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Coup de tête

mercredi, juin 11th, 2014

La gloire des bistrots.

Je suppose que c’est en perspective de l’ouverture (demain) de la Coupe du Monde de football au Brésil qu’une chaîne de télévision a passé Coup de tête avant-hier. J’avais déjà vu le film deux ou trois fois, sans qu’il me marque particulièrement mais – allez savoir pourquoi ! – je l’ai regardé avant-hier avec des yeux presque neufs et de plus en plus enchantés.

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Il faut tuer Birgitt Haas

mercredi, juin 11th, 2014

47217Années de plomb.

Il est de prime abord évident que le film de Laurent Heynemann, qui date de 1981 s’appuie sur la mythologie tressée autour de ce que fut, en Allemagne, la Rote Armee Fraktion, (la Fraction Armée rouge), aussi connue sous le nom de groupe Baader/Meinhoff et que le personnage de Birgitt Haas a de larges parentés avec celui d’Ulrike Meinhoff, mais aussi, peut-être, avec ceux de certaines de ses homologues d’Outre-Rhin, du groupe Action directe, Joëlle Aubron ou Nathalie Ménigon ; et il devait y avoir, au sein des Brigades rouges italiennes, quelques passionarias tueuses du même acabit.

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Il était une fois la Révolution

samedi, juin 7th, 2014

Les mouches changent d’âne.

Autant j’ai aimé et aime encore passionnément il était une fois dans l’Ouest, à la dimension tragique presque grecque, autant je n’entre pas dans Il était une fois la Révolution, qui m’a semblé lourd, poussif et didactique, malgré l’extraordinaire séduction que déploie tout au long du film James Coburn, qui a la souplesse et le sourire du serpent séducteur.

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Deux jours, une nuit

jeudi, juin 5th, 2014

Violence sociale en milieu tempéré.

C’est idiot, j’aurais dû m’intéresser bien plus tôt au cinéma des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui font partie, avec Emir Kusturica, des rares réalisateurs à avoir reçu deux Palmes d’Or à Cannes, ce qui ne vaut pas tripette mais qui, surtout, se collettent en permanence avec la réalité sociale, la vraie vie vécue par les humbles, ce qui n’est pas si fréquent. Comment se fait-il qu’amateur de Robert Guédiguian comme je le suis, je ne connaisse pas encore Rosetta, Le fils ou Le gamin au vélo ? C’est la même inspiration, la même inquiétude, la même amertume, il me semble… Avec l’identique ciel gris de Wallonie, qui les éloigne – superficiellement, sans doute – de Marseille, mais les rapproche de Lucas Belvaux, lui aussi wallon, comme le sont certains des meilleurs acteurs du cinéma d’aujourd’hui, Émilie Dequenne, Olivier Gourmet, Cécile de France, Yolande Moreau ? Il n’y a pas de hasard.

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Les dix commandements

mercredi, juin 4th, 2014

La puissance de l’Éternel.

Printemps 58 – car c’est seulement cette année là que le film est sorti en France – et toute la ville se presse, s’écrase, se dispute les fauteuils d’un film qui dure près de quatre heures. Puisque l’on a été sage, les parents ont pris une place de balcon où, dominant la salle, on se sent le roi des rois. Les ouvreuses sont passées juste avant le début du spectacle et on a eu droit à un esquimau Gervais. Quel bonheur !

Cecil B. DeMille apparaît sur l’écran, à l’issue de l’Ouverture musicale et prend les spectateurs à témoin qu’ils vont voir un spectacle formidable et qu’ils sont bien raison d’être là.

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Les garçons et Guillaume à table

lundi, juin 2nd, 2014

Bonne conscience.

Oui, c’est évident, c’est visible et même davantage, grâce aux médias qui lui sont vitrines et complaisances, Guillaume Gallienne a beaucoup de talent, de séduction, de charme et d’intelligence et il remplit et remplira les salles parisiennes avides d’acteurs de qualité avec qui se sentir connivent. Je ne suis pas sûr qu’il soit né à la bonne époque, le théâtre n’étant plus grand chose et le cinéma n’aimant plus beaucoup les acteurs (d’ailleurs, Gallienne est davantage un comédien qu’un acteur), mais ni lui, ni nous n’y pouvons rien : pour perpétuer sa notoriété, mieux eût valu qu’il fût concepteur de jeux vidéos ou dessinateur de super-héros à pouvoirs magiques, mais ça n’est la faute de personne si d’être sociétaire de la Comédie française n’a plus aucune espèce d’importance.

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Canicule

lundi, juin 2nd, 2014

Poisseux.

Débarrassé de ses outrances – de ses obsessions ? – anticolonialistes, marxistes et sociales, Yves Boisset se laisse glisser sur la pente. Une pente rare dans le cinéma français et justement alors intéressante : celle de l’outrance, de l’excès, de la grandiose imposture, du rire sans retenue et sans mesure : celle de Calmos de Bertrand Blier, celle des Galettes de Pont-Aven de Joël Séria, celle de la méchanceté sans raison et du sarcasme sans but, celle du jappement et de la morsure ; tout n’est pas réussi – à vrai dire, ça ne tient pas la route – mais ça donne des fulgurances qui glacent les pisse-froid. Je ne peux pas dire que je regarderais ce genre de cinéma trop souvent, mais ce cinéma me manquerait s’il n’existait pas. Sortir du jardin à la française pour entrer dans la jungle boursouflée n’a rien de déshonorant si on n’en fait pas son ordinaire. (suite…)

La guerre des étoiles 6 : le retour du Jedi

vendredi, mai 30th, 2014

Accablant.

Ouf, c’est fini ! Six heures de ma vie passées à regarder ce monument d’inanité ! Mais c’est de ma faute : je croyais que c’était une trilogie pour adultes, ou pour adolescents (du type Indiana Jones) et chacun me dit que George Lucas a tourné ça pour les enfants ! Je n’avais qu’à mieux me renseigner et à passer mon chemin, en laissant les bambins des années 80 se plonger dans leurs souvenirs de culottes courtes… Les miens, de souvenirs, se plongent plutôt dans Les dix commandements et ça a une autre force, une autre importance et une autre intelligence (mais ceci est une autre histoire, une autre époque et une autre civilisation).

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La guerre des étoiles 5 : l’Empire contre-attaque

mercredi, mai 28th, 2014

À peine supportable.

Je conviens sans difficulté que l’épisode 5 de la série, cet Empire contre attaque, est un peu meilleur que le précédent, Un nouvel espoir ; il est vrai que ce n’était pas bien compliqué, tant la nullité éthique et esthétique du premier opus de George Lucas : un peu plus de moyens, quelques décors point trop désagréables à regarder, quelques idées un tout petit peu originales (comme ces gigantesques machines marchant lourdement dans la neige et s’abattant grâce à des filins habilement jetés qui les font trébucher).

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La guerre des étoiles 4 : un nouvel espoir

mercredi, mai 28th, 2014

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C’est ça, mon Dieu, ce n’est que ça, cette série mythique qui a fait tant et tant parler d’elle, qui a suscité des gloses sans fin, qui rassemble des milliers de fanatiques et de séides costumés dans des rassemblements grotesques, qui a un riche marchandisage de figurines, bandes dessinées, romans, jeux vidéo et tout le bataclan ? Ce risible assemblage d’effets spéciaux fauchés, d’idéologie à deux balles, de personnages insignifiants, de combats spatiaux interminables et ennuyeux comme la pluie, tout cela à un rythme d’une lenteur, d’une indolence, d’une paresse qui fait ressemblait L’année dernière à Marienbad à un thriller échevelé ? (suite…)