Archive for février, 2013

Sleepy Hollow

lundi, février 11th, 2013

Belle mise en images.

Sans avoir beaucoup de justification, je ne suis pas très à l’aise avec le cinéma de Tim Burton ; ou alors je me dis que c’est pour des raisons un peu bancales et mal étayées : parce que je me suis mis en tête que ses films sont destinés aux adolescents, en m’appuyant sur Edward aux mains d’argent, Charlie et la chocolaterie, Alice au pays des merveilles, voire Batman et que la violence et la morbidité de beaucoup de séquences me plongent en pleine interrogation et que cette ambiguïté me gêne. Mauvaises raisons donc, parce que je sais bien, par ailleurs, que l’enfance et l’adolescence se complaisent dans les chroniques et récits de terreur, que les images violentes fascinent la jeunesse davantage encore que la maturité, et que les jeunes générations, par surcroît, sont tellement familiarisées avec les pires des horreurs que je me sais en porte à faux.

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Métropolitain

jeudi, février 7th, 2013

Des qualités.

Je ne m’attendais pas à grand chose en glissant dans mon lecteur DVD ce petit film inconnu, acquis pour compléter une commande, du non moins inconnu Maurice Cam. En scrutant un peu la filmographie de ce réalisateur qui n’a pas laissé grandes traces, on s’aperçoit qu’il s’était spécialisé dans des comédies de quatorzième rang qui, grâce à de tout petits prétextes dramatiques ou policiers, présentaient des vedettes de la chanson sur le grand écran (Tino Rossi, Alibert ou Charles Trénet) ou des numéros de music-hall aussi variés que roublards.

Métropolitain m’a été plutôt bonne surprise, grâce à une intrigue ingénieuse et plutôt bien filmée, sans doute parce que je n’en attendais pas grand chose, sûrement aussi parce que le Paris de 1938 m’intéresse (et donc que je ne conseillerais pas évidemment pas le film à qui n’a pas une tendresse particulière pour la ville et l’époque). (suite…)

Le cuirassé Potemkine

mercredi, février 6th, 2013

Épopée monumentale et un peu enquiquinante.

Désigné un temps (en 1958), par une coterie de critiques Meilleur film de tous les temps, Le cuirassé Potemkine, qui date de 1925, impressionne encore par la grandeur lyrique de la mise en scène, le souffle des scènes de foule, le sens extraordinaire qu’avait Eisenstein de composer des images à la géométrie compliquée (quelques merveilles comme, par exemple, les plans initiaux sur les hamacs des matelots qui s’entrecroisent dans les soutes du navire). (suite…)

Damien – La Malédiction II

dimanche, février 3rd, 2013

La constitution du royaume.

Ah oui, le deuxième volet de la trilogie est presque aussi bon que le premier et si le spectateur sait désormais ce qui l’attend et frémit à l’avance des aveuglements et dénis de l’entourage de Damien, il voit aussi avec l’angoisse au cœur la progression inéluctable du Malin et de ses sectateurs. Qu’un film ne se prenne pas au sérieux est une bonne chose, mais au moins ne doit-il pas prendre des libertés avec sa propre cohérence et la logique de son sujet. C’est tout à fait le cas ici.

Si les dialogues sont assez médiocres, et nullement au niveau de l’aventure terrifiante contée, le scénario est habile et retors. Il est par exemple excellent que Damien (Jonathan Scott-Taylor) ne prenne conscience que très graduellement de sa nature et de son identité, qu’il y soit progressivement initié par tous ceux qui veillent sur lui et qui attendent avec constance et fanatisme sa révélation et son éveil ; et pas mal, non plus, qu’il s’accroche, en une dernière tentative, à sa vie d’avant en essayant d’y associer Mark (Lucas Donat) qui vient de découvrir que son frère nourricier est le fils de Satan. (suite…)

Le deuxième souffle

samedi, février 2nd, 2013

Film froid.

Quatre très grands films policiers réalisés par Jean-Pierre Melville : Le Doulos en 62, Le deuxième souffle en 66, Le samouraï en 67, Le cercle rouge en 70. Un cinéma de plus en plus épuré, hiératique, marmoréen, tragique. Des films sans gaieté, sans espérance, sans érotisme. Des films pesants, graves, sombres à qui l’on pourrait presque reprocher de temps en temps de se prendre un peu au sérieux, mais dont la constance dramatique porte l’œuvre du réalisateur au premier rang du cinéma français. (suite…)