Mortelle randonnée.
Dans le supplément du DVD, la fille de Jean Giono, Sylvie, dit qu’elle a conseillé à Jean-Paul Rappeneau qu’il ne pourrait réussir son film qu’en trahissant totalement le roman, mais en conservant la hauteur des personnages ; c’est en tout cas ainsi que Giono aurait procédé s’il avait pu réaliser une adaptation, à quoi il a longtemps songé.
C’est très difficile, presque impossible d’adapter un texte de Giono, même les plus apparemment simples, ceux de la première période, celle d’avant la guerre. Lorsque Marcel Pagnol tourne Jofroi, Angèle, La femme du boulanger, Regain, il tire les récits de Giono tellement à lui qu’il parvient à les dénaturer – quelquefois de façon particulièrement intéressante – et à se les approprier, à les incorporer à son propre univers. D’où l’animosité durable que nourrira Giono, d’où le refus de sa fille, aujourd’hui, de permettre la réédition DVD de ces quatre films. (suite…)