Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Entre onze heures et minuit

mardi, octobre 9th, 2012

Décevant

Ça n’a pas beaucoup d’intérêt, ou un seul intérêt anecdotique pour qui n’est pas passionnément intéressé par ce cinéma français des années 40-60 ; j’ai apprécié, parce que les acteurs, l’atmosphère, les décors, les dégaines, l’esprit de l’époque me sont chers… mais je ne conseillerais pas ce Decoin à qui voudrait un bon film de la période. Cela étant, il y a toujours un plaisir infini – pour moi, en tout cas – à voir Jouvet, bien sûr, mais aussi les seconds rôles (donc Robert Vattier, le M. Brun de la Trilogie) des années Cinquante et Soixante, de retrouver, au coin d’un plan, les rues et les coutumes d’un monde disparu…

Et, évidemment, c’est à mille lieux d’un Quai des Orfèvres : ça ne joue pas du tout dans la même catégorie…

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Diamants sur canapé

dimanche, octobre 7th, 2012

La grâce à l’état pur.

Je dois dire que c’est le gracieux minois d’Audrey Hepburn dispensé à l’envi sur tous les murs de la Capitale, à l’occasion de l’exposition à l’Hôtel de Ville Paris vu par Hollywood et qui représente l’actrice dans Charade, je crois, c’est ce gracieux minois qui m’a donné l’idée de regarder Diamants sur canapé. (suite…)

Les grands ducs

jeudi, octobre 4th, 2012

Cabotins pathétiques et merveilleux…

Je n’ai pas pour Les grands ducs la même tendresse que Patrice Leconte qui, dans le commentaire parlé de son film dit fortement combien il a été heureux de le tourner (soit dit en passant, quelle merveille, dans les DVD, ces commentaires de réalisateur qui fourmillent d’anecdotes, donnent leurs intentions, éclairent sur les lieux de tournage, ou un travers des acteurs…. quelle merveille, même si dans celui des Grands ducs, Leconte fait un lapsus rigolo en appelant consciencieusement son héroïne, l’actrice fofolle jouée par Catherine Jacob, Carla Milo, ainsi nommée sur toutes les affiches filmées, mais Sandra Milo, qui fut une pulpeuse actrice italienne…). (suite…)

Les rendez-vous de Paris

mardi, octobre 2nd, 2012

Exercice de style.

Mon 4/6 est assez bienveillant, au regard des plus réussis des Rohmer qui vont évidemment chercher beaucoup plus loin, lorsque, évidemment, on apprécie ce style si particulier, à la limite de l’artifice, mais tellement intelligent et raffiné. Ce film là, ces Rendez-vous-là, c’est vraiment un exercice de style, une jolie digression, afin de ne pas perdre la main, après la série des Contes des quatre saisons, et avant d’aller voir un peu dans un cinéma plus engagé, celui de L’Anglaise et le duc. (suite…)

La charge héroïque

mardi, octobre 2nd, 2012

Elle portait un ruban jaune…

Quelle idée idiote de ne pas avoir traduit en français le titre originel, Elle portait un ruban jaune et d’avoir baptisé le film de John Ford La charge héroïque, alors qu’il n’y a pas de charge, et encore moins d’héroïsme, mais une simple roublarde opération de commando nocturne qui suffit à égayer d’impressionnables Indiens cheyennes et à valoir à la triomphante cavalerie étasunienne des lauriers faciles !

Oui, le titre originel, qui était bien plus romanesque et charmant, chanson de marche traditionnelle, comme pouvait l’être notre Auprès de ma blonde aurait bien mieux convenu à un film dont l’absence d’intrigue est absolument remarquable, et qui figure pourtant, à l’opinion commune, parmi les westerns du plus haut niveau… (suite…)

Killer Joe

samedi, septembre 29th, 2012

Rednecks.

Je ne connaissais de William Friedkin que French connection et L’Exorciste, films que je tiens l’un et l’autre en haute estime, mais qui datent tout de même l’un et l’autre de quarante ans et je n’aurais pas tenu le pari que le réalisateur était vivant, tellement il me semblait avoir disparu des écrans. (suite…)

Le crabe-tambour

samedi, septembre 29th, 2012

L’homme légendaire.

J’aimerais bien rester, pour ce film presque mythique, dans le seul cadre du cinéma, mais je ne suis pas certain d’y parvenir, tant sont inextricablement mêlés à l’œuvre singulière de Pierre Schœndœrffer dix ou quinze ans d’histoire française, à une partie très douloureuse de cette histoire. Mais bien parcellaire ou partial serait celui qui verrait dans la cohérence interne de cette œuvre un plaidoyer engagé pour la colonisation. La pensée de Schœndœrffer est autrement plus complexe et ne s’attache pas aux causes, mais aux figures, à la guerre vue comme inhérente à l’Humanité, à l’aventure de guerriers réunis par la même Fortune (c’est-à-dire aussi dans la commune Infortune), la responsabilité du Chef et, si on veut, au malheur de se battre pour des causes perdues. Et même quelquefois dans des combats que l’on réprouve (ainsi, dans Le crabe-tambour, les propos rapportés de l’adjudant Wilsdorf, celui de la 317è section, engagé de force dans la Wehrmacht, Je me suis battu comme un diable pour ces cochons de Boches. Tout le temps j’ai souhaité la défaite de l’Allemagne (…) mais gagner c’était ma survie et celle de mes camarades). (suite…)

Stromboli

lundi, septembre 24th, 2012

Que faire d’un volcan ?

Roberto Rossellini reçoit en 1948 une lettre d’Ingrid Bergman, déjà grande star, qui a beaucoup admiré Rome, ville ouverte et Paisa. Le réalisateur allie une immense rigueur intellectuelle et artistique à un goût débridé du plaisir. Qu’est-ce qui peut arriver, à ces deux-là dont les mariages sont déjà flageolants ?

On ne m’ôtera pas de l’idée que l’image du volcan, métaphore de la passion, s’impose dès l’abord au réalisateur. Reste à en tirer un film. (suite…)

Camille redouble

dimanche, septembre 23rd, 2012

Allez-y, c’est très bien !

Voilà un film réussi, tendre, drôle, émouvant, charmant, intelligent… Je ne dis pas que je me le rappellerai dans dix ans comme un des sommets de ma vie de cinéphage, mais je suis sorti de la salle avec beaucoup de satisfaction et guère de reproches aux lèvres, ce qui n’est pas si fréquent. (suite…)

Nous irons tous au Paradis

jeudi, septembre 20th, 2012

Le meilleur de la comédie « à la française ».

Si j’excepte la trilogie du Monocle, qui s’améliore au fil des films, sont bien rares les suites de qualité au moins égale au premier opus de la série. Et si je pleure de joie chaque fois que je regarde Mes chers amis sur ma vieille copie pisseuse, je m’étouffe de rage en constatant que Mes chers amis n°2 n’est toujours pas édité. Hélas, la trop grande ancienneté de mon souvenir m’empêche d’engager la moindre comparaison étayée avec son aîné, mais ma mémoire me rappelle néanmoins que le second volume était au merveilleux niveau du premier… (suite…)