Pat Garrett et Billy le Kid

La poussière des murs qui s’effritent.

Avant d’écrire quoi que ce soit, j’ai lu plusieurs commentaires déposés ici et là par de précieux amateurs.

Avant de lire, j’étais plutôt dans la ligne de ceux qui s’interrogent sur la lenteur de la progression dramatique, la répétitivité des séquences violentes et ce qu’on peut appeler le caractère statique du récit. Mais après avoir découvert d’autres fortes argumentations, je m’interroge et je me demande si les défauts recensés en sont bien et s’ils ne participent pas, au contraire, de la qualité du film…

Après tout, avant de séduire au premier abord, les films importants sont ceux dont on se remémore l’atmosphère, dont on revoit certaines séquences, dont on goûte le sang, la poussière et la musique. Et de ce point de vue, Pat Garrett laisse de sacrés souvenirs…

Au fait, on se demande si le court cigare (un crapulos, comme les appelle Giono dans Le hussard sur le toit ou Un roi sans divertissement) n’a pas été inventé pour la dégaine insolente de James Coburn tellement il le fume avec une désinvolture souveraine et une élégance sans égale. Étrange  acteur, qui domina de sa stature et de son talent toute une décennie, mais ne trouva que Leone et Peckinpah pour l’employer à sa mesure….

J’ai dit poussière ; on pourrait dire davantage encore crasse… Ce qui surnage des territoires désolés parcourus par Garrett et le Kid, c’est la décrépitude, l’effritement, les murs lépreux, la fatigue des hommes. Avec des images magnifiques, admirablement photographiées, composées comme des natures mortes, dans des tonalités de gris et de brun.

Les soirées mexicaines pluvieuses et leur fabuleuse mélancolie… rien que cela vaut la peine…

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