C’était il y a mille ans…
Accroché il y a quelques jours et sur un tout autre film par quelqu’un qui s’étonnait que l’on pût perdre son temps sur une oeuvrette qu’il jugeait (d’ailleurs à tort) insignifiante, je lui répondais qu’à mon sens, il n’y a pas de film qui ne mérite commentaire. Tout autant les très rares chefs-d’oeuvre et les moins rares très bons films que les films passables, médiocres ou même mauvais. Et je lui disais à peu près qu’un film, à quelques exceptions près, dit beaucoup, beaucoup de choses sur son époque, par ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas, par ce qu’il montre et ce qu’il ne montre pas. Que si, dans un film l’intrigue est insignifiante et les acteurs médiocres, il demeure tout un environnement visuel : une rue de 2019 ne ressemble pas beaucoup à une rue de 1980 moins encore de 1950 : la nature des boutiques, de la circulation, le nom des enseignes, la dégaine des passants sont, pour qui sait regarder, extrêmement significatives. La façon de s’habiller, de parler, les musiques qu’on entend, le regard jeté sur des questions sociétales sont toujours instructifs. (suite…)