Cédant à la nécessité de compléter une commande sur un site de discompte (10 DVD pour 30 € !), j’ai eu la mauvaise idée de m’offrir ce Jean Rollin tardif (2002) qui n’a pas grand chose de commun avec les films des débuts de ce cinéaste complètement cinglé et résolument branque. Il y avait une telle étrangeté malade dans Le viol du vampire, La vampire nue, Le frisson des vampires, tant de lumières bizarres, rouges, vertes, violettes, illuminant des ruines et des jeunes filles toutes nues avides de sang (et souvent de leur propre sexe), tant de physionomies étranges d’acteurs marginaux (Michel Delahaye ou Jacques Robiolles), tant de fascination – souvent maladroite, il est vrai – pour la pure étrangeté, celle de Bunuel ou de Franju (qui sont tout de même très loin devant), tant de défauts que, finalement c’était un cinéma d’un certain intérêt. (suite…)
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La fiancée de Dracula
dimanche, décembre 13th, 2015Le costaud des Batignolles
samedi, décembre 12th, 2015Je pourrais presque recopier mot à mot ce que j’ai écrit ici il y a quelques années sur Mon frangin du Sénégal, identiquement réalisé par Guy Lacourt, scénarisé et dialogué par Norbert Carbonnaux, mis en musique par Norbert Glanzberg et interprété par le couple (à la scène comme à la ville) Raymond Bussières et Annette Poivre. Ça faisait un moment que je ne m’étais pas replongé dans mon honteuse passion des nanards français des années 50 et je ne pouvais pas me tromper beaucoup d’orientation en allant voir du côté de la fine équipe précitée. (suite…)
Viridiana
mardi, décembre 8th, 2015C’est vraiment ce que j’ai vu de moins bon de ce vieux pirate sceptique et sarcastique de Luis Bunuel et c’est en en tout cas bien en deçà des œuvres majeures de la période antérieure (mexicaine), Los Olvidados, Tourments, La vie criminelle d’Archibald de La Cruz et de la période suivante (française), Le journal d’une femme de chambre, Belle de jour, Cet obscur objet du désir. (suite…)
Quai des Orfèvres
dimanche, décembre 6th, 2015D’abord, voilà peut-être l’hommage le plus réussi et le plus déférent que le cinéma a rendu à la scène, au music-hall, au spectacle, en fin de compte. Presque aussi souvent que dans les couloirs vermoulus du 36 quai des Orfèvres et davantage que dans le studio de Dora ou l’appartement des Martineau, on est dans le monde si singulier des coulisses, des planches, des bureaux encombrés où se presse la foule des ratés, des paumés, des miteux (comme dans Les grands ducs de Patrice Leconte), qui viennent avec humilité ou jactance, c’est selon, mendier aux imprésarios le droit de venir se montrer à la salle. Et où le populo, comme au temps des Enfants du paradis vient applaudir, s’émerveiller, rêver… siffler aussi parfois le cabotin ou la goualeuse. Où il vient, en tout cas, le temps d’une soirée, oublier la chienne de vie, la concierge qui réclame hargneusement le paiement du terme et le contremaître qui est le chien de garde du patron. (suite…)
Gran Torino
vendredi, décembre 4th, 2015Je suis loin de connaître bien l’abondante filmographie de Clint Eastwood, réalisateur que j’ai découvert assez tardivement, il est vrai. En tout cas, à chaque fois je suis partagé entre le facile agrément ressenti grâce à des histoires plutôt originales et bien construites et une certaine insatisfaction. Insatisfaction entraînée par un manque d’épaisseur des films qui fait, pour moi en tout cas, qu’on ne conserve pas grand chose en tête de ces réalisations. Peu d’images fortes, peu de dialogues éclatants, peu de personnalités vraiment marquantes. En gros, de la belle ouvrage, filmée souplement, de bons acteurs, du rythme, un plaisir immédiat qui fait qu’on ne s’ennuie pas et qu’on oublie vite. (suite…)
Le pacte
mardi, décembre 1st, 2015Voilà un film, capté par hasard sur une chaîne périphérique, qui n’a pas que des défauts, offre même quelques moments fort intéressants et un rythme souvent haletant. Il ne tient malheureusement pas la distance. La première heure, excellente, est un peu effacée dans mon esprit, par la seconde, d’une certaine banalité. La deuxième partie, bâtie avec des poursuites automobiles et des tolchoques diverses présente en plus quelques morceaux de bravoure convenus, comme cette longue séquence où le héros échappe à plusieurs hommes de main dans le trafic infernal d’une autoroute urbaine ; c’est spectaculaire et vain comme une scène à peu près analogue dans le regrettable Ne le dis à personne. (suite…)
Trois chambres à Manhattan
dimanche, novembre 29th, 2015Voilà un film où il se passe, finalement, assez peu de choses et qui a, pourtant, un rythme proche d’un polar. Sans doute cette impression est-elle due aux nombreux huis clos, à l’atmosphère des bars de nuit, aux errances anxieuses des personnages, finalement à tout un climat assez poisseux, analogue à celui de nombreux récits noirs. (suite…)
Codine
mardi, novembre 24th, 2015Forcément, en redécouvrant Codine d’Henri Colpi quarante ans après sa sortie, on songe aux films d’Emir Kusturica et notamment à Chat noir, chat blanc qui se passe lui aussi le long de l’immense Danube, long paysage civilisationnel qui transcende même les différences entre les Serbes, Slaves du Sud (Yougo-Slaves) et les Roumains, Latins mâtinés de Byzantins. Dans l’une et l’autre culture, il y a de la violence, de la mélancolie, de la folie mélodieuse, de la passion, un certain mépris des règles. Et puis de la poussière, des masures qui tiennent debout on ne sait comment, des animaux qui courent partout, des superstitions invraisemblables, de la cruauté. Et encore, et beaucoup, la mort qui rode ici et là. (suite…)
L’affaire Cicéron
dimanche, novembre 22nd, 2015 Histoire vraie, réalisation éblouissante.
Je crois avoir lu dans la disparue collection Marabout junior qui, comme la Bibliothèque verte publiait d’intelligents ouvrages d’adultes résumés pour les enfants, le récit qui fait la trame du film de Mankiewicz, cette histoire invraisemblable et pourtant réelle d’espionnage qui aurait pu bouleverser la fin de la dernière guerre. En tout cas si les Allemands ne s’étaient piégés eux-mêmes en n’accordant pas foi aux renseignements qu’ils payaient très cher (il est vrai en monnaie de singe) à l’espion qu’ils avaient baptisé Cicéron. (suite…)
Un frisson dans la nuit
jeudi, novembre 19th, 2015C’est donc, paraît-il, le premier film réalisé par Clint Eastwood et c’est suffisamment maladroit pour qu’on n’en doute pas ! Alors que le scénario, sans être d’une folle originalité, est intéressant et comporte une bonne dose de violences bienvenues, qui m’ont fait, dans les meilleures séquences, songer à un excellent giallo (par exemple le meurtre du sergent McCallum (John Larch) zigouillé avec une grande brutalité), la mise en scène et le rythme m’ont paru extrêmement poussifs. (suite…)