Voilà bien le premier film de Theodoros Angelopoulos, figure révérée par la critique savante, que je regardais. Je ne suis pas certain que j’en verrai un second, malgré la curiosité que j’éprouve pour un aussi étrange titre que Le pas suspendu de la cigogne du même réalisateur. Une brève exploration sur les médias savants permet de le classer dans la même mouvance que les enquiquineurs patentés Ingmar Bergman ou Michelangelo Antonioni. Émoustillé par la présence en première ligne de Marcello Mastroianni, je crois que si j’avais lu cela auparavant, je n’aurais sans doute pas, rebuté d’avance, regardé L’apiculteur. J’aurais sûrement eu tort. (suite…)
Archive for the ‘Non classé’ Category
L’apiculteur
lundi, octobre 24th, 2022L’étrangleur de Boston
dimanche, octobre 23rd, 2022Je suis plutôt partagé sur L’étrangleur de Boston et ma note est fluctuante : film simplement moyen ou au dessus de la moyenne ? Selon que je pense à tel ou tel épisode, je vague et j’erre entre ces orientations. Je place en négatif la trop longue durée du film, la répétitivité de plusieurs épisodes, l’abus – qui m’a quelquefois exaspéré – de cette pourtant très bonne idée de l‘écran partagé (split-screen je crois), l’abandon de certaines pistes qui m’auraient semblé séduisantes à suivre. En même temps je me dis qu’un sujet aussi complexe et le parti justement pris de traiter à la fois l’atmosphère de l’époque, la longue accumulation des crimes, la traque du tueur, sa capture, l’exploration de sa mentalité justifient durée et caractère froid, documentaire souvent, en tout cas non anecdotique du film de Richard Fleischer. (suite…)
Roubaix, une lumière
jeudi, octobre 20th, 2022Incroyable ! J’ai été effaré de constater que Roubaix, une lumière était déjà le quatrième film d’Arnaud Desplechin que je regardais. Le réalisateur en a tourné quatorze et j’en ai donc vu plus d’un tiers alors que tout, dans le personnage du réalisateur, notamment son adulation pour les délinquants sans-papiers me fait horreur ! Qu’est-ce qui me prend donc de ne pas fuir absolument tout ce que tourne un type si éloigné de moi par toutes ses orientations ? Peut-être, tout simplement, son talent de tourneur d’images qui fait que, malgré que j’en aie, je ne peux pas trouver absolument abominables Rois et reine, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) ou Tromperie. (suite…)
La tente rouge
mardi, octobre 11th, 2022Lorsqu’il y avait encore des aventuriers…
Il n’y a pas à dire, Neil Armstrong, le 21 juillet 1969, c’était formidable et nous avons été des millions à vibrer lorsque, pour la première fois On a marché sur la lune. Mais enfin, à y bien réfléchir, il n’était que le résultat, en quelque sorte agi d’un système merveilleusement organisé. En tout cas bien davantage qu’un rêveur, un peu ou énormément fou lancé à la poursuite d’une idée. Les grands explorateurs, les bourlingueurs de génie, les cinglés magnifiques qui traversaient des terres inconnues, qui sillonnaient les océans immenses sans assistance et sans cartes, les champions qui escaladaient les sommets les plus élevés du monde, tout cela n’existe plus. Il n’y a plus rien à découvrir, plus de Conquérants de l’inutile dont parlait le grand alpiniste Lionel Terray. (suite…)
Carré de valets
jeudi, septembre 29th, 2022Ai-je déjà vu un film plus idiot et plus insignifiant que ce Carré de valets du prolifique André Berthomieu ? Un réalisateur qui n’a pas tourné que des bêtises et qui a réussi, par exemple, un assez bon Mort en fuite en 1936, avec Jules Berry et Michel Simon ; mais un réalisateur de grande série voué au cinéma du samedi soir, c’est-à-dire à la facilité absolue, qui procurait au brave public des salles périphériques son content d’émotions, de battements de cœur et de grosse rigolade. Tout pour plaire, en quelque sorte : des acteurs un peu notoires, en tout cas bien reconnaissables (même si on ne se rappelait pas forcément leur nom), une intrigue assez facile à suivre et in fine, la retrouvaille des amoureux que le mauvais sort avait pu un instant dissocier. (suite…)
La nuit du 12
samedi, août 6th, 202212 octobre 2016. Une soirée rieuse entre copines dans la petite ville industrielle de Saint-Jean de Maurienne en Savoie. Dans la nuit, mais pas très tard, Clara Royer (Lula Cotton-Frapier) rentre chez elle, seule. Rues vides de la bourgade. Un type qui surgit devant elle, ne dit pas un mot, l’inonde d’essence, craque son briquet. L’enflamme. L’épouvante. Au matin un pauvre corps carbonisé. L’enquête commence. On le sait, par un carton inséré au début du film, elle n’aboutira pas. Inspirée de faits réels, elle fera partie des 20% qui n’auront pas d’issue, qui demeureront sans solution. Glaçant. (suite…)
La lettre inachevée
samedi, juin 4th, 2022On n’est jamais indifférent devant un film de Mikhaïl Kalatozov. Il est vrai qu’il n’en a tourné qu’une douzaine et que bien peu ont été distribués en Occident. Jusqu’à présent je ne connaissais du cinéaste que son plus grand succès public, Quand passent les cigognes, qui fut Palme d’or à Cannes en 1958 et Soy Cuba de 1964. Deux œuvres admirables, au demeurant ; deux œuvres de propagande soviétique, aussi. Et alors ? L’arrière-plan des films, de tous les films n’a pas à pénaliser leur qualité artistique. Et j’ai dit exactement la même chose pour Le triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl consacré à la célébration (le mot est juste) du Congrès national-socialiste de Nuremberg en 1934. (suite…)
Sortilèges
vendredi, janvier 21st, 2022Voilà un film bien rude pour ceux qui imaginent que la campagne et la vie campagnarde ressemblent à des films de Walt Disney et à l’image idéalisée qu’en donnent les sectes écologistes. La campagne, c’était alors (le film date de 1945) la rudesse exténuante des travaux et la sauvagerie égoïste, avide des habitants. Un monde rude, épuisant, qui brisait les corps et les cœurs. Il faut lire La Terre d’Émile Zola ; le livre a certes été écrit en 1887 mais le monde dépeint par Christian-Jaque en 1945 n’avait pas changé. D’ailleurs, si l’on a besoin de s’en convaincre, il faut voir ou revoir Farrebique de Georges Rouquier qui est de 1946). Avidité, dureté au mal, superstitions, misère sociale et affective. (suite…)
Candyman
dimanche, janvier 16th, 2022Et on tuera tous les affreux !
Voici un film singulier et assez barbare. Que puis-je vraiment en dire ? D’abord, un peu naïvement, que je ne devrais pas, compte tenu de mon grand âge, prétendre me mesurer à ce que l’on pourrait presque appeler des franchises, ensemble de films suivi par leurs amateurs avec ferveur et impatience, dont les péripéties, assises sur une trame plus ou moins solide, développent à l’envi des péripéties organiquement similaires. Ce Candyman de 2021 est en effet à la fois la suite et le remake d’un premier opus, daté de 1992, réalisé par Bernard Rose, qui fut suivi en 1995 par Candyman 2 de Bill Condon puis, en 1999 par Candyman 3, le jour des morts de Turi Meyer.
Tootsie
lundi, décembre 20th, 2021Tel est pris qui croyait prendre.
J’avais vaguement. en tête que Tootsie était, à peu de choses près, la réplique du délicieux film de Blake Edwards qui s’appelle Victor Victoria où une ravissante jeune femme (Julie Andrews) qui ne rencontre aucun succès en tant que telle devient, lorsqu’elle décide de se présenter en homme, une vedette adulée. Je croyais me souvenir que Michael Dorsey (Dustin Hoffman) faisait à peu près le même chemin, mais en sens inverse, et d’homme devenu femme, rencontrait la notoriété et l’enthousiasme. (suite…)