Admirateur affirmé, et tout autant lucide de Renoir
, j’ai profité de l’édition bien médiocre du DVD dans la collection Gaumont à la demande, aussi minimaliste que du René Château (mais plus élégamment présentée), pour découvrir un film jamais encore vu. Je l’ai trouvé bien maladroit et pataud, bien inférieur à La chienne
et à Boudu sauvé des eaux
qui le précèdent dans la filmographie du fils d’Auguste.
D’abord l’histoire est épouvantablement mal racontée, truffée d’invraisemblances qui ravalent le cinéma au rang de la pantomime (la guêpe bloquée dans le haut de la robe de Josépha et qui attend patiemment pour piquer sa proie qu’on déshabille à demi sa victime ! le gendarme en patrouille qui, caché derrière un pin, assiste fortuitement au manège de Toni voulant maquiller l’assassinat d’Albert en suicide) ;

Qu’était-ce ?
avec
, ou autre demeures effrayantes. La seule qui me vient à l’esprit et que j’appelle sans conviction à la rescousse, c’est la curieuse et mélodramatique
de
, qui n’est ni de la même souche, ni de la même qualité, loin de là !
; je m’y suis au moins deux fois perdu, égaré par une écriture trop elliptique et ma méconnaissance littéraire de l’univers anglais.
avec sympathie, sans agacement, hors quelques séquences sur quoi je reviendrai, avec beaucoup d’admiration pour le jeu de
, qui n’est pas si souvent que ça, les dernières années, canalisé et maîtrisé, et surtout pour
, la meilleure actrice française contemporaine avec
.
L’écran-grisaille
/
; qu’il soit seulement scénariste (le duo !), comme dans
et
ou que Madame passe derrière la caméra ; si
n’était pas mal, sans plus, je me suis souvent régalé du vu et revu
qui, malgré le côté un peu farfelu de l’anecdote, est ici et là un bonheur d’inventions et de subtilités (et qui m’a révélé une magnifique actrice, qui fait trop de théâtre et pas assez de cinéma :
). 
dans Le Monde explicite à la fois l’origine et le ressort du film : on a proposé au cinéaste, il y a quelques années de tourner un film dont Paris serait composante, il a cherché une idée, un fil conducteur et l’a trouvé dans la songerie nostalgique du C’était mieux avant, dans ce qu’il appelle le Syndrome de l’Âge d’Or ; dès lors la philosophie de cour de récréation et la morale consensuelle le rattrapent : l’Âge d’Or est toujours celui qu’on n’a pas vécu.
La guerre, tout simplement…
ne dure que 90 petites minutes ; malgré la force du propos, et la subtilité du discours – et sans doute aussi grâce à eux – je parvenais de moins en moins à supporter ces obsessionnelles images d’animation, fortement colorées d’un jaune malade et fatidique, avec qui j’étais de plus en plus mal à l’aise. Je n’oserais pas écrire que les séquences des derniers instants du film, extraites d’un reportage réalisé le lendemain du massacre des camps palestiniens de Sabra et Chatila m’ont paru plus faciles à supporter, alors qu’elles montrent l’hurlante douleur des femmes et des mères. Mais enfin, dût l’indignation gagner ceux qui me liraient, ce genre de désespoir, après un attentat, un séisme, un tsunami, un génocide on l’a déjà vu vingt fois, et il y a lieu de penser que ça ne va pas disparaître du paysage de nos horreurs télévisées presque quotidiennes.
Habile et réussi.
et à
, je ne peux pas raisonnablement pas mettre plus de 5 à
(si la chose était possible, je mettrais d’ailleurs quelque chose comme 4,8 ou 4,9) ; sans doute parce que, dans mon esprit,
est un soupçon en dessous de
(un gros soupçon, même), malgré la réussite parfaite de
. 

est signé du très honnête artisan
, auteur notamment du méconnu et intéressant
, mais ce qui retient d’emblée l’attention, c’est le nom du scénariste et dialoguiste, 

, dont tous les films (à part, un peu,
) m’ont toujours plongé dans l’affliction et la gêne… Ce n’est pas que
soit un bon film : l’anecdote est niaise et convenue, les idées de mise en scène totalement absentes et ça dure un quart d’heure de trop ; la fin est absolument ratée, oscillant, à parts inégales, entre drame, vaudeville et farce. Ça se répète avec un peu trop de complaisance, ça manque de rythme et ça souffre cruellement de la comparaison avec l’immense
, à tout le moins pour ce qui peut en être comparé.