Author Archive

La grande bellezza

jeudi, novembre 20th, 2014

Anatomie du naufrage.

Tombé hier dessus par hasard d’un zappage. Je n’avais jamais entendu parler ni de Paolo Sorrentino, ni de La grande bellezza. je constate que le film a reçu un Oscar, ce qui ne m’émeut guère (est ce que The artist n’en a pas reçu un ? Ou a failli en recevoir ? ces récompenses sont si souvent ridicules…).

(suite…)

La femme d’à côté

mardi, novembre 18th, 2014

Réussir sa mort.

Il me semble que François Truffaut est passé là tout à fait à côté de la plaque, tournant un film qui ne manque pas d’intérêt mais qui me paraît être à tout moment en décalage, en faux rythme sur le récit qu’il s’est donné à conter, qui n’a pas la bonne vibration qu’on attend des personnages, qui ne sonne pas juste, dans un imperceptible décalage avec son propos. Imperceptible mais gênant, finalement et donc un peu vain.

(suite…)

Vincent, François, Paul et les autres

dimanche, novembre 16th, 2014

affiche-vincent-francois-paul-et-les-autres-1974-1

On reste seul, finalement, et pour toujours…

Je trouve – et je l’ai dit sur le fil de Max et les ferrailleurs – que Vincent, François… est le meilleur de cette série de quatre (avec Les choses de la vie et César et Rosalie) où Sautet a sculpté la société française des années Soixante-Dix avec une prodigieuse sensibilité et une extrême délicatesse. Est-ce qu’on peut appeler ça L’intelligence de l’Histoire ? Ou est-ce que c’est simplement une prémonition ? Ou même un hasard ? Claude Sautet a tourné Vincent, François… du 14 février au 15 mai 1974 ; le 2 avril, en plein milieu du tournage, donc, la nouvelle qui stupéfie les Français, la mort du Président Georges Pompidou. Le symbole de la fin des Trente glorieuses, des années de croissance et de folle prospérité, les années où l’on croyait au Progrès à P majuscule. Les malins et les relecteurs de l’Histoire disent aujourd’hui avec un superbe aplomb que la transformation de l’aspect physique du Président donnait comme évidente sa disparition et que la guerre du Kippour d’octobre 1973 et, subséquemment, le choc pétrolier (70% d’augmentation du prix du baril) qui suivit sonnait d’évidence le glas de l’insouciance. Disons qu’à l’époque les extra-lucides étaient beaucoup moins nombreux. (suite…)

The descent : partie 2

jeudi, novembre 13th, 2014

Répétitif et sale.

The Descent, dans son premier épisode, m’avait été révélation et j’avais beaucoup admiré le renouvellement d’un genre aussi codé, limité et rebattu que l’est le film d’horreur. Mais, de la même manière qu’avec Le projet Blair witch, autre grande réussite, le deuxième volet ne pouvait pas atteindre la surprenante originalité du premier épisode. C’est ce que l’on pouvait évidemment redouter.

(suite…)

Indochine

mardi, novembre 11th, 2014

Vers l’Orient compliqué…

C’est très curieux, cette carrière de Régis Wargnier, dont le troisième film, précisément Indochine, en 1992, fut un grand succès public et critique (Oscar du meilleur film étranger, cinq Césars), qui réalisa ensuite, en 1999, un très intéressant Est-Ouest, avec Sandrine Bonnaire et Oleg Menshikov, à nouveau renommé pour l‘Oscar, mais qui, depuis lors, n’a plus tourné grand chose… ou, en tout cas plus avec la même réussite.

(suite…)

Le vice et la vertu

mardi, novembre 11th, 2014

Quelle blague !

Le vice et la vertu, c’est un petit, tout petit décalque des fastueuses, répugnantes, obsédantes 120 journées de Sodome sur un sujet-parabole-métaphore du Mal, situé à la même époque, celle de l’écroulement crépusculaire, infernal de régimes symboles de malédiction. Mais à voir les deux films, on se dit que le talent est évidemment la chose du monde la moins bien partagée et que le gouffre qui sépare le film de Vadim et celui de Pasolini est insondable.

Après avoir écrit cela, je m’objecte immédiatement, sans me convaincre tout à fait, que les conditions de tournage et les regards de la censure et du public tout à la fois n’étaient pas les mêmes en 1975 et en 1963 ; ce n’est pas faux et il est évident qu’en aucun cas Vadim n’aurait pu, par exemple, dans une époque très prude, appeler à l’écran les abondantes nudités dont Pasolini a considérablement usé. Certes, mais la difficulté de l’exercice en aurait haussé le prix et, sans seins ni sexes exhibés, il aurait pu tenter de faire pénétrer le spectateur dans le royaume d’ombre qu’il prétend évoquer. (suite…)

L’Incorrigible

samedi, novembre 8th, 2014

… Et comme il a raison !

Avoir revu récemment Jean-Paul Belmondo dans l’excellent Cent mille dollars au soleil m’a donné envie d’une petite resucée dans un film un peu postérieur. Dans ce qui est, à mes yeux, le chef-d’œuvre de sa période cavalcadante (aussi justement nommée Tagada tsoin-toin) qui va du Magnifique en 1973 à L’as des as de 1982, en passant par L’Animal de 1977, Flic ou voyou de 1979, Le guignolo de 1980.

(suite…)

Le paquebot Tenacity

mercredi, novembre 5th, 2014

le-paquebot-tenacityEsquisse d’une ébauche.

En découvrant cette après-midi Le paquebot Tenacity, j’ai évidemment songé à La belle équipe, mais aussi au Mort en fuite, dans l’errance assez triste des deux copains dans la dèche, Albert Préjean et Hubert Prélier là, Jules Berry et Michel Simon ici… (Comme, avec assez d’imbécillité, je ne crains pas le pédantisme, j’ai en plus repéré, au tout début du film, lorsque les deux compères Préjean/Prélier sont au cinéma et rêvent devant des exotismes dénudés, trois ou quatre secondes des Cinq gentlemen maudits, réalisées en 1931 et réintroduites ici sans pudeur excessive). (suite…)

Frantic

lundi, novembre 3rd, 2014

L’étranger dans la ville.

C’est un Polanski mineur, dont le premier tiers est formidable, le deuxième intéressant et le troisième ennuyeux et vain. Comme, au contraire du mandarin-cassis de Marius, il n’y a pas de quatrième tiers, on reste assez déçu, alors que l’on pensait, sur la lancée du début, pouvoir se régaler. Comme on s’est perdu en chemin, on finit par s’agacer, ce qui est dommage, car le thème initial est bluffant d’efficacité.

(suite…)

Mélodie en sous-sol

lundi, novembre 3rd, 2014

Les girls du Palm Beach.

Longue liste des films de casse (L’ultime razzia, Topkapi, Le cercle rouge, Le clan des Siciliens, Bob le flambeurDu rififi – chez les hommes – ou à Tokyo), des habiles façons imaginées pour rafler un maximum de picaillons à des banques, joailleries et organismes divers qui les collectionnent d’une façon presque indécente. La plupart du temps, la morale publique l’exigeant, les malfrats ne profitent pas longtemps de leur butin.

Presque aussi longue liste des films où des voyous rassis reprennent du service pour faire le dernier coup, quelquefois pratiquement à leur corps défendant, ou par désœuvrement (Le cave se rebiffeLe soleil des voyous et même La horde sauvage par exemple). Souvent ces deux listes se croisent et quand ce croisement est aussi parfaitement réussi que dans Mélodie en sous-sol, irrigué du savoir-faire d’Henri Verneuil, du brio de Michel Audiard et des talents majuscules de Jean Gabin et d’Alain Delon, ça donne un de ces films excitants qu’on ne se lasse pas de revoir. (suite…)