Décidément, dans ses Contes des quatre saisons, Rohmer n’est plus le Rohmer inspiré de ses belles années, l’analyste incisif et si miraculeusement juste des égarements du cœur et de l’esprit et me semble tourner en rond dans des histoires artificielles, fausses, ennuyeuses qui ressemblent, sans doute, comme deux gouttes d’eau à celles des Contes moraux et des Comédies et proverbes, mais n’en trouvent jamais la magie et la subtilité. Je crains, hélas, qu’à l’heureuse exception de L’Anglaise et le Duc
(qui était bien, mais pas très bien et dont la qualité du sujet palliait d’autres défauts), je crains que le réalisateur n’ait plus tourné grand chose d’intéressant (et encore !) depuis L’ami de mon amie
qui date tout de même de 1987. (suite…)
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Conte d’hiver
lundi, mai 25th, 2009Chair pour Frankestein
samedi, mai 23rd, 2009Foutage de gueule !
J’ai vu un nombre considérable de mauvais films dans ma vie, mais à ce degré-là, j’ai beau chercher dans ma mémoire, je ne trouve pas quoi que ce soit qui approche le quart du tiers du dixième de ce que peut représenter cette Chair pour Frankenstein qui doit constituer le sommet incontestable du foutage de gueule. (suite…)
Retour à la vie
samedi, mai 23rd, 2009C’est un film composé de cinq histoires sur le même thème duretour d’Allemagne, en 1945, qui sont vraiment très inégales et dont les notes des segments, si la chose était possible, oscilleraient, à mon sens de 1 à 5 (sur 6). Mais il est vrai que c’est la loi du genre !
La révolte des dieux rouges
jeudi, mai 21st, 2009« Nous n’avons plus beaucoup de temps pour nous battre pour nos idéaux ».
Bien que je n’aie pas pour le western des yeux bien complaisants, j’ai regardé La révolte des dieux rouges et j’ai trouvé, cette après-midi ce film solide et jamais ennuyeux, presque aussi intéressant qu’il l’était dans mon très ancien souvenir, même si le massacre final est un peu trop indifférencié et que les huit protagonistes principaux y sont hachés menu sans qu’on puisse vraiment les identifier individuellement (comme on le fait, par exemple dans Les sept mercenaires
ou Les douze salopards
). (suite…)
Constantine
mardi, mai 19th, 2009Rasoir.
Plutôt alléché par des critiques et des rumeurs qui étaient assez positives, je me suis passé ça hier soir, surmontant la réticence qui me saisissait devant un titre qui me faisait davantage penser aux oulémas qu’aux exorcistes et ravalant la méfiance que j’ai devant tout film tiré d’une bande dessinée. (suite…)
Pain, amour, ainsi soit-il !
dimanche, mai 17th, 2009Il était temps !
Et, comme à la fin du message que j’ai déposé sur Pain, amour et jalousie
j’écrivais Me reste à découvrir Pain, amour, ainsi soit-il
, qui est de Risi
et non de Comencini
; mais je crains d’être pareillement déçu…, ma déception, trop certaine pour être vive, n’a pas dépassé les limites d’un aimable ennui… (suite…)
Barton Fink
dimanche, mai 10th, 2009Le Diable, probablement…
Après avoir découvert et beaucoup apprécié Fargo, je poursuis mon exploration de l’œuvre des frères Coen
; eh bien, me voilà bien perplexe pour Barton Fink
, que je viens de voir, sans m’y ennuyer, mais sans y adhérer tout à fait… (suite…)
Promenade avec l’amour et la mort
samedi, mai 9th, 2009Le beau titre de ce film triste et sensible me fait irrésistiblement penser à la gravure d’Albert Dürer, Le chevalier, la mort et le diable, image forte de ces temps où l’Europe était plongée dans les guerres étrangères, les guerres civiles, les guerres religieuses, où l’anarchie et la violence des temps laissaient si peu d’espace aux histoires individuelles… On me dira qu’il n’y a pas grand exemple que, dès ses origines, l’Europe n’ait pas été ravagée par une curieuse et abominable propension de ses habitants à ne pas vivre sereinement ensemble et on n’aura pas tort… (suite…)
Capitaine Conan
samedi, mai 9th, 2009L’âme du guerrier.
Est-il si étrange que ça que Bertrand Tavernier ait consacré deux de ses films, et parmi les plus réussis, La vie et rien d’autre
et Capitaine Conan
aux années qui ont suivi la Première Guerre ? Lui-même fils d’un grand résistant, sans doute a-t-il tôt perçu ce que le massacre de 14-18, événement traumatique du siècle pour la France, portait en germe d’horreurs suivantes… (suite…)
Remorques
samedi, mai 2nd, 2009Océan d’amertume.
Sur une trame de pur mélodrame (rudes gens de mer, épouse alanguie et malade, belle inconnue mariée à un salaud, amours impossibles, mort de l’épouse, départ pour toujours de l’héroïne, retour du héros à sa dure et courageuse condition), Jacques Prévert a écrit un dialogue magnifique, plein de mots d’esprit étincelants (Il ne peut pas faire vilain tous les jours, ce serait trop beau ! ou Tu n’as pas su me garder, alors tu veux me perdre !) mais surtout très cruel et parfait de justesse sur la lassitude, le temps qui passe, l’émoi de la nouvelle rencontre…