Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Scorpio

lundi, janvier 6th, 2014

Production de routine.

Que d’ insuffisances  dans ce film ! Le scénario présente tellement d’ellipses et de complications arachnéennes qu’il en devient incompréhensible, à tout le moins inintéressant. Peut-être, pour en saisir le suc et les (très éventuelles) finesses faudrait-il derechef se projeter le film afin de mieux voir ici et là un détail significatif ou d’entendre quelques mots d’une réplique qui avaient échappé, mais cela dépasse mes forces et surtout mon envie. Ces jeux de dupes, ces coups de billard à multiples bandes, ces agents doubles, triples ou quadruples, ces coups fourrés à quintuple détente doivent, pour être plaisants, être montrés par un réalisateur plus inspiré que Michael Winner et maîtrisés par un scénario plus nerveux. (suite…)

Les Vikings

samedi, janvier 4th, 2014

Le territoire des loups.

Je me promettais depuis longtemps de revoir Les Vikings, découverts au cinéma lors de leur sortie en France. Mes onze ans s’y étaient enthousiasmés, d’autant que cette histoire rare changeait agréablement des westerns et des péplums qui faisaient l’essentiel des superproductions de l’époque. Et le film a bien dû repasser quatre ou cinq fois à la télévision et j’avais aussi trouvé, lors de ma première vision en DVD qu’il tenait vaillamment le poids des années. Je l’ai regardé à nouveau tout à l’heure, dans une perspective un peu plus critique et j’ai été ravi : c’est encore mieux que dans mon souvenir ! (suite…)

La Marie du Port

jeudi, janvier 2nd, 2014

Désert sans solitude.

Après revisionnage cette après-midi, mon impression sur ce film mésestimé de Carné s’améliore encore et je suis pas loin de le mettre aux premiers rangs (avec Thérèse Raquin) de sa carrière d’après-guerre ; Prévert n’est plus là, même s’il a, paraît-il rédigé une partie des dialogues, mais Kosma l’est encore, et la musique est superbe. L’intrigue, de Simenon, toujours subtile et prenante et le film est presque absolument fidèle au roman. De toute façon, à quelques exceptions prés, le Liégeois est toujours moins trahi lorsque est adapté un de ses livres sans intrigue criminelle plutôt que dans ses Maigret ou ses policiers, qui tournent facilement à la simple résolution de l’énigme, ce qui n’est pas son propos et son génie. (suite…)

Mulholland drive

mardi, décembre 31st, 2013

La piste s’efface.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour épuiser les cent, les mille interprétations que permet un film aussi génial que Mulholland drive ? Suivre les conseils d’orientation qui figurent sur le boîtier du DVD ? Lire les multiples gloses étagées sur le film dont certaines le décryptent séquence par séquence, souvent de façon très intelligente, d’ailleurs (je conseille forban.pagesperso-orange.fr/md) ? Se contenter d’une interprétation de l’évidence, c’est-à-dire que David Lynch a joué sur la temporalité et l’onirisme et que la deuxième partie du récit précède chronologiquement la première (mais c’est tout de même un peu plus compliqué que ça). (suite…)

Le Décaméron

lundi, décembre 30th, 2013

affiche1Paillard, crasseux, ennuyeux.

Cédant à un absurde scrupule de vérification, j’ai acquis pour quelques petits sous Le Décaméron et me le suis projeté, espérant absurdement revenir sur le jugement que j’avais formé à la sortie du film, qui était médiocre et n’avait pas besoin de confirmation, tant il avait été étayé, jadis, par la vision des deux autres volets de la Trilogie de la vie, Les contes de Canterbury et Les mille et une nuits. (suite…)

Le mépris

samedi, décembre 28th, 2013

Mais quelle purge !

Beaucoup de ceux qui n’apprécient pas le cinéma de Jean-Luc Godard affectent pourtant une certaine inclination pour Le mépris jugé atypique et exempt des outrances ennuyeuses du Genevois le plus célèbre depuis Jean-Jacques Rousseau et tout aussi nuisible. Je me demande bien ce qu’on peut trouver dans ce film de différent des tics coutumiers de Godard, trop habituels pour être fortuits et rapidement insupportables. (suite…)

Le dernier monde cannibale

mardi, décembre 24th, 2013

Dispersés façon puzzle.

Ce cinéma de genre – et d’un genre bien particulier et tout à fait crado, j’en conviens – semble être né de la vogue des curieux documents, surgis au début des années soixante et qu’on appelait les Mondo. Ces films mêlaient des images de toute nature, réelles ou mises en scène dont la raison d’être était de choquer, voire de scandaliser, sous le vertueux prétexte de montrer aux spectateurs ébahis beautés, singularités et horreurs de notre pauvre planète, en mixant habilement les sujets. Avec une hypocrisie et un aplomb qui ne seraient plus tolérés aujourd’hui, ils étaient d’une roublardise sans nom, mais aussi d’une grande efficacité. (suite…)

Les caves du « Majestic »

mardi, décembre 24th, 2013

Production courante.

Richard Pottier a été mieux inspiré de faire appel à Charles Spaak pour Les caves du Majestic qu’il ne l’avait été de confier à Jean-Paul Le Chanois l’adaptation de l’abominable Picpus, tourné avec le même Albert Préjean dans le rôle de Maigret deux ans auparavant : le film n’a rien de dégradant, même s’il n’est pas tout à fait exempt de ridicule à certains instants. (suite…)

Le beau mariage

lundi, décembre 23rd, 2013

Histoires élégantes.

J’ai le goût des histoires élégantes contées par Éric Rohmer et de cette mise en scène d’aventures apparemment très simples conjuguée avec une grande économie de moyens, mais des dialogues très écrits. On y peut sentir certaines artificialités, certaines afféteries qui, lorsqu’on n’est pas sensible au charme, à mes yeux délicieusement désuet et raffiné de ce cinéma-là, agacent, ou même exaspèrent. (suite…)

Le Hobbit : la désolation de Smaug

dimanche, décembre 22nd, 2013

Hélas, ce n’est que le deuxième !

Après avoir vu le premier volet de la trilogie que Peter Jackson a consacrée à Bilbo le hobbit, j’écrivais que j’espérais qu‘au bout des trois épisodes annoncés jusqu’en 2014 les choses se mettraient en place et que nous suivrions avec la même intensité les aventures de la troupe (des Nains) et celles de la Communauté (dois-je rappeler que l’histoire de Bilbo se passe plusieurs années avant les aventures relatées dans La communauté de l’anneau ?). (suite…)