Il est décidément bien difficile de faire vivre les instants assez magiques de ces journées quadriennales où les triomphes – et les déceptions – des champions, la beauté des images sportives, l’atmosphère enfiévrée des sites de compétitions constituent – sont censées constituer – des parenthèses enchantées dans la grise permanence des préoccupations du monde. Avec Treize jours en France,Claude Lelouch et François Reichenbach, dans un film sans commentaire écrit, ne cessaient d’hésiter sans cohérence entre la relation des épreuves et la mise en valeur de l’ambiance qui prévalait alors dans la capitale du Dauphiné. (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Les neiges de Grenoble
mercredi, avril 28th, 2021Dracula et ses femmes vampires
lundi, avril 26th, 2021L’aube tardive.
Ne pas se fier au titre roublard et racoleur, qui peut laisser penser, vu l’époque du tournage (1974), à un petit soupçon de jolies filles dénudées. Ne pas oublier que le réalisateur Dan Curtis est plutôt un tâcheron spécialisé dans le film d’épouvante pour la télévision ; et c’est d’ailleurs ainsi qu’a été conçu Dracula et ses femmes vampires avant, paraît-il d’être projeté en Europe sur grand écran. Mais surtout se demander pourquoi on a là réalisé une adaptation assez fidèle, mais plutôt fauchée, du roman initial en y introduisant ce que Francis Ford Coppola placera ultérieurement comme élément déterminant : la nostalgie du bonheur conjugal, que le vampire imagine pouvoir retrouver avec Lucy Westenra (Fiona Lewis), sosie de sa femme jadis disparue on ne sait trop comment. (suite…)
Les cicatrices de Dracula
lundi, avril 26th, 2021Du sang, de la volupté et de la mort.
L’opinion générale est donc que les deux derniers films de la saga Dracula mise en scène par la Hammer ne valent pas tripette et qu’il faut les jeter à la voirie. Je dois dire que je partageais ce point de vue après les avoir découverts au cinéma en 1970. Comme tout le monde, je demeurais dans la fascination absolue du chef-d’œuvre du genre, Le cauchemar de Dracula où l’extraordinaire présence maléfique de Christopher Lee, la qualité des autres interprètes (Peter Cushing), la beauté chatoyante des décors et des éclairages, la vivacité de la réalisation de Terence Fisher permettaient l’aboutissement d’une œuvre insurpassable dans le genre. (suite…)
Une messe pour Dracula
samedi, avril 24th, 2021À force de tirer sur tous les ressorts de la grammaire élémentaire stokerienne et d’en épuiser jusqu’à la corde les ressources, il fallait bien que les scénaristes de la Hammer se résignassent (eh oui…) à relier la riche mythologie du Vampire à une horreur sans doute beaucoup plus réelle : l’invocation du véritable Prince des Ténèbres, dont Dracula n’est finalement qu’un épigone ou, plutôt un représentant presque affadi. On s’étonne presque d’avoir à écrire cela, d’autant que, depuis l’admirable début de la série, lors du Cauchemar, la figure du Comte vampire n’a cessé de se noircir ; mais il est vrai que le spectateur en demande toujours davantage et que ses sens blasés exigent à chaque fois une dose d’horreur supplémentaire.
Dracula et les femmes
samedi, avril 24th, 2021Rien ne vaut la vierge fraîche.
Dracula et les femmes est d’un niveau extrêmement honorable et, malgré le changement de réalisateur, Freddie Francis remplaçant Terence Fisher, parvient à satisfaire agréablement l’amateur des créatures de la nuit. Le film, de fait, accentue la dimension érotique du mythe et montre clairement l’attraction charnelle que le Comte exerce sur les femmes qu’il approche, que ce soient les plus libérées, les plus expérimentées, l’opulente servante d’auberge Zena (Barbara Ewing) ou les vierges les plus innocentes – ou presque -, Maria (Veronica Carlson) nièce de l’évêque de Kleinneberg. L’une et l’autre, dès que la haute silhouette apparaît, sont comme sidérées de désir et se donnent sans la moindre hésitation. Voilà qui est bien conforme à la nature profonde des choses.
Dracula, prince des ténèbres
samedi, avril 24th, 2021Après une nouvelle vision, je baisse de 5 à 4 une note qui était trop élevée par rapport à celle du premier opus de la série des Dracula de la Hammer, l’inoubliable Cauchemar
; c’est plus roublard, plus romanesque, ça joue trop, et de façon un peu mécanique sur les contrastes de personnalités des malheureux touristes égarés en Transylvanie qui, pour leur évident malheur (et notre non moins évident plaisir) n’ont de cesse que de se jeter dans la gueule de la chauve-souris (si je puis oser cette image hardie !). (suite…)
Les maîtresses de Dracula
samedi, avril 24th, 2021Christopher Lee, après Le cauchemar de Dracula
de 1958 ayant, paraît-il, décidé de ne plus tourner d’aventure du comte vampire, de peur de se laisser enfermer par le personnage, la Hammer
, pour exploiter le filon, demanda à Terence Fisher
de réaliser un film s’appuyant sur le mythe, histoire d’attendre que la star se ravise (et Lee
s’est tellement ravisé qu’il a tourné par la suite une bonne demie-douzaine d’incarnations filmiques). En 1960 sortait donc assez roublardement un film intitulé, en français, Les maîtresses de Dracula
, maîtresses pour faire plus coquin, sans doute, alors que le titre anglais, Les épouses de Dracula, était plus puritain, mais tout aussi fallacieux. (suite…)
Le cauchemar de Dracula
samedi, avril 24th, 2021Le plus sublime des Dracula
Le premier et le plus beau, le plus novateur, le plus séduisant et le plus terrifiant des Dracula de la Hammer.
Quel dommage que l’édition DVD soit si piètre ! Pas un bonus, si ce n’est la bande-annonce, alors que de longues gloses de spécialistes sur le mythe de Dracula, sur les films de la Hammer, sur Christopher Lee
auraient été des régals !
Enfin ! Il nous reste la sublime contre-plongée sur le Comte, assoiffé de désir, du haut de l’escalier monumental…
Treize jours en France
jeudi, avril 22nd, 2021Grâce à un ami qui possède de grands pouvoirs magiques et une constante générosité, voici que plus d’un demi-siècle après, j’ai pu revoir Treize jours en France, ce film de montage consacré aux Jeux olympiques d’hiver de Grenoble de 1968 et réalisé sous la férule commune de Claude Lelouch et de François Reichenbach. À dire vrai, je n’aurais pas attendu avec autant de plaisir et d’impatience cette redécouverte si le film ne s’était pas déroulé dans et autour de la capitale du Dauphiné, où j’ai passé la décennie 1960 à 1970, qui m’a conduit de l’adolescence à l’âge presque adulte et si je n’avais vécu l’effervescence incroyable qui a alors animé la ville. (suite…)
Rouge baiser
mercredi, avril 21st, 2021Des lendemains qui déchantent.
Voilà un film bien maladroit, bien mal tourné, aux acteurs mal dirigés, à la conduite du récit très incertaine. Un film qui doit comporter de très nombreux éléments autobiographiques, presque tous intéressants, mais qui les ordonnance mal, les présente sans habileté, mélange sans nuances les péripéties intimes et le substrat historique et montre insuffisamment le dilemme qui s’offrait aux jeunes communistes de 1952 : un révolutionnaire, un croyant révolutionnaire peut-il avoir une vie privée et parvenir à séparer ses activités militantes de ses relations affectives ? Avant que j’y revienne, je note que c’est exactement ce qui se passe au sein du groupuscule trotskyste Lutte ouvrière (le parti de Mme Arlette Laguillier et désormais Nathalie Arthaud) où les rencontres, amours, amitiés et tout le bataclan sont soumis au bon vouloir du Parti. (suite…)