Le jeu du Roi

La petite fille Espérance.

Rencontre d’un roi de fantasmagorie, d’un roi in partibus et d’un enfant qui lui succèdera. Le roi est souverain de Patagonie, autant dire de rien, autant dire de lui-même.

Roman du rêve, rêvé jusqu’à ce qu’il devienne réalité, stabilité et force, le Jeu du Roi décevra ceux qui n’ont pas, à douze ans, possédé le royaume immense que leur offraient leurs songes. Car tout homme est roi, tout homme est responsable, tout homme est maillon de la chaîne nécessairement et essentiellement hiérarchique de la société.

Est, ou devait être… En ces temps où le seul mot de Pouvoir a un sens résolument résolument péjoratif, où nos sociétés éclatent en une multitude de parcelles qu’aucun lien organique ne relie plus, ces éternelles vérités surprennent et choquent ; il ne faudrait pas gratter très longtemps pour apercevoir dans la monarchie rêvée de Jean Raspail la notion maurrassienne d’inégalité protectrice. et la structure pyramidale des corps sociaux pleinement indépendants dans leur sphère d’action et interdépendants dans leur interaction réciproque donne une assez belle image d’une société monarchique où chacun est roi à sa place. Une société où les hommes ne seraient plus les assistés perpétuels d’un État qui, désormais responsable de toute chose, devient tout naturellement providence et tyran.

La Révolution gangrène d’abord notre esprit : du jour où nous ne sommes plus rois, elle nous a pervertis,sa tâche est accomplie. C’est pourquoi Jean Raspail demande de mener d’abord notre combat en nous-mêmes, contre la démission, contre le relâchement, contre la facilité, contre la lâcheté, dans une contre-révolution permanente et personnelle.

Le roi de Patagonie est mort et l’enfant devenu adulte lui a succédé et un autre enfant est là, dont il fera l’héritier. Tant que les garçons de notre pays se rêveront rois de quelque chose, la Révolution n’aura pas gagné, elle butera contre cette Arche.

 

Leave a Reply