Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Marius

mardi, juillet 16th, 2013

Oh là là !

Je dois couver quelque chose en ce moment. Qu’est-ce qui peut, sinon, expliquer qu’en quelques jours je me sois livré à une sorte de délectation morose en visionnant deux nullités majuscules, l’une prévisible, Un amour de Frankenstein, l’autre évidente, le Marius de Daniel Auteuil, qui s’escrime à esquinter la bonne réputation d’acteur acquise au cours des trois dernières décennies en salopant l’œuvre de Marcel Pagnol. (suite…)

Plaisir d’amour

samedi, juillet 13th, 2013

Ne dure qu’un moment…

Étrange femme que Nelly Kaplan, surtout connue pour La fiancée du pirateBernadette Lafont trouvait un rôle à la mesure de sa merveilleuse déraison… Étrange femme que cette Juive russe née à Buenos-Aires, devenue française par amour de la poésie, et qui fut l’amie d’André Breton, d’Abel Gance, d’André Pieyre de Mandiargues et écrivit des romans érotiques sous le pseudonyme de Belen… Féminisme et érotisme, goût de torturer ou plutôt de tordre les mythes… Sûrement passionnante à approcher, moins heureuse réalisatrice de films un peu trop légers et équilibristes ; comme le pendant féminin de Michel Deville en moins talentueux ; en tout cas un cinéma dont on ne parle plus beaucoup, un cinéma du 6ème arrondissement à destination de ce qui restait de Saint Germain des Prés. (suite…)

Un amour de Frankenstein

samedi, juillet 13th, 2013

Accablant.

Je vais essayer d’oublier. Oublier que j’ai passé presque une heure et demie de ma précieuse vie (précieuse non pas parce qu’elle est meilleure que celle de la plupart ; précieuse parce qu’elle ne durera pas si longtemps qu’elle a duré), que j’ai dépensé du temps pour regarder cette sottise insignifiante, ce truc contre quoi on ne peut pas même avoir une réaction de rejet, mais qui fait se demander s’il est bien normal de tourner de pareilles sottises. (suite…)

La rosière des Halles

jeudi, juillet 11th, 2013

Petite banalité singulière.

Il y a tout de même de drôles de surprises dans les rets et les marécages de deux domaines qui intéressent les cinéphages que nous sommes : la propriété intellectuelle et la politique de restauration des œuvres. Comment ne pas s’étonner, alors que tant de bons et grands films demeurent bloqués (La belle équipe, Regain, La maman et la putain) ou sont édités dans des conditions techniques honteuses (Entrée des artistes, Un revenant), qu’un gentil petit truc comme cette rosière des Halles bénéficie de tant de soin ? (suite…)

Alien, la résurrection

mercredi, juillet 10th, 2013

Passons à autre chose…

Il était temps que ça se termine et je ne suis pas certain que s’il y avait eu un cinquième film, je l’aurais regardé dans la continuité de ses prédécesseurs. Tout cela parce que les scénarios me semblent de plus en plus foutraques et la sympathie de plus en plus manifeste développée pour les Aliens ; et cela  m’apparait comme une manifestation éclatante du Syndrome de Stockholm qui a envahi tout l’Occident (toute l’Europe, en tout cas) et qui est fait d’empathie et de compréhension envers l’ennemi.  Tout à fait le contraire de la belle vivacité prônée par Paul Verhoeven dans Starship Troopers. (suite…)

Alien 3

mercredi, juillet 10th, 2013

Ça tire à la ligne…

Je suis bien déçu par ce troisième volet de la série, vu dans la continuité des deux premiers, mais où je n’ai pas retrouvé l’intelligence des situations et la qualité cinématographique que j’attendais. Sans doute l’intérêt de toute mythologie qui se prolonge est difficile à maintenir et, comme on connaît les codes, on est de moins en moins surpris par les irruptions des monstres qui doivent pourtant effarer encore et encore. Les plus forts des. mythes sont ceux qui s’ancrent dans des réalités anciennes, séculaires. Et il faut passablement de temps pour qu’ils irriguent l’imaginaire commun. (suite…)

Aliens, le retour

lundi, juillet 8th, 2013

Moins intelligent, plus efficace.

Le deuxième épisode de l’épopée d’Ellen Ripley (Sigourney Weaver) est beaucoup moins subtil, beaucoup moins intelligent, beaucoup moins cérébral que le premier, mais il est beaucoup plus efficace, beaucoup plus rythmé, beaucoup plus brutal que le premier. Ce qui fait qu’en fin de compte, il est tout aussi intéressant, même s’il a moins de qualité intrinsèque. (suite…)

Alien

lundi, juillet 8th, 2013

L’angoisse jusqu’à la fin.

En entreprenant de revisiter la tétralogie d’Alien (en non la quadrilogie, comme écrivent des Barbares), je me demande si cette entreprise d’effroi glaçant va fonctionner aussi bien près de 35 ans après la sortie du premier film de la série, qui l’a durablement ancré dans notre imaginaire. Dans ce genre d’œuvre où les dialogues sont insignifiants ou inexistants, où les effets spéciaux peuvent être inéluctablement ringardisés par l’évolution technique, les risques sont grands d’être dépité et de se sentir un peu ridiculisé dans son souvenir. (suite…)

Une belle fille comme moi

samedi, juillet 6th, 2013

belle_fille_comme_moi  Lafont symbole et limite.

Qu’est-ce qui resterait de ce film de Truffaut si Bernadette Lafont n’y déployait sans limite ni mesure son extraordinaire vitalité ? Pas grand chose et peut-être même moins que rien. Mais celle qui symbolise plus que quiconque la liberté, la légèreté, la facilité et sans doute les outrances de la Nouvelle Vague y est royale et magnifique. (suite…)

Ridicule

jeudi, juillet 4th, 2013

« Ah le bon temps que ce siècle de fer ! » (Voltaire)

Il y a plusieurs sujets fort différents dans Ridicule, et c’est peut-être pour cela que le film de Patrice Leconte est si intéressant mais aussi, d’une certaine façon, si frustrant.

Plusieurs sujets, donc. D’abord, assez banalement, une histoire galante, faite d’attirances et de jalousies, de séductions et d’antipathies qui mettent en présence, en un carrousel venimeux, deux libertins, l’abbé de Vilecourt (Bernard Giraudeau) et la comtesse de Blayac (Fanny Ardant) et deux jeunes gens idéalistes, Malavoy (Charles Berling) et Mathilde de Bellegarde (Judith Godrèche) ; au siècle des Liaisons dangereuses, rien que de très normal. (suite…)