Je n’ai pas d’opinion bien tranchée sur le cinéma très baroque de Pedro Almodovar, dont je n’ai pas vu grand chose, il est vrai, Attache moi, qui ne m’avait pas déplu et peut-être (mais je ne m’en souviens guère) Talons aiguilles. Je ne peux pas dire que ce qui parait être son originalité profonde, les relations mère/fille et la quête de l’identité sexuelle, le goût de la marginalité fassent partie de mes préoccupations habituelles… (suite…)
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Parle avec elle
samedi, novembre 2nd, 2013Laura
vendredi, novembre 1st, 2013« Le meurtre est mon violon d’Ingres ».
Je découvre de film mythique et je suis de ceux qui pensent que s’il était dépourvu de l’extraordinaire beauté de Gene Tierney, il y a longtemps qu’il aurait été classé parmi les productions de série d’un Hollywood omnipotent, avec les autres films de l’honnête artisan Otto Preminger, une sorte de Decoin ou de Joannon du cinéma étasunien, aussi oublié aujourd’hui que ses confrères français. Ce n’est pas mal, Laura, mais c’est bien convenu, à partir du moment où, à la 45ème minute, celle qui était censée avoir été assassinée refait surface. S’ensuit alors une de ces intrigues invraisemblables qui ne fonctionnent qu’au théâtre, où les spectateurs sont bien obligés de suivre le rythme de ce qui leur est conté.
Le troisième homme
vendredi, novembre 1st, 2013Des charmes vénéneux.
Le troisième homme, en plus d’être un excellent film est un de ces films mythiques qu’on connaît presque avant de les avoir vus ! Le thème musical, joué à la cithare par Anton Karas, est même si célèbre qu’il avait été choisi pour être celui de la défunte et révérée collection Canal+ classique et je doute que quiconque puisse dire qu’il ne l’a pas entendu. (suite…)
Gas-oil
jeudi, octobre 31st, 2013Les routiers sont un peu poussifs.
Allez va, ça mérite tout de même un peu plus que la moyenne, mais tout juste, et seulement grâce à la présence de Jean Gabin, extrêmement massif et de toute une équipe solide de seconds rôles qu’on imagine amateurs de potée aux choux (on est dans le Puy-de-Dôme), de civet de lièvre et de vins rustiques. Ça permet de passer sur une intrigue assez médiocre, faussement compliquée, mais dont on voit très vite les ressorts et les failles. (suite…)
Sylvie et le fantôme
mardi, octobre 29th, 2013Jean Aurenche, qui fut le scénariste et dialoguiste presque attitré de Claude Autant-Lara était un proche ami de Jean Anouilh qui classait ses pièces en catégories : pièces noires, pièces roses, pièces brillantes, pièces grinçantes, pièces baroques, pièces farceuses, etc. À son imitation et à son instar, sans doute, Autant-Lara, sur un arrière-fond presque toujours sarcastique et souvent aigre a réalisé des films que l’on pourrait s’amuser à faire entrer dans ces catégories qui caractérisent assez bien son cinéma.
Si son chef-d’œuvre, Douce, est assurément à classer en Noir, comme Le diable au corps ou En cas de malheur, ses plus grands succès, L’auberge rouge et La traversée de Paris s’inscrivent dans la veine grinçante, tout comme la moins réussie Jument verte et Marguerite de la nuit dans la veine baroque… (suite…)
Les chevaliers de la Table ronde
dimanche, octobre 27th, 2013Le rêve passe.
Voilà un film plein de nobles et beaux sentiments, d’une certaine hauteur de vue, au service d’une très grande et belle histoire, celle de la Table Ronde, de l’amour de Lancelot et de Guenièvre, de la Dame du Lac. Bien avant l’Excalibur de John Boorman, ce film-là avait donné bien d’agrément à mes rêveries adolescentes !! Et j’ai longtemps tremblé au souvenir des fascinants sables mouvants qui engloutissaient Mordred. (suite…)
Beaumarchais, l’insolent
samedi, octobre 26th, 2013La vie en tourbillon.
Quelquefois le culot paye et le public suit. À moins de considérer que ce qui fut possible en 1996 ne serait pas concevable aujourd’hui, où les progrès de la massification, de l’inculture et des blockbusters ne permettraient pas de parier un kopeck sur le succès au Box-Office d’un film français intelligent, brillant, consacré à un auteur qu’on ne joue plus guère et à une période historique peu connue. (suite…)
Mamma Roma
vendredi, octobre 25th, 2013Tiens donc…
Après avoir regardé Mamma Roma, je crains bien de devoir revenir sur la piètre opinion que je me suis faite, depuis des décennies sur le talent de Pier Paolo Pasolini dont l’étrange fascinante personnalité m’a longtemps rebuté. Il est vrai aussi que j’avais été largement décontenancé par la Trilogie de la vie (Le Décaméron / Les Contes de Canterbury / Les Mille et une nuits), que je pensais être une suite de films salaces, qui alors émoustillaient mes vingt ans, et qui étaient en fait des œuvres assez dérangeantes et que les critiques lues sur Théorème ou Porcherie m’avaient rebuté. (suite…)
Comme un torrent
mardi, octobre 22nd, 2013Très bien, très Minnelli
Il faut tout de même un peu plus de tristesses, de tragédies, d’accablement dans un mélodrame pour que l’histoire, par son outrance même, puisse séduire et, au sens littéral, enchanter. En ce sens, Comme un torrent est une histoire idiote, absolument insignifiante, sans profondeur ni émotion. Il faut aussi que les personnages soient structurés, intéressants (et même caricaturaux), alors que le film de Vincente Minnelli n’offre que des zigotos exaspérants ou sans consistance. (suite…)
Quo vadis ?
dimanche, octobre 20th, 2013Sûr que c’est de la belle ouvrage ! Il ne manque ni une vestale, ni un licteur, ni un buccin, ni un tuba, les effets de foule sont impressionnants, la reconstitution des monuments antiques parfaitement léchée, le chatoiement des couleurs rendu avec une précision maniaque. On l’a dit, c’est impeccablement hollywoodien, impeccablement technicolorisé. Et mis en musique par un vieux routier habile, Miklos Rozsa, qui a connu une grande réussite dans beaucoup de genres, notamment dans le péplum (Jules Cesar, Ben Hur, Le Roi des Rois, Sodome et Gomorrhe). (suite…)