L’invasion : rien de plus logique ; nos vieux camarades Gibbon, Spengler et Toynbee ont expliqué cela sous toutes les coutures. J’apprends d’ailleurs fortuitement qu’Arcand a tourné en 2007 ce qu’il considère comme le volet terminal de sa réflexion, L’âge des ténèbres (dont je n’ai jamais entendu parler) : le titre dit bien que la boucle est close. (suite…)

Le déclin de l’Empire américain

samedi, mai 18th, 2013

La fatigue du monde occidental.

Voilà un film qui a eu, en France et partout ailleurs je crois, un grand retentissement et dont on ne parle plus du tout. Et pourtant, avec sa suite et son binôme, Les invasions barbares, il forme une des critiques les plus cohérentes, les plus intelligentes et les plus vraies de l’épuisement vital du monde occidental et du processus général d’effritement des existences, livrées à elles-mêmes par la disparition des systèmes de valeur antagoniques et par l’institution de l’individu comme sa propre et unique mesure. (On le voit partout dans le monde avec la généralisation du mariage pour tous). (suite…)