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2000 maniaques

samedi, août 15th, 2015

01Massacre champêtre bon enfant.

Ça fait bien des années que ce titre magnifique de 2000 maniaques, sardonique et inquiétant me trottait dans la tête. J’en avais lu, au temps jadis, dans je ne sais quelle revue de cinéma parallèle, un éloge déterminé, j’en avais apprécié le sujet – le massacre par toute la population d’une bourgade d’Arkansas de malheureux Yankees égarés – et je savais que son réalisateur, Herschell Gordon Lewis était considéré comme le créateur du cinéma gore. (suite…)

Agents secrets

jeudi, août 13th, 2015

affiche Agents secretsÇa veut faire croire…

Sur le caractère implacable de l’action des services secrets d’un pays, j’avais été beaucoup plus convaincu par Les patriotes d’Éric Rochant (1994) qui décrivait d’une façon très convaincante et attrayante toute une suite d’interventions conduites par le Mossad israélien. Le film n’était pas débarrassé de la pesanteur d’une histoire sentimentale (entre Yvan Attal et Sandrine Kiberlain), mais présentait intelligemment les montages compliqués, les manipulations tortueuses, les exécutions sans états d’âme qui sont le lot (sans doute ! après tout qu’est-ce que j’en sais ?) des espions, contre-espions et agents secrets de tous les pays du monde. (suite…)

Buffet froid

mercredi, août 12th, 2015

ob_ff31ef_buffet-froid-grande Perplexité.

Je comprends très bien qu’on puisse admirer profondément Buffet froid, classer le film au sommet de l’œuvre de Bertrand Blier et y découvrir à chaque nouvelle vision, des résonances et des profondeurs nouvelles. Ce n’est assurément pas là un cinéma insignifiant, formaté pour un prime time télévisé, ce n’est pas fait de ces sujets de société à la con qui forment les trois quarts des bataillons de films jetés chaque mercredi sur les écrans. Sûrement pas ; c’est quelque chose de violent, d’intelligent, de méchant, peut-être de dérangeant. (suite…)

J’ai faim !!!

mardi, août 11th, 2015

0002048_aff_001_medPauvre recette !

Oh, affreuse et méprisable paresse qui fait que, par ces beaux soirs encore lumineux d’été, installé confortablement sur votre moelleux canapé, vous n’avez pas le courage, à l’heure vespérale, d’aller chercher plus loin le spectacle de votre soirée ! Ô nuit désastreuse, ô nuit effroyable !(suite…)

Lunes de fiel

lundi, août 10th, 2015

 LunesAccident industriel.

Ah oui, quel drôle de film ! C’est interminable et mal composé, c’est une sorte de flashback continu avec des retours au présent inutiles ou peu pertinents. Ces flashbacks sont sans doute placés à intervalles réguliers dans le récit pour que le spectateur n’oublie pas qu’il assiste au récit fait au blanc-bec ahuri Nigel (Hugh Grant) par le vieux saligaud estropié Oscar (Peter Coyote) qui s’échauffe en faisant audit blanc-bec le récit des turpitudes de sa vie avec Mimi (Emmanuelle Seigner). Et tout cela pendant que Fiona (Kristin Scott Thomas), la charmante femme de Nigel, s’enquiquine à cent sous l’heure sur le paquebot où les deux couples sont en croisière.

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Le professeur

samedi, août 8th, 2015

Le-Professeur-affiche-7044L’univers des brumes.

En regardant Le professeur on se dit quelquefois qu’on va mettre une très bonne note et en fin de compte on se dit que ça vaut juste un peu plus que la moyenne, et encore en s’avouant qu’on est trop généreux. Cela sur la base d’une nouvelle re-vision du film, où on s’est plutôt ennuyé. Et je reconnais pourtant que Le professeur dispose d’une réelle capacité de fascination, que ce n’est pas quelque chose qui laisse indifférent. Simplement, je me demande comment un film aussi mal fichu, épouvantablement mal raconté, mais aussi bien filmé parvient à laisser un souvenir durable et à surnager au milieu de centaines d’œuvres plus cohérentes, plus structurées, comment, dans le maelström d’images que nous avons en tête, nous parvenons à conserver aussi fortement le visage de Delon pâle, creusé, las, mal rasé, comment sa dégaine, son éternel manteau, son pull verdâtre persistent à marquer. (suite…)

La Révolution française

vendredi, août 7th, 2015

22971  Buveurs de sang.

Le passage, il y a quelques semaines de La révolution française sur une des chaînes de la TNT m’a donné l’occasion de découvrir le film aux deux réalisateurs. Mais – malédiction ! – le disque dur de ma box était déjà trop rempli et j’ai raté plus d’une moitié des Années terribles, mon enregistrement s’arrêtant malencontreusement sur le départ de la Reine vers l’échafaud le 16 octobre 1793. Autant dire que je n’ai pu voir, après cette immolation, ce qui m’aurait fait plaisir : le découpage sur ce même échafaud de toutes les canailles dont trop de nos places et nos rues portent le nom. Car il y a, en France des rues Danton, Robespierre et même Marat (oui, des rues Marat : à Ivry sur Seine et à Decines, dans la banlieue lyonnaise ; pourquoi pas des rues Josef Goebbels ou Heinrich Himmler du côté de Stuttgart et de Munich ?)… En tout cas, j’achèterai vite le coffret pour regarder ce qui m’a manqué. (suite…)

Don Camillo en Russie

jeudi, juillet 30th, 2015

10935L’opium du peuple !

Don Camillo en Russie est tout de même le cinquième opus de la série qui tirait à la ligne depuis un bon moment.

À dire le vrai, dès le deuxième, Le retour de Don Camillo, pourtant réalisé, comme le chef-d’œuvre qu’est le premier, par Julien Duvivier, dès le deuxième, donc, si la tendresse et la qualité d’interprétation demeuraient, la fraîcheur, l’invention, l’ironie baissaient un peu de pied. Mais bon ! La recette était éprouvée et les spectateurs se régalaient des aventures rocambolesques de Fernandel et de Gino Cervi. Et puis d’ailleurs rien de ce qui a été tourné avec ces merveilleux personnages n’est dégradant : ce n’est pas si fréquent dans ces récurrences. (suite…)

La fille de Jack l’éventreur

mercredi, juillet 29th, 2015

… Manque beaucoup d’audace.

La Hammer au début des années 70, engagée sur la pente irrésistible du déclin, avait encore quelques beaux restes et, en tout cas, n’hésitait pas à mettre les moyens financiers pour proposer aux amateurs des films tournés dans de beaux décors, des acteurs bien costumés et une atmosphère fin de siècle très convaincante. Elle essayait aussi, ici et là, de mettre un peu davantage de crudité dans l’érotisme, montrant quelques seins nus et faisant miroiter quelques perversions, mais elle n’osait tout de même pas choisir délibérément de passer à une étape nouvelle dans ce domaine. Pourtant la nudité, le sexe explicite, les cingleries charnelles allaient se payer un assez joli succès dans la décennie qui venait. (suite…)

Carnage

mardi, juillet 28th, 2015

Affiche carnage6Rideau ! (bis)

Le titre que je donne à ce message à un double sens : il évoque d’abord l’ennuyeux apparat du théâtre, dont Carnage est adapté, ce côté terriblement artificiel qui sépare la scène de la salle, qui finalement fige la scène aux yeux du spectateur. Et ce n’est pas parce que la caméra de Roman Polanski continue à savoir bien bouger et à trouver des angles rares que ce huis-clos à quatre personnages issu d’une pièce de Yasmina Reza sent moins le bavardage et le mot d’auteur qui fait vibrer le public. (suite…)