Le passage, il y a quelques semaines de La révolution française sur une des chaînes de la TNT m’a donné l’occasion de découvrir le film aux deux réalisateurs. Mais – malédiction ! – le disque dur de ma box était déjà trop rempli et j’ai raté plus d’une moitié des Années terribles, mon enregistrement s’arrêtant malencontreusement sur le départ de la Reine vers l’échafaud le 16 octobre 1793. Autant dire que je n’ai pu voir, après cette immolation, ce qui m’aurait fait plaisir : le découpage sur ce même échafaud de toutes les canailles dont trop de nos places et nos rues portent le nom. Car il y a, en France des rues Danton, Robespierre et même Marat (oui, des rues Marat : à Ivry sur Seine et à Decines, dans la banlieue lyonnaise ; pourquoi pas des rues Josef Goebbels ou Heinrich Himmler du côté de Stuttgart et de Munich ?)… En tout cas, j’achèterai vite le coffret pour regarder ce qui m’a manqué. (suite…)
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La Révolution française
vendredi, août 7th, 2015Don Camillo en Russie
jeudi, juillet 30th, 2015Don Camillo en Russie est tout de même le cinquième opus de la série qui tirait à la ligne depuis un bon moment.
À dire le vrai, dès le deuxième, Le retour de Don Camillo, pourtant réalisé, comme le chef-d’œuvre qu’est le premier, par Julien Duvivier, dès le deuxième, donc, si la tendresse et la qualité d’interprétation demeuraient, la fraîcheur, l’invention, l’ironie baissaient un peu de pied. Mais bon ! La recette était éprouvée et les spectateurs se régalaient des aventures rocambolesques de Fernandel et de Gino Cervi. Et puis d’ailleurs rien de ce qui a été tourné avec ces merveilleux personnages n’est dégradant : ce n’est pas si fréquent dans ces récurrences. (suite…)
La fille de Jack l’éventreur
mercredi, juillet 29th, 2015La Hammer au début des années 70, engagée sur la pente irrésistible du déclin, avait encore quelques beaux restes et, en tout cas, n’hésitait pas à mettre les moyens financiers pour proposer aux amateurs des films tournés dans de beaux décors, des acteurs bien costumés et une atmosphère fin de siècle très convaincante. Elle essayait aussi, ici et là, de mettre un peu davantage de crudité dans l’érotisme, montrant quelques seins nus et faisant miroiter quelques perversions, mais elle n’osait tout de même pas choisir délibérément de passer à une étape nouvelle dans ce domaine. Pourtant la nudité, le sexe explicite, les cingleries charnelles allaient se payer un assez joli succès dans la décennie qui venait. (suite…)
Carnage
mardi, juillet 28th, 2015Le titre que je donne à ce message à un double sens : il évoque d’abord l’ennuyeux apparat du théâtre, dont Carnage est adapté, ce côté terriblement artificiel qui sépare la scène de la salle, qui finalement fige la scène aux yeux du spectateur. Et ce n’est pas parce que la caméra de Roman Polanski continue à savoir bien bouger et à trouver des angles rares que ce huis-clos à quatre personnages issu d’une pièce de Yasmina Reza sent moins le bavardage et le mot d’auteur qui fait vibrer le public. (suite…)
Manèges
dimanche, juillet 26th, 2015La noirceur de Manèges, qui est sûrement un des films les plus sombres et les plus amers du cinéma français, s’approfondit encore lorsqu’on le revoit, lorsqu’on en gratte les strates superposées, toutes plus désespérantes les unes que les autres. Parce que, pour prendre son bain de venin, il faut aller encore un peu au delà du récit. (suite…)
Le cirque des vampires
vendredi, juillet 24th, 2015La tentative était intéressante au début des années 70, d’essayer de renouveler les terreurs vampiriques, après les avoir usées jusqu’à la corde et d’aller chercher des situations et des atmosphères singulières. D’ailleurs peu après, le regard sur le vampire, jusqu’alors représentant des créatures démoniaques, incarnation du Mal absolu, devenait empathique et compassionnel, en faisant une victime de malédictions dont il n’était pas responsable mais victime (le Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire, sans parler des nouilleries actuelles à la Twilight). (suite…)
La sixième victime
jeudi, juillet 23rd, 2015D’une façon habituelle, l’Asie (extrême) m’indiffère, mais je me suis déjà plusieurs fois laissé avoir par des films coréens, très angoissants, où des histoires meurtrières sauvages sont racontées sur un inévitable fond d’atmosphère pluvieuse et de cadre urbain hideux. Et comme j’avais apprécié beaucoup The chaser ou Mother et un peu davantage encore Memories of murder, je me suis dit qu’une agréable giclée de sang suscitée par un serial killer exotique ne serait pas désagréable à regarder par ces temps de canicule. (suite…)
Chromosome 3
mercredi, juillet 22nd, 2015L’idée initiale est aussi originale qu’intéressante : un psychiatre parvient à instituer pour ses malades un traitement révolutionnaire où les pulsions s’expriment littéralement par la transformation de leurs corps ou, plus exactement, par l’expulsion des fantasmes, obsessions, horreurs divers qu’ils recèlent par des sortes de monstruosités qui les délivrent. Ça n’a rien de délicieux, évidemment, et les rangées d’ecchymoses, de ganglions, d’ulcères immondes développées laissent à songer : le psychiatre est-il un de ces savants fous, dont la littérature et le cinéma ont fait grand usage depuis Frankenstein, un démiurge dépassé par les événements ou un héros inquiet du progrès, qui a trouvé une formule formidable, mais encore imparfaite pour venir à bout des psychoses ? Chromosome 3 laisse ouverte la porte… (suite…)
Un amour de Swann
mardi, juillet 21st, 2015Personne n’est obligé de lire La recherche du Temps perdu et moins encore de l’apprécier. Il n’y a pas de pierre à jeter sur qui n’a pas envie d’entrer dans ce monument de plus de 3000 pages, où il ne se passe pas grand chose et où la richesse du style peut passer pour de la préciosité, l’acuité psychologique pour du maniérisme et les particularités des mondes aristocratique et bourgeois décrits pour de l’ethnographie désuète.
On peut ignorer, ou ne pas aimer mais on ne devrait pas avoir le droit de trahir à ce point l’esprit d’une œuvre littéraire d’une telle importance en la confinant à l’anecdotique et au décoratif.
Dead zone
samedi, juillet 18th, 2015Pour (re)découvrir le cinéma de David Cronenberg (dont on parle moins, il me semble, depuis une dizaine d’années), j’ai fait, je crois, une assez bonne pioche avec Dead zone, regardé, toutefois dans une copie assez médiocre et pisseuse. En quoi la qualité du film dépend elle de Cronenberg, en quoi de Stephen King, excellent pourvoyeur de sujets horrifiques ? Je ne saurais le dire, par méconnaissance presque complète du premier et bien maigre familiarité du second. Mais, en tout cas, leur juxtaposition produit un film d’une grande efficacité. (suite…)