La porte est ouverte…
Il y a quelques semaines, à propos de Sailor et Lula, je qualifiais son réalisateur, David Lynch, de sévèrement chtarbé, ce qui m’avait valu quelques demandes d’exégèse. Tout aussi chtarbé, dans le cinéma d’aujourd’hui, est Lars von Trier dont les déclarations quelquefois farfelues ne doivent faire oublier ni l’extrême originalité, ni le réel talent.
Comment d’ailleurs ne pas songer à Lynch et à Twin peaks en regardant L’hôpital et ses fantômes, qui n’est pas une série à personnages récurrents mais à épisodes indépendants mais un feuilleton, où un récit se déroule, dans un cadre temporel strict et aboutit à une conclusion ? Ce genre de travail exige du souffle, de l’inventivité, le sens du rythme, la capacité à relancer l’attention dans une durée longue. Les quatre DVD de L’hôpital et ses fantômes offrent 9h30 de morbidité et de mauvais goût passionnantes. Et, pour une fois, le récit s’améliore au fur et à mesure qu’il progresse ; il est vrai aussi que, désormais familiers des personnages et de ce qui les anime, nous nous y intéressons davantage. (suite…)