Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Voyage au bout de l’enfer

samedi, décembre 21st, 2013

C’est profond, c’est dense, c’est superbe…

J’ai lu plusieurs critiques après avoir regardé Voyage au bout de l’enfer qui m’ont aidé à mettre de l’ordre dans les impressions que cette œuvre lente, dense, touffue, impressionnante m’avait fait ressentir. En plus, pris par le temps, j’ai regardé le film en deux fois, deux heures le premier soir, une heure le lendemain. Ce n’est pas bien recommandé, mais, d’une certaine façon, lorsqu’il y a du sens et de la profondeur, ça permet tout un travail d’incorporation et de maturation intéressant. (suite…)

Voyage à Tokyo

jeudi, décembre 19th, 2013

Profond, mais lointain…

Mon manque total d’empathie envers les rituels et modes de pensée japonais ne m’empêche pas d’avoir pris beaucoup d’intérêt à Voyage à Tokyo. Le film est mesuré, triste, intelligent. Il présente avec une grande finesse le paysage désolé de la vieillesse, les chemins qui s’écartent de plus en plus entre les vieux parents et les enfants qui sont partis, qui ont fait leur vie, qui portent désormais sur leurs épaules la charge lourde des soucis professionnels et affectifs qui envahissent l’âge adulte. (suite…)

Tante Zita

mardi, décembre 17th, 2013

Comment l’esprit vient aux filles.

Voilà un film très singulier, très étrange, qui décontenance un peu mais qui est très attachant, très chaleureux, comme la plupart des films qu’a tournés Robert Enrico. Un film qui surprend souvent, enchante quelquefois, interloque, même, de temps à autre, un film qui n’est pas insignifiant et qui ne méritait absolument pas l’insuccès qu’il a rencontré. Un film un peu de bric et de broc, hétéroclite mais qui finit par trouver son unité et sa signification profonde lorsque tous les liens s’unissent. C’est souvent le cas lorsque que des bribes d’autobiographie reçoivent la greffe de péripéties imaginées, ou fantasmées. Et ce sont des souvenirs de Lucienne Hamon, qui était, à l’époque, la femme d’Enrico, qui sont à la base de Tante Zita (les suppléments du DVD sont à ce sujet fort intéressants). (suite…)

Le baron fantôme

samedi, décembre 14th, 2013

Fantaisiste.

J’ai un peu de mal à me faire une opinion sur ce film assez étrange qui allie des atmosphères oniriques absolument délicieuses, un scénario souvent drôle et, en même temps, des nunucheries insupportables. On sent là l’intervention de ce funambule talentueux et vain de Jean Cocteau, doté de trop de dons pour qu’on se rappelle vraiment l’un d’entre eux, qui a signé les dialogues, a vraisemblablement influencé le récit de Serge de Poligny et qui, grimé, interprète en roulant les yeux et en faisant le terrible, le rôle du baron fantôme (en fait somnambule). Époque rêveuse et fantasmagorique en quelque sorte. (suite…)

Casablanca

mercredi, décembre 11th, 2013

Malgré tout…

J’ai été absolument agacé en revoyant Casablanca par un paquet de scories, par tout un ensemble d’énormités qui auraient pu être facilement et sans frais évitées si la Production et les scénaristes s’étaient donné un tout petit peu de mal : c’est tout ce qui concerne la présence des autorités françaises dans la ville, celle des Allemands, et le ridicule d’instituer préfet de police (une fonction qui n’existait, jusqu’en 2012, qu’à Paris) un simple capitaine qui arbore d’ailleurs à tout propos et au mépris des règles une batterie de décorations pendouillantes. Je vois une fois de plus l’inculture et la désinvolture étasunienne envers tout ce qui n’est pas l’Union. (suite…)

De battre mon cœur s’est arrêté

samedi, décembre 7th, 2013

« Qui trop embrasse… »

À l’image de son titre, qui ne me séduit pas entièrement, je trouve que le film de Jacques Audiard est un peu trop hétéroclite, part dans un peu trop de directions pour être absolument satisfaisant. (suite…)

Virgin suicides

vendredi, décembre 6th, 2013

Virgin_SuicidesLe mystère.

Ce qu’il y a de parfaitement réussi, dans Virgin suicides, ce coup majeur frappé d’emblée par Sofia Coppola, ce qu’il y a de plus attachant et de plus glaçant, c’est qu’on ne comprend pas l’immolation collective des sœurs Lisbon, à moins de vouloir, assez grossièrement, mettre tout sur le dos des parents, si étouffants et souvent grotesques qu’ils sont. Et c’est, je crois, ce que disent assez fortement les images initiales où, vingt-cinq ans après la disparition des jeunes filles, les garçons qui les épiaient chaque soir, devenus des hommes faits, se posent encore la question, sans doute davantage étonnés que peinés. (suite…)

Entretien avec un vampire

jeudi, décembre 5th, 2013

Belles images, discours niais.

La mode, depuis quelques années, est de présenter le Vampire comme une pauvre créature portant depuis des siècles sur ses épaules tous les malheurs du monde et les tristesses de sa condition. L’image traditionnelle, celle qui a été formalisée par le génial roman de Bram Stoker le présente, en revanche, comme une émanation de Satan, son avatar sur Terre, directement relié aux perversions les plus noires de l’Enfer. C’est que notre époque est compassionnelle et niaise et ne rêve rien tant que de présenter le plus effroyable des criminels qu’en pauvre victime de la répression sociale, une sorte de malheureux aux instincts (forcément aimables) martyrisés et à qui des parents abusifs (forcément abusifs, puisque parents) auront un peu vivement prescrit, un jour, de manger sa soupe. (suite…)

Allons donc, Papa !

jeudi, décembre 5th, 2013

Allons_donc_papa_cine_grandeVraiment insignifiant.

Mon Dieu, c’est de Vincente Minnelli ce petit film insignifiant pour fermiers de l’Arkansas ou du Wyoming en goguette ? Est-on certain qu’il n’y a pas homonymie, usurpation d’identité, abus de confiance ? C’est le même homme qui a réalisé Le chant du Missouri, Un Américain à Paris, Brigadoon, Gigi, comédies sophistiquées charmantes et brillantes, un peu trop parfaites, à dire vrai pour être totalement réussies, mais pleines d’esprit et de qualités ?

Vraiment ? On croit rêver… (suite…)

Trois de Saint-Cyr

mardi, décembre 3rd, 2013

Voir et complimenter l’Armée française…

J’ai pu voir Trois de Saint-Cyr hier, 2 décembre, à l’amphithéâtre Austerlitz du Musée de l’Armée, aux Invalides (2 décembre/Austerlitz : voyez le clin d’œil !). Un aréopage distingué d’anciens Cyrards, mais aussi d’historiens du cinéma (le professeur Jean Tulard, notamment) présentait le film et a apporté d’intéressantes précisions sur quoi je reviendrai. (suite…)