Le mouton enragé.
Je ne suis pas un profond connaisseur de l’œuvre remarquable de Sam Peckinpah et je craindrais d’enfoncer des portes ouvertes en essayant d’y déceler des thèmes porteurs, mais je suis sûr qu’on ne me chipotera pas si je le qualifie de cinéaste de l’ambiguïté.
À la fin de tous ses films, et en tout cas de ceux que j’ai vus, demeure toujours une interrogation sur la nature profonde des protagonistes (on ne va tout de même pas parler de héros en évoquant La horde sauvage, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia ou Croix de fer), avec qui on n’est pas forcément, ou forcément pas, en empathie mais par qui on est fasciné. Puis cette ambiguïté s’installe insidieusement en nous pour nous interroger sur notre propre rapport à la violence, à la sauvagerie, et plus simplement à la mort. Et ce qu’on imagine pouvoir découvrir en soi, jusqu’à la volupté inquiétante de la férocité. (suite…)