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L’Évangile selon saint Matthieu

vendredi, avril 18th, 2014

Fidélité un peu froide.

On m’a de tout temps chanté des merveilles de cet Évangile selon saint Matthieu. Et comme je ne trouvais aucun film encore inconnu de moi plus susceptible de me faire passer l’après-midi du Vendredi saint dans d’édifiantes dispositions d’esprit, j’ai regardé ce Pasolini avec bienveillance et douceur (naturellement) évangéliques. (suite…)

Monsieur Batignole

mercredi, avril 16th, 2014

Sans bruit ni fureur.

La carrière populaire (et inégale) d’acteur de Gérard Jugnot ne devrait pas faire oublier qu’il réalise des films qui ne sont pas négligeables et qui, au delà de la fréquente originalité de leur sujet, ne sont pas de ceux qui s’essoufflent au bout de trois quarts d’heure de projection. Pinot, simple flic ou Scout toujours sont plutôt simplistes, mais Une époque formidable tient très bien la route, Fallait pas ! est plein d’idées à la fois glaçantes et hilarantes et Meilleur espoir féminin est narquois et tendre. (suite…)

À la poursuite d’Octobre rouge

mardi, avril 15th, 2014

Technique.

Dans ma longue mémoire de cinéphage, je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’être resté ainsi stoïquement jusqu’au bout d’un film qui avait commencé à m’enquiquiner passé les dix premières minutes. Sans doute les résolutions prises pour le carême et renforcées par le début de la Semaine Sainte m’ont-t-elles contraint à mesurer mon courroux et à ravaler mes bâillements jusqu’au bout de cet ennuyeux pensum de plus de deux heures.

D’un doigt hésitant et au bénéfice de la présence de Sean Connery, je m’étais résolu à regarder ce film qui a eu à son heure, dit-on, un réel succès. (suite…)

Le bateau d’Émile

lundi, avril 14th, 2014

Presque un naufrage.

On a beau se dire et se redire qu’un film de Denys de La Patellière, qui n’était pas un manchot, réunissant Michel Simon, Pierre Brasseur, Lino Ventura et Annie Girardot en première ligne et, en deuxième rang (allez, en troisième, si l’on veut) Jacques Monod, Édith Scob, Dominique Davray, Jean Gaven, Étienne Bierry ne peut qu’intéresser l’amateur, on est tout de même forcé de déchanter, même à la troisième ou quatrième vision. (suite…)

Le choc des Titans

dimanche, avril 13th, 2014

La nostalgie, camarades !

Ma lointaine découverte du Choc des Titans m’avait laissé au cœur une douce nostalgie et le souvenir de l’émerveillement de mes enfants, alors tout jeunes mais tout de même plus frottés de modernité que moi me laissait penser que je me laisserais emporter par le mythe éternel de Persée et d’Andromède. Et puis je me disais que c’était la dernière intervention de Ray Harryhausen, si extraordinaire animateur de nos douces peurs dans Le septième voyage de Sinbad ou dans Jason et les Argonautes. (suite…)

Blanche Fury

vendredi, avril 11th, 2014

Le bois des amants.

Après avoir vu Blanche Fury, je ne suis pas loin de réévaluer (à la hausse, évidemment) le cinéma de Marc Allégret que je n’avais pas en grande estime jusque là, malgré Entrée des artistes et Félicie Nanteuil, mais à cause d’œuvrettes qui ont pu avoir du succès, comme Zou-zou , Lac aux dames ou Gribouille, vraiment trop mal fichues et conçues, bien qu’elles ne soient pas, ici et là, dépourvues d’un certain charme. (suite…)

La banquière

mardi, avril 8th, 2014

18455475.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxUne sainte fripouille.

Peut-être est-ce la proximité de la campagne électorale municipale et les remugles que j’ai pu y déceler qui m’ont incité à regarder une nouvelle fois La banquière. (Non, là, je dis des bêtises ! Juré, craché, la tête sur le billot je ne vois pas le moindre rapport entre l’époque actuelle et la course à l’abîme de notre pays dans les années Trente, entre naïfs gogos et subtils prévaricateurs, rastaquouères douteux et jeunes gens ambitieux).

Le film serait excellent s’il s’était résolu à conter l’histoire de cette crapule grassouillette de Marthe Hanau, fût-elle travestie et enjolivée en celle d’Emma Ekhert, incarnée par la radieuse beauté de Romy Schneider.

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Vie privée

samedi, avril 5th, 2014

La vie des autres.

En 1961, lorsqu’elle tourne Vie privéeBrigitte Bardot est au sommet d’une popularité internationale, gagnée à partir du scandale de Et Dieu créa la femme et assise par le succès public et critique de La Vérité, en 1960, où Clouzot lui a fait acquérir ses galons d’actrice, à coups de baffes et d’humiliations.

De son côté, Louis Malle, ancien assistant du Commandant Cousteau pour Le monde du silence a acquis d’emblée la notoriété par deux films jugés scabreux, Ascenseur pour l’échafaud et Les amants et par la fantaisie assez vaine de Zazie dans le métro. (suite…)

L’enfer des zombies

vendredi, avril 4th, 2014

Les zombies n’ont rien d’intéressant.

Ah oui,  l’écharde (le mot est faible) dans l’œil d’Olga Karlatos est une séquence réussie… mais, à mon point de vue (si j’ose dire) c’est la seule de ce film roublard et prévisible… Pour ceux qui ne regarderont jamais L’enfer des zombies, résumons cette excellente séquence : après avoir pris longuement une douche vivifiante (ce qui permet au spectateur de se rincer le globe) la malheureuse Paola est assaillie par une de ces immondes créatures qui font l’ordinaire des films du genre. Elle parvient à se barricader dans sa chambre, mais la créature, à coup de poing, fait éclater la fragile cloison qui la sépare de la malheureuse, s’empare de sa chevelure et, avec un certain sens de l’inéluctabilité lui fait éclater l’œil sur une des esquilles acérées de la dévastation. (suite…)

Quand la ville dort

jeudi, avril 3rd, 2014

Concours de crapules.

On peut se demander quelle version du titre, anglaise ou française, caractérise le mieux le film de John Huston. The asphalt jungle, qui est le nom du roman de W.R. Burnett dont est tiré le récit met davantage l’accent sur l’incertitude, l’inquiétude portée par tous les personnages, friables et menacés. Quand la ville dort donne une image pleine d’angoisse et de mystère, marque le côté sournois, secret, sombre de ce qui se passe quand les honnêtes gens ont disparu du premier plan ; et, de fait, on ne voit jamais aucun passant attardé dans les rues vides à la géométrie impeccable.

Gardons les deux titres en mémoire et allions-les dans ce film d’une intelligence aiguë, qui ne se contente pas d’être la relation d’un casse, mais en présente tous les préalables, les à-côtés et les prolongements avec la même intensité. (suite…)