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Les cicatrices de Dracula

lundi, avril 26th, 2021

Du sang, de la volupté et de la mort.

L’opinion générale est donc que les deux derniers films de la saga Dracula mise en scène par la Hammer ne valent pas tripette et qu’il faut les jeter à la voirie. Je dois dire que je partageais ce point de vue après les avoir découverts au cinéma en 1970. Comme tout le monde, je demeurais dans la fascination absolue du chef-d’œuvre du genre, Le cauchemar de Dracula où l’extraordinaire présence maléfique de Christopher Lee, la qualité des autres interprètes (Peter Cushing), la beauté chatoyante des décors et des éclairages, la vivacité de la réalisation de Terence Fisher permettaient l’aboutissement d’une œuvre insurpassable dans le genre. (suite…)

Une messe pour Dracula

samedi, avril 24th, 2021

Qui s’y frotte, s’y pique !

À force de tirer sur tous les ressorts de la grammaire élémentaire stokerienne et d’en épuiser jusqu’à la corde les ressources, il fallait bien que les scénaristes de la Hammer se résignassent (eh oui…) à relier la riche mythologie du Vampire à une horreur sans doute beaucoup plus réelle : l’invocation du véritable Prince des Ténèbres, dont Dracula n’est finalement qu’un épigone ou, plutôt un représentant presque affadi. On s’étonne presque d’avoir à écrire cela, d’autant que, depuis l’admirable début de la série, lors du Cauchemar, la figure du Comte vampire n’a cessé de se noircir ; mais il est vrai que le spectateur en demande toujours davantage et que ses sens blasés exigent à chaque fois une dose d’horreur supplémentaire.

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Dracula et les femmes

samedi, avril 24th, 2021

Rien ne vaut la vierge fraîche.

Dracula et les femmes est d’un niveau extrêmement honorable et, malgré le changement de réalisateur, Freddie Francis remplaçant Terence Fisher, parvient à satisfaire agréablement l’amateur des créatures de la nuit. Le film, de fait, accentue la dimension érotique du mythe et montre clairement l’attraction charnelle que le Comte exerce sur les femmes qu’il approche, que ce soient les plus libérées, les plus expérimentées, l’opulente servante d’auberge Zena (Barbara Ewing) ou les vierges les plus innocentes – ou presque -, Maria (Veronica Carlson) nièce de l’évêque de Kleinneberg. L’une et l’autre, dès que la haute silhouette apparaît, sont comme sidérées de désir et se donnent sans la moindre hésitation. Voilà qui est bien conforme à la nature profonde des choses.

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Dracula, prince des ténèbres

samedi, avril 24th, 2021

Une suite très regardable.

Après une nouvelle vision, je baisse de 5 à 4 une note qui était trop élevée par rapport à celle du premier opus de la série des Dracula de la Hammer, l’inoubliable Cauchemar ; c’est plus roublard, plus romanesque, ça joue trop, et de façon un peu mécanique sur les contrastes de personnalités des malheureux touristes égarés en Transylvanie qui, pour leur évident malheur (et notre non moins évident plaisir) n’ont de cesse que de se jeter dans la gueule de la chauve-souris (si je puis oser cette image hardie !). (suite…)

Les maîtresses de Dracula

samedi, avril 24th, 2021

Variation intéressante

Christopher Lee, après Le cauchemar de Dracula de 1958 ayant, paraît-il, décidé de ne plus tourner d’aventure du comte vampire, de peur de se laisser enfermer par le personnage, la Hammer, pour exploiter le filon, demanda à Terence Fisher de réaliser un film s’appuyant sur le mythe, histoire d’attendre que la star se ravise (et Lee s’est tellement ravisé qu’il a tourné par la suite une bonne demie-douzaine d’incarnations filmiques). En 1960 sortait donc assez roublardement un film intitulé, en français, Les maîtresses de Draculamaîtresses pour faire plus coquin, sans doute, alors que le titre anglais, Les épouses de Dracula, était plus puritain, mais tout aussi fallacieux. (suite…)

Le cauchemar de Dracula

samedi, avril 24th, 2021

le-cauchemar-de-dracula

Le plus sublime des Dracula

Le premier et le plus beau, le plus novateur, le plus séduisant et le plus terrifiant des Dracula de la Hammer.

Quel dommage que l’édition DVD soit si piètre ! Pas un bonus, si ce n’est la bande-annonce, alors que de longues gloses de spécialistes sur le mythe de Dracula, sur les films de la Hammer, sur Christopher Lee auraient été des régals !

Enfin ! Il nous reste la sublime contre-plongée sur le Comte, assoiffé de désir, du haut de l’escalier monumental…

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Treize jours en France

jeudi, avril 22nd, 2021

Ma parenthèse enchantée.

Grâce à un ami qui possède de grands pouvoirs magiques et une constante générosité, voici que plus d’un demi-siècle après, j’ai pu revoir Treize jours en France, ce film de montage consacré aux Jeux olympiques d’hiver de Grenoble de 1968 et réalisé sous la férule commune de Claude Lelouch et de François Reichenbach. À dire vrai, je n’aurais pas attendu avec autant de plaisir et d’impatience cette redécouverte si le film ne s’était pas déroulé dans et autour de la capitale du Dauphiné, où j’ai passé la décennie 1960 à 1970, qui m’a conduit de l’adolescence à l’âge presque adulte et si je n’avais vécu l’effervescence incroyable qui a alors animé la ville. (suite…)

Rouge baiser

mercredi, avril 21st, 2021

Des lendemains qui déchantent.

Voilà un film bien maladroit, bien mal tourné, aux acteurs mal dirigés, à la conduite du récit très incertaine. Un film qui doit comporter de très nombreux éléments autobiographiques, presque tous intéressants, mais qui les ordonnance mal, les présente sans habileté, mélange sans nuances les péripéties intimes et le substrat historique et montre insuffisamment le dilemme qui s’offrait aux jeunes communistes de 1952 : un révolutionnaire, un croyant révolutionnaire peut-il avoir une vie privée et parvenir à séparer ses activités militantes de ses relations affectives ? Avant que j’y revienne, je note que c’est exactement ce qui se passe au sein du groupuscule trotskyste Lutte ouvrière (le parti de Mme Arlette Laguillier et désormais Nathalie Arthaud) où les rencontres, amours, amitiés et tout le bataclan sont soumis au bon vouloir du Parti. (suite…)

Central do Brasil

lundi, avril 19th, 2021

Voyageurs sans bagages.

Quand un réalisateur un peu original sort des sentiers battus et ponts-aux-ânes des habituels sujets de société, quand il présente une histoire intelligente et originale, il ne prend d’autre risque que de tourner un sujet attachant et de réussir son pari : intéresser un spectateur qui ne connaît ni le metteur en scène, ni les acteurs et qui n’a pas de lumière particulière sur le pays et la société où se déroule le film. Et cela sans faire appel à l’exotisme des situations, qui est souvent d’un effet facile et permet des séductions faciles. Central do Brasil a beau être un peu maladroit quelquefois, comporter une musique envahissante, qui n’est pas très bien adaptée aux situations, c’est assurément un plaisir de le découvrir.

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Le chant du loup

samedi, avril 17th, 2021

On aimerait aimer.

On aimerait aimer parce que le film est ambitieux, sérieux, solide et qu’il ne se penche pas sur les sujets ponts-aux-ânes de notre bel aujourd’hui, mais sur des questions autrement plus puissantes : la défense de notre Nation et la mise en valeur de ceux qui ont voué leur vie à ce beau combat. Un film qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile, qui tente de lui faire saisir à la fois le bruit des enjeux qui agitent le monde mais aussi, et surtout, les processus de décision qui, sans qu’on en ait les oreilles rompues conditionnent, tout simplement, notre survie. On ne parle d’ailleurs jamais de ces questions vitales et angoissantes, préférant pleurnicher sur des situations épiphénoménales (machisme, sexisme, écologisme, intersectionnalisme et tout le bataclan). (suite…)