Comment est-il possible que j’aie pu, lors de mes premières visions du Déjeuner sur l’herbe avoir tant d’indulgence souriante pour cette ridicule pantalonnade à peine sauvée par quelques images réussies d’arbres séculaires et d’herbages ondoyants ? Ce film qui se veut une fable sceptique, aimable et édifiante, une sorte d’hymne à la vie naturelle opposée au progrès technique est tellement bêta, tellement niais, tellement prétentieux, dans sa fausse simplicité qu’on peine à reconnaître qu’il a été réalisé par le même cinéaste que celui qui fit Le crime de Monsieur Lange
et La grande illusion
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Le déjeuner sur l’herbe
mercredi, août 31st, 2011Paris brûle-t-il ?
jeudi, août 25th, 2011J’ai le sentiment que la plus grande partie de ceux qui ont évoqué ce film a été un peu submergée par l’ambition invraisemblable du film de René Clément, qui vient enfin de sortir dans une superbe édition restaurée, avec un deuxième disque de 3 heures de suppléments. Comme je l’avais raté à sa sortie, je l’ai découvert avec infiniment d’intérêt et, revenant sur la suite des messages déposés au fil des ans ici, j’ajoute ma pierre.
On a exprimé avec la plus grande précision ce qui me paraît ressortir de Paris brûle-t-il ? quelqu’un a écrit : Quand on imagine l’infrastructure qu’il a fallu pour vider Paris, pour organiser les allers venues de toutes ces stars, pour gérer tous ces egos surdimensionnées (Douglas, Delon, Welles n’étant pas des moindres !), pour donner une cohérence à cette surabondance scénaristique… Paris brûle-t-il ? ne sera jamais un chef-d’œuvre, mais on se dit que Clément a tout de même eu du mérite… C’est moi qui ai souligné surabondance scénaristique… (suite…)
Le baiser du tueur
mardi, août 23rd, 2011Puisqu’on ne pourra jamais voir Fear and desire, premier film de l’immense Kubrick que son auteur a souhaité voir disparaître ((mais si ! depuis lors, on a pu retrouver et diffuser le film !), Le baiser du tueur
est la première œuvre originelle. Comment ne pas la regarder aujourd’hui en ayant en mémoire les onze autres films qui vont laisser une trace ineffaçable ? (suite…)
Away we go
lundi, août 22nd, 2011Voilà un film assez frais, assez lumineux, très sympathique, malgré les réalités et les cheminements qu’il croise, ou peut-être à cause d’eux, un film qui montre un couple plein de charme et surtout d’épaisseur humaine, qui ne dissimule ni ses failles, ni ses blessures, ni ses incertitudes, qui montre avec talent, mais sans pesanteur aucune, ses interrogations d’avenir et ses vraisemblables impasses, mais qui fait le bon pari de la confiance… (suite…)
La maison assassinée
lundi, août 22nd, 2011 Abyssal.
Vraiment un des plus mauvais films du cinéma français de tous les temps et de tous les styles, qui se veut mystérieux, et qui n’est que compliqué, qui se prétend grave, et qui n’est que pontifiant, qui est épouvantablement mal joué par tous les acteurs et qui se traine dans des corridors d’ennui.
Humain, trop humain
samedi, août 20th, 2011Si ce moyen métrage de 70 minutes était plus court d’un quart d’heure, ce serait un vrai bijou d’observation et d’empathie ; mais la fin du film, qui se veut symétrique de son début se traîne un peu, répète un peu ses images.
De quoi s’agit-il ? De filmer, au début des prospères années 70, les ouvriers de l’usine Citroën construite en Bretagne une dizaine d’années auparavant. Pourquoi à Rennes, alors que le cœur battant de la marque est à l’époque quai de Javel, dans le 15ème arrondissement (et migrera en 1973 à Aulnay-sous-Bois à côté de Paris) ? (suite…)
Affreux, sales et méchants
samedi, août 20th, 2011Extraordinaire cruauté, extraordinaire lucidité de réalisation d’Ettore Scola qui étale de manière fascinante les horreurs de la crasse et les horreurs de la vie dans ce qui aurait dû être un documentaire si l’auteur ne s’était rendu compte que la fiction est davantage porteuse de sens.
La fable est accablante, plus méchante encore qu’elle n’est narquoise, sans aucune échappatoire, sans aucune lueur. Comme il est étonnant, dans un des suppléments de l’édition DVD, d’entendre Scola continuer à tenir un langage marxisant idéaliste, estimant que la laideur, la saleté et la méchanceté des protagonistes sont dues à l’intrinsèque perversion de la société et au désir de possession de tous ceux qui la composent !
Juliette ou la clef des songes
mercredi, août 17th, 2011J’ai acheté ce DVD, dans l’exécrable (mais désormais bradée sur les sites de discompte) collection Cinéclub et j’ai un peu pour principe d’acheter – et de regarder – toutes les œuvres d’un auteur que j’apprécie, que ce soit en Littérature ou en Cinéma.
Ce préalable posé – qui ne présage rien de bon, n’est-ce pas ? – que dire de Juliette ? eh bien, très nettement, qu’on ne continue pas sur une veine poétique sans un poète ! Ce qui avait fait la force de Quai des brumes
, des Visiteurs du soir
, des Enfants du Paradis
, des Portes de la nuit
, c’était sûrement beaucoup Carné
, mais plus encore Prévert
. Celui-ci parti, il reste un film étrange, un peu niais, avec de larges séquences ridicules… Je ne me souviens pas de Suzanne Cloutier
mais seulement de Gérard Philipe (dans un de ses rôles les plus énervants, et Dieu sait s’il y en a eu !) d’un bizarrement jeune Yves Robert
et du toujours impeccable Jean-Roger Caussimon
… (suite…)
Cours, Lola, cours !
mercredi, août 17th, 2011Voilà un film très bien fait, rythmé comme un TGV, haletant, drôle, malin, intelligent, dont la brièveté est vertu et dont la complexité de construction n’est jamais gênante. (suite…)
La vie est belle
mercredi, août 17th, 2011Que cette gentille, plaisante, attendrissante petite fable ait obtenu tant d’éloges et ait reçu tant de récompenses (en tout cas tant de nominations à ces récompenses alors si recherchées, Oscars, Golden Globe et tout le toutim apprécié des professionnels de la profession) dit surtout l’époque heureuse de sa réalisation, l’optimisme débordant qui avait envahi le Nouveau Monde…
L’année 1946 a beau être celle ou le Rideau de fer se met en place et si le lucide Churchill le désigne ainsi lors d’un discours en mars, les États-Unis, dans la grande euphorie qui a suivi la victoire sur les barbares coalisés, la supériorité scientifique et militaire absolue, la prospérité recouvrée après les longues années de dépression, puis de guerre, et l’aveuglement, assez partagé, sur la véritable nature du communisme et la folie sanguinaire de Staline, se doivent de donner au monde un message positif, consensuel, un peu larmoyant, mais où le courage et – surtout ! – la vertu sont récompensés.