La renommée du film de Marc Allégret a passé les années. On se demande bien pourquoi, malgré l’assez beau titre et la qualité de l’affiche. Rien d’autre qui puisse retenir l’attention de ce pathos plutôt niais, tiré d’un roman de Vicky Baum, qui fut autrichienne, puis étasunienne et a connu, jadis, un grand succès. Plusieurs de ses bouquins ont été adaptés au cinéma et ce même Lac aux dames a fait partie, me semble-t-il, des vingt ou trente (ou allez… cinquante) premières parutions de la collection du Livre de poche. (suite…)
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Lac aux dames
mercredi, décembre 28th, 2011Baisers volés
samedi, décembre 24th, 2011Le plus frais, le plus charmant, le plus drôle épisode de la pentalogie d’Antoine Doinel (je compte là-dedans le court métrage Antoine et Colette dans L’amour à vingt ans). Il n’y a pas plus gracieux, plus désinvolte, plus tendre que ce moment où la vie d’Antoine, toute d’incertitude, va basculer dans ce qui sera plus tard Domicile conjugal
puis, de façon plus amère, L’amour en fuite
. Il n’est sûrement pas indifférent que le film ait été tourné au début de l’année 68, dans un moment où le monde basculait et allait, quelques mois plus tard, exploser.
Quand tu liras cette lettre
lundi, décembre 19th, 2011Quand tu liras cette lettre est à Jean-Pierre Melville
ce que La belle meunière
est à Marcel Pagnol
: un accident incongru de la filmographie, une erreur majuscule, mais si outrée, si excessive qu’on ne peut qu’à peine l’imputer à l’auteur, tellement c’est loin de sa manière et de son talents habituels. (suite…)
Plein soleil
lundi, décembre 12th, 2011Drôle de film, qui a suscité plein d’images mythiques qui usent et abusent de ce voilier qui fend la vague et de ces beaux mecs au visage dur qui le pilotent… Mythe à juste titre, parce s’il y a quelque chose de formidable dans Plein soleil, c’est bien les longues séquences qui se passent sur le bateau, et, avant tout celle où Tom Ripley (Alain Delon
) se débarrasse de Philippe Greenleaf (Maurice Ronet
) après l’avoir poignardé. C’est magnifiquement, idéalement filmé, avec des angles de prise de vue étonnants et un rythme remarquable. (suite…)
Mes arches de Noé
mercredi, décembre 7th, 2011Florilège des révérences et des amitiés de Michel Déon, le livre se dévore comme un roman et on ne l’a pas sitôt terminé qu’on souhaite le reprendre…
Composé autour des îles où Déon a vécu, Corse, Irlande, Spetsai, Mes arches de Noé est le livre de l’amour des pays et des êtres, tout bruissant d’allégresse et de douces nostalgies. Au détour des pages et sans souci de chronologie apparaissent pêle-mêle Kléber Haedens, Paul Morand, Jean Cocteau, Charles Maurras, le président Salazar et bien d’autres figures inconnues et prenantes, qui semblent sortir du Jeune homme vert. Au fil des voyages et des villégiatures, Déon égrène les souvenirs d’une vie tendre et bien remplie. (suite…)
Hollow man
mardi, décembre 6th, 2011J’attendais tout de même davantage d’un film de Paul Verhoeven, Batave alors exilé à Hollywood, dont j’ai beaucoup apprécié les très ambigus et subtils Starship troopers
et Black book
, pieds de nez au manichéisme de la pensée correcte. J’ai dû voir aussi son grand succès, Basic instinct
, mais je ne me souviens de rien, y compris de la couleur de la petite culotte de Mlle Sharon Stone
… (suite…)
De Mayerling à Sarajevo
mardi, décembre 6th, 2011On peut oublier…
William Karl Guérin qui est un des bons connaisseurs du génial réalisateur écrit, dans son Max Ophuls (Ophuls, et non Ophüls), paru aux éditions des Cahiers du cinéma, »L’approche de la guerre le révèle dangereusement las, à la limite de l’écœurement. Quelle place assigner à une vulgaire pochade comme De Mayerling à Sarajevo
? Que révèle cet acte manqué ? (…) Ophuls se montre incapable de prendre en charge ce scénario grossier ». (suite…)
L’école des contribuables
samedi, décembre 3rd, 2011Totalement insignifiant.
Pendant des années, j’ai acheté tout et n’importe quoi qui sortait de ces films du passé français et pour quelques très belles découvertes (L’alibi, La famille Duraton
, Derrière la façade
), j’ai tout de même ingurgité de bien pesantes sottises qui n’avaient pas l’excuse d’être d’admirables nanards (Le congrès des belles-mères
, par exemple), mais des films dénués de tout intérêt, même ethnographique (La chaleur du sein
, 120, rue de la Gare
ou Picpus
)… (suite…)
African Queen
dimanche, novembre 27th, 2011Un classique, pour ceux que l’ancienne Afrique fascine, celle des Mines du roi Salomon, de Mogambo
, de Hatari
(seulement des films anglo-saxons, à mon grand regret…) ; l’irruption des querelles européennes dans le monde cyclique de civilisations naturelles. Comme dans la bouffonne Victoire en chantant, de Jean-Jacques Annaud
, l’été 1914 bouleverse incongrûment un coin du continent. (suite…)
La vie est un miracle
samedi, novembre 26th, 2011Virevoltant, sublime !
Né Musulman bosniaque (c’est-à-dire classé parmi les Slaves islamisés au 15ème siècle par l’Empire Ottoman), Emir Kusturica, s’est converti à l’Orthodoxie et a rejoint la Serbie en 2005, un an après La vie est un miracle
, moins, sans doute en référence à d’anciennes origines ethniques que pour marquer son désespoir de voir disparaître la Yougoslavie, mosaïque de peuples difficilement constituée au lendemain de la Première guerre mondiale et qu’il estimait, à tort ou à raison, comme un rempart utile contre les haines ancestrales. (suite…)