C’est ce que j’ai vu de mieux du chichiteux Visconti mais ça ne va pas me faire hausser mon appréciation beaucoup au dessus de la moyenne ; disons que, si la chose était possible, j’aurais mis 4,5, peut-être influencé, d’ailleurs, par la belle image de la fin où, à la sortie du bal, sur une place pouilleuse, le Prince Salina (Burt Lancaster) tombe à genou au passage d’un prêtre qui va porter les derniers sacrements à un malade. (suite…)
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Le guépard
dimanche, mai 31st, 2015Les copains du dimanche
samedi, mai 30th, 2015Je n’avais plus en tête que Les copains du dimanche avaient été tournés à l’initiative de la CGT (comme, vingt ans auparavant, La Marseillaise de Jean Renoir), mais il ne faut pas être grand clerc pour deviner, sous le discours sympathiquement ouvriériste, la patte du Parti. (suite…)
La loi du marché
vendredi, mai 29th, 2015Le fils est sacrément handicapé, d’une sorte de sclérose musculaire, mais il est doux, intelligent et il va peut-être bien parvenir à intégrer un IUT de qualité. La femme subit cette saleté du destin avec vaillance et le couple paraît bien arrimé, bien solide devant cette vacherie qui lui est arrivée, de ce gamin qui ne sera jamais comme les autres. Il y a eu un peu d’aisance dans le ménage, un peu davantage, presque de la prospérité : un appartement et même un mobil-home planté dans un camping maritime. L’ascenseur social a fonctionné. Petite classe moyenne, lower middle class qui s’en sortirait à peu près si… (suite…)
Les Diaboliques
mercredi, mai 27th, 2015Il y a encore et toujours de quoi écrire sur Les Diaboliques, qui est vraiment une parfaite réussite, au delà de ses invraisemblances, qu’on ne remarque guère, toutefois, que lorsque l’on a vu plusieurs fois le film et que l’on peut fixer plus calmement son attention sur les développements et les ressorts de l’intrigue. Et parfaite réussite dès le générique, qui est pourtant un seul plan fixe : l’image de la piscine visqueuse, huileuse, sale, gluante, envahie par les algues, sur quoi tombe une méchante petite pluie de printemps ; tout cela sur une musique déchirée de Georges van Parys qu’on n’entendra plus qu’à la fin. (suite…)
Eternal Sunshine of the Spotless Mind
vendredi, mai 22nd, 2015Rosetta
jeudi, mai 21st, 2015D’emblée, à la première séquence, c’est un animal en rage et en panique qui traverse les couloirs de l’usine comme il le ferait dans un sous-bois. La caméra portée suit presque malaisément sa course furieuse, sa violence et son halètement. La jeune fille vient d’être licenciée sans avoir démérité, seulement parce que c’est comme ça et qu’on peut faire le travail sans elle. Elle s’appelle Rosetta, vit avec sa mère alcoolique, qui se prostitue par faiblesse et pour pouvoir se saouler, dans une caravane pourrie, sur un terrain de camping désertique. Ciel toujours gris, pelouses sèches, forêt humide, sale, vaseuse : on est près de Liège, dans cette Wallonie apparemment fichue qui fit la prospérité de la Belgique et qui est maintenant un poids mort. (suite…)
Mort à Venise
mercredi, mai 20th, 2015
Allergie bizarre.
Pourquoi ai-je été agacé, ennuyé, même, par Mort à Venise que tout devrait me faire aimer, le style du récit, son ambiguïté, l’atmosphère fanée de la lagune, la merveilleuse élégance des tenues fin-de-siècle, l’intelligence des relations policées, ritualisées, affectées de ce monde de 1911 qui va s’écrouler trois ans plus tard et ne reviendra plus jamais ? C’est curieux de regarder un film qui devrait vous plaire et qui vous glace, non ? (suite…)
Annie Hall
mardi, mai 19th, 2015Comment dire ? Il faut se résoudre, quelquefois, à ne pas comprendre, à ne pas apprécier comme supérieur et incontestable ce qui est chanté à tue-tête par des gens que vous estimez. C’est comme un légume, comme un parfum, comme une mélodie : il y a des tas de gens qui apprécient telle ou telle chose et que vous n’avez aucune raison de suspecter d’apprécier pour la frime et vous, vous ne parvenez pas à vous joindre à eux.
Mondo cane 2
samedi, mai 16th, 2015Mondo cane 2, qui date de 1963 semble avoir été confectionné au moins pour partie avec des chutes de pellicule de Mondo cane, dont le succès, l’année précédente, avait été tonitruant et scandaleux. De fait, le deuxième film recèle beaucoup moins de ces images extraordinairement surprenantes et poétiques de son aîné et on sent, ici et là, du remplissage. (suite…)
Les habitants
mercredi, mai 13th, 2015Si bizarre que ça puisse paraître, le cinéma néerlandais ne se résume pas à sa figure la plus célèbre, Paul Verhoeven, dont, d’ailleurs, une grande partie de la carrière s’est déroulée aux États-Unis. Sans blague, il existe vraiment un cinéma des Pays-Bas dont, de temps en temps, des icebergs isolés arrivent jusque dans nos contrées moins pluvieuses.