D’abord, voilà peut-être l’hommage le plus réussi et le plus déférent que le cinéma a rendu à la scène, au music-hall, au spectacle, en fin de compte. Presque aussi souvent que dans les couloirs vermoulus du 36 quai des Orfèvres et davantage que dans le studio de Dora ou l’appartement des Martineau, on est dans le monde si singulier des coulisses, des planches, des bureaux encombrés où se presse la foule des ratés, des paumés, des miteux (comme dans Les grands ducs de Patrice Leconte), qui viennent avec humilité ou jactance, c’est selon, mendier aux imprésarios le droit de venir se montrer à la salle. Et où le populo, comme au temps des Enfants du paradis vient applaudir, s’émerveiller, rêver… siffler aussi parfois le cabotin ou la goualeuse. Où il vient, en tout cas, le temps d’une soirée, oublier la chienne de vie, la concierge qui réclame hargneusement le paiement du terme et le contremaître qui est le chien de garde du patron. (suite…)
Archive for décembre, 2015
Quai des Orfèvres
dimanche, décembre 6th, 2015Gran Torino
vendredi, décembre 4th, 2015Je suis loin de connaître bien l’abondante filmographie de Clint Eastwood, réalisateur que j’ai découvert assez tardivement, il est vrai. En tout cas, à chaque fois je suis partagé entre le facile agrément ressenti grâce à des histoires plutôt originales et bien construites et une certaine insatisfaction. Insatisfaction entraînée par un manque d’épaisseur des films qui fait, pour moi en tout cas, qu’on ne conserve pas grand chose en tête de ces réalisations. Peu d’images fortes, peu de dialogues éclatants, peu de personnalités vraiment marquantes. En gros, de la belle ouvrage, filmée souplement, de bons acteurs, du rythme, un plaisir immédiat qui fait qu’on ne s’ennuie pas et qu’on oublie vite. (suite…)
Le pacte
mardi, décembre 1st, 2015Voilà un film, capté par hasard sur une chaîne périphérique, qui n’a pas que des défauts, offre même quelques moments fort intéressants et un rythme souvent haletant. Il ne tient malheureusement pas la distance. La première heure, excellente, est un peu effacée dans mon esprit, par la seconde, d’une certaine banalité. La deuxième partie, bâtie avec des poursuites automobiles et des tolchoques diverses présente en plus quelques morceaux de bravoure convenus, comme cette longue séquence où le héros échappe à plusieurs hommes de main dans le trafic infernal d’une autoroute urbaine ; c’est spectaculaire et vain comme une scène à peu près analogue dans le regrettable Ne le dis à personne. (suite…)