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Samson et Dalila

samedi, février 22nd, 2014

Bien trop long.

C’est un film qui a du poids, et qui, de fait, peut paraître un peu lourd, un peu massif, un peu lent, un peu engoncé. Il me semble qu’il aurait gagné à être allégé de quelques séquences et d’une bonne demi-heure, sans pour autant que je puisse dire ce que j’aurais sacrifié, si j’avais été à la place de Cecil B. DeMille : ce genre de grands spectacles était aussi conçu pour en mettre plein la vue aux spectateurs et à leur en donner pour leur argent : la meilleure preuve est que le film commence, comme Autant en emporte le vent, par exemple, par une ouverture musicale en plan fixe, procédé assez commun de l’époque qui permettait au public de finir de déguster son chocolat glacé et de s’installer confortablement. (suite…)

La porte du paradis

mercredi, février 19th, 2014

20477367.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-xxyxxIncroyable ennui.

Comme Voyage au bout de l’enfer, revu récemment, m’a emballé et que j’aime bien L’année du dragon, comme la réputation de grand film malade n’est pas pour me déplaire, comme j’ai lu ici et là que la version Director’s cut de plus de 3h30 restituait La porte du paradis dans sa vraie grandeur et dans les véritables orientations de Michael Cimino, j’ai regardé le film, entre hier et aujourd’hui, de plus en plus effaré et révulsé au fur et à mesure qu’il se déroulait.

Je suis d’ailleurs persuadé que si j’avais été dans une salle, je serais sorti avant la fin, ce qui m’est rarement arrivé dans ma vie de cinéphage (La grande bouffe et Out of Africa). En deux séances, les redondances de Cimino sont, sinon moins insupportables, du moins absorbables, mais c’est tout juste. Combien je comprends les producteurs affolés qui ont retiré le film des écrans dès la fin de la première semaine d’exploitation, devant le rejet absolu et total de la critique tout autant que des spectateurs ! (suite…)

Le cercle rouge

mardi, février 18th, 2014

Un diamant.

Un film glacé et glaçant, perfection et sommet de l’œuvre de Jean-Pierre Melville, (avec, tout aussi froide, mais plus exaltante, l’admirable Armée des ombres), où les hommes sont réduits à leur plus extrême essence. (suite…)

Sans retour

dimanche, février 16th, 2014

Lourdeur des bayous.

Comparer cet excellent film d’action, doté d’une efficace mise en scène et d’une atmosphère intéressante au sublime Délivrance me semble un peu abusif. Délivrance est une parabole d’une richesse infinie sur l’indifférence hautaine de la nature, sur l’écrasement de l’Homme, sur sa peur devant sa petitesse. Sans retour est un de ces très nombreux films de survie en milieu hostile, avec un groupe de caractères bien singularisés, groupe qui est graduellement décimé par l’adversité, les ennemis animaux (Le territoire des loups), humains (Les chasses du comte Zaroff, Le dernier monde cannibale) ou… bizarres (La colline a des yeux, The Descent). (suite…)

Argo

jeudi, février 13th, 2014

La bête aux trousses.

Voilà un film d’une parfaite efficacité dramatique, qui relate, sans doute en l’enluminant un peu, le tour de force de l’exfiltration de six diplomates étasuniens d’un Téhéran en ébullition et en haine anti-occidentale en novembre 1979. (suite…)

Les portes de la nuit

mardi, février 11th, 2014

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Ciel sans étoiles

Revoir encore une fois Les portes de la nuit, plonger dans le mélodrame, le brouillard sale, l’eau noire du canal de l’Ourcq, les gazomètres de la rue de l’Évangile, les désillusions de la Libération. Se dire que le chant du cygne du réalisme poétique et de la miraculeuse osmose Carné/Prévert (et Trauner et Kosma) est un ratage complet, mais un des plus beaux ratages de l’histoire du cinéma. (suite…)

Manon des sources (Pagnol)

jeudi, février 6th, 2014

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Quelle saveur ! Quel piquant !

À dire le vrai, Pagnol a déjà un peu perdu la main lorsqu’il réalise cette Manon des sources et il ne la retrouvera jamais vraiment. Ses chefs-d’œuvre absolus sont derrière lui : les interprètes de la grande époque sont morts, ou ont vieilli, l’innovation des décors naturels ne donne plus le même effet de grand air, les histoires sont sans doute un peu trop compliquées, ou moins attachantes que les merveilleux mélodrames d’auparavant. (suite…)

Le curé de Tours

vendredi, janvier 31st, 2014

La haine, le venin et la faiblesse.

Qui pourrait citer, de but en blanc, comme ça, sans y réfléchir un peu longuement, une demi-douzaine d’œuvres d’Honoré de Balzac convenablement adaptée pour l’écran ? Hein ? On s’étonne, parce que ce n’est pas la richesse romanesque, l’ampleur des intrigues, la caractérisation des personnages qui font défaut au grand écrivain, n’est-ce pas ? Parce que, même en n’en ayant que des souvenirs scolaires (enfin, du temps où on ne considérait pas les textes de slam ou de rap comme objets d’étude), même en ne se souvenant que d’avoir lu », on avait bien en tête pas mal de titres… (suite…)

Les trois mousquetaires

mercredi, janvier 29th, 2014

Hollywood on Seine

Si l’on parvient à s’abstraire du simplisme et du moralisme étasuniens, si l’on a envie de ne voir qu’un joli conte en couleurs virevoltant et rythmé, interprété par un Gene Kelly époustouflant en d’Artagnan et, entre autres, un Vincent Price qui donne du cardinal de Richelieu une image fausse mais très intéressante, on n’a pas lieu de résister au charme de ce tourbillon hollywoodien. Surtout si l’on veut y trouver ce qu’on cherche, une chorégraphie légère, bondissante, parfaitement mise en scène. (suite…)

En quatrième vitesse

lundi, janvier 27th, 2014

Surévalué, théâtral, lamentablement interprété.

Lorsque, après avoir vu le film, on en explore les suppléments, on est presque tenté, après avoir entendu l’exposé de Philippe Rouyer, de regarder à nouveau En quatrième vitesse, tant ce professeur paraît convaincant et semble pénétré de l’importance du film qu’il commente. Mais on se retient, parce qu’on trouve qu’on s’est tout de même plutôt ennuyé, et parce que cette histoire confuse et indécise, à l’invraisemblable conclusion, ne présente pas beaucoup d’intérêt. Et puis on songe aussi à l’épouvantable distribution, à des acteurs inconnus – ce qui n’est pas un reproche et peut être, quelquefois et souvent un atout – mais tous aussi dépourvus de charisme qu’une douzaine d’huîtres malades. C’est tout de même extraordinaire de disposer de personnages cyniques, brutaux, violents, prêts à tout, sans scrupules et de les présenter avec aussi peu de pertinence. (suite…)