Je me demande pourquoi je mets la note médiane de 3 ; pour qui cherche le divertissement, ça vaut 0, et même moins et je doute que, dans cette optique, on n’abandonne pas le film en route ; pour qui apprécie l’expérimentation, c’est sans doute ce qui se fait de mieux, jamais abscons, ni abstrait mais toujours surprenant. (suite…)
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Le Filmeur
lundi, juin 13th, 2011Terrain vague
dimanche, juin 12th, 2011Où sont les blousons noirs d’antan ?
Il faudra que je revoie ce film – assez médiocre – d’un Carné un peu surévalué dans le paysage cinématographique français qui m’avait paru déjà un peu tarte il y a quatre ou cinq ans en DVD dans l’assez mauvaise édition d’une collection à trois sous. Ce qui se passe en 1960, c’est l’émergence de ce qu’on a appelé alors les Blousons, qui étaient noirs, lorsqu’ils habillaient les fils de prolos trimant dur (mais sur le point de s’en sortir) ou dorés, lorsqu’ils vêtaient les enfants gâtés de la prospérité. (suite…)
Galia
samedi, juin 11th, 2011Mai 68 y est déjà !
En regardant, hier soir, l’excellente série Graffiti, de Pierre Lescure et Dominique Besnehard, j’ai accroché au vol ce nom de Galia, dont plus personne ne parle…
Je n’ai jamais vu Galia, emblématique illustration, bien dans l’air du temps, du mythe de la femme libérée, film qui fit scandale et qui arbora en figure de proue une Mireille Darc à la séduction si atypique que son minois si peu classique allait dans le sens de son propos… (suite…)
Paris
dimanche, juin 5th, 2011Tombé là-dessus par hasard, sur Canal + et pris en route….
On a, précisément, l’impression qu’avec Klapisch, ça n’est pas gênant, de prendre en route : on s’attache facilement aux histoires multiples, un peu trop pleines de modernité, mais sympathiques et assez bien amenées ; en tout cas, on n’a pas envie de décrocher…
Mais la limite est que, comme dans Chacun cherche son chat, L’auberge espagnole, Les poupées russes
, une fois vu, c’est absorbé et oublié…
Valse d’amour
samedi, juin 4th, 2011Ah oui, un Risi majeur, un miracle de qualité et d’intelligence, qui serait presque parfait de délicatesse sans Elliott Gould
, à l’aise dans la farce magnifique de Mash
mais, dans un film italien, curieusement distribué. S’il n’y avait eu cet histrionisme, je mettrais volontiers un 6 ; il est vrai que la comédie italienne tutoie assez souvent le précipice et n’évite pas quelquefois à y tomber, mais réussit encore davantage à se rétablir miraculeusement. (suite…)
Antoine et Antoinette
mercredi, juin 1st, 2011Comme il est charmant, ce film, le troisième de Jacques Becker, tout plein de sa légèreté narquoise et de sa finesse d’observation ! Comme il décrit bien, avec de la chaleur, de la tendresse, de l’amitié, la vie du petit peuple des Épinettes, ce quartier de Paris qui est situé au nord de la place Clichy, qui n’est – ou qui n’était – ni trop misérable, ni trop sélect, aux lendemains de la Guerre, à une époque où le rationnement sévissait encore et où les profiteurs du marché noir tenaient encore le haut du pavé. (suite…)
Adaptation
dimanche, mai 29th, 2011Une impression finale catastrophique, faite de chichi, de boursouflure et de prétention. Les infinis méandres du scénario, qui se veulent représentations cinématographiques de performances littéraires (elles-mêmes généralement peu convaincantes) laissent un curieux sentiment de malaise et de désenchantement sur l’avenir du cinéma hollywoodien, peut-être du cinéma tout court. (suite…)
Marie-Antoinette, reine de France
jeudi, mai 26th, 2011Évidemment, si l’on n’est pas ému, à l’extrême fin du film, par ces images fiévreuses du prêtre réfractaire qui s’est faufilé sous l’échafaud où l’on va couper en deux Marie-Antoinette, qui lit en balbutiant les prières des agonisants et qui est brusquement interrompu dans son oraison par le sang de la reine assassinée qui ruisselle, il faut mieux éviter de perdre son temps et garder pour soi une occasion de ricaner qui ne serait pas de très bon goût.
Je concède volontiers que Jean Delannoy
n’est qu’un honnête cinéaste et non pas un immense créateur. Mais il a construit là un beau film grave, bien construit, bien photographié, bien émouvant, et Michèle Morgan
, qui, à mes yeux a toujours porté une ombre de tristesse dans son regard, y est mieux que personne cette reine qui passe de la frivolité naïve, de la légèreté gracieuse du début de sa vie à la tragédie d’une femme saisie par une tourmente qu’elle comprend mal, puis au drame de l’épouse dont on tue le mari et qu’on sépare de ses enfants avant de la conduire à la mort. (suite…)
Le grand Silence
mardi, mai 24th, 2011Des gloses passionnantes et savantes ont été déposées sur ce fil par les connaisseurs de ce genre particulier du cinéma qu’est le western. Des gens qui maîtrisent leur sujet, ont une liste de références impeccable et s’escriment avec talent avec des arguments de haute tenue. Le malheur, à mes yeux, c’est que les points de vue sont tour à tour absolument convaincants et rigoureusement opposés et que, in fine, je suis totalement incapable de me ranger à une position plutôt qu’à une autre ; il est vrai que dans les multiples catégories du cinéma de genre, le western est une de celles qui me sont le plus étrangères, alors même que toute mon enfance j’ai ingurgité des dizaines et des dizaines de films de Peaux-rouges pittoresques et de garçons vachers taciturnes. Rares sont ceux qui ont surnagé dans ma mémoire, à part La prisonnière du désert et les œuvres de Sam Peckinpah
. (suite…)
Toni
dimanche, mai 22nd, 2011Admirateur affirmé, et tout autant lucide de Renoir, j’ai profité de l’édition bien médiocre du DVD dans la collection Gaumont à la demande, aussi minimaliste que du René Château (mais plus élégamment présentée), pour découvrir un film jamais encore vu. Je l’ai trouvé bien maladroit et pataud, bien inférieur à La chienne
et à Boudu sauvé des eaux
qui le précèdent dans la filmographie du fils d’Auguste.
D’abord l’histoire est épouvantablement mal racontée, truffée d’invraisemblances qui ravalent le cinéma au rang de la pantomime (la guêpe bloquée dans le haut de la robe de Josépha et qui attend patiemment pour piquer sa proie qu’on déshabille à demi sa victime ! le gendarme en patrouille qui, caché derrière un pin, assiste fortuitement au manège de Toni voulant maquiller l’assassinat d’Albert en suicide) ;