Il faut vivre dangereusement est le seul long métrage de Claude Makovski, cinéphile, producteur, érudit qui a beaucoup aidé Nelly Kaplan qui l’a poussé à passer un jour derrière la caméra. Dans le supplément du DVD, Makovski, avec une grande franchise et beaucoup de simplicité admet bien volontiers qu’il a tourné honnêtement le film, mais qu’il n’a pas les qualités pour réaliser une œuvre : il n’a pas ce qu’il appelle le regard du cinéaste. (suite…)
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Il faut vivre dangereusement
samedi, juillet 27th, 2013Du mouron pour les petits oiseaux
vendredi, juillet 26th, 2013Vaut mieux que son titre.
Je n’aurais évidemment pas acquis le DVD d’un film au titre aussi abominable s’il n’était réalisé par Marcel Carné, à qui je voue une admiration réelle, attristée par les ratages de la fin de sa carrière. (Mais enfin il faut reconnaître que beaucoup des plus grands auraient dû cesser de filmer plus tôt : voyez Duvivier, Autant-Lara, Renoir ; tout le monde n’a pas la chance de mourir aussi jeune que Jacques Becker).
Donc, Carné et Du mouron pour les petits oiseaux ; ne pas chercher à retrouver là le souffle, l’émotion, la poésie de la grande époque de la collaboration avec Prévert ou Jeanson ; ça n’a plus rien à voir. Mais ça tient encore la route, mieux, bien mieux que Terrain vague ou Les tricheurs. Pourquoi ? Peut-être parce que c’est tiré d’un roman d’Albert Simonin, adapté et dialogué par Jacques Sigurd, grand nom bien oublié, indispensable collaborateur des meilleurs films d’Yves Allégret. Et surtout que c’est assez rigolo, un peu déjanté, un peu burlesque, très libre et que ça peut, dans les meilleurs moments, faire songer à la cocasserie de Drôle de drame, par quoi Carné commença sa carrière dans le Parlant. La comparaison est légèrement abusive, mais enfin il y a du rythme, de la vivacité, de la folie, même. (suite…)
The Truman show
samedi, juillet 20th, 2013Intéressant petit conte philosophique.
J’ai lu je ne sais où que Peter Weir conteste absolument avoir été inspiré par l’étrange, admirable, inquiétante série Le Prisonnier et avoir puisé autre part ses idées. Pourtant c’est un peu le même monde, doucereux, suave, acidulé, hypocrite, à pelouses impeccables, à voisins sympathiques et à interjections joviales, à chevelures impeccablement permanentées. Une sorte de monde idéal sans aspérité. Un peu comme dans Pleasantville aussi d’ailleurs. (suite…)
La splendeur des Amberson
vendredi, juillet 19th, 2013Bâillements de bonne compagnie.
C’est entendu, et assez rappelé ici et là, ce que nous voyons n’est pas le film, plus long et plus pessimiste que Welles souhaitait présenter. C’est entendu aussi, Welles a inventé (ou utilisé avec un grand bonheur) pour le cinéma des tas de trucs formidables : la voix off, le chœur renouvelé de l’Antique, la profondeur de champ, la contre-plongée, le fondu à je ne sais quoi et sûrement une kyrielle d’autres prouesses absolument formidables. (suite…)
Mes chers amis
mercredi, juillet 17th, 2013On reste seul. Et pour toujours.
Patrick Brion, dans la présentation qu’il a faite de Mes chers amis au Cinéma de minuit, cite Monicelli, qui insiste sur le pessimisme fondamental du film : l’amitié un peu factice qui ne réunit les complices que pour qu’ils s’amusent ensemble, se fichant bien du reste, sur ces liens sans profondeur qui les unissent, sur l’absence de tout sentimentalisme. Et il parle, à propos du film de Composante de mort. (suite…)
Marius
mardi, juillet 16th, 2013Oh là là !
Je dois couver quelque chose en ce moment. Qu’est-ce qui peut, sinon, expliquer qu’en quelques jours je me sois livré à une sorte de délectation morose en visionnant deux nullités majuscules, l’une prévisible, Un amour de Frankenstein, l’autre évidente, le Marius de Daniel Auteuil, qui s’escrime à esquinter la bonne réputation d’acteur acquise au cours des trois dernières décennies en salopant l’œuvre de Marcel Pagnol. (suite…)
Plaisir d’amour
samedi, juillet 13th, 2013Ne dure qu’un moment…
Étrange femme que Nelly Kaplan, surtout connue pour La fiancée du pirate où Bernadette Lafont trouvait un rôle à la mesure de sa merveilleuse déraison… Étrange femme que cette Juive russe née à Buenos-Aires, devenue française par amour de la poésie, et qui fut l’amie d’André Breton, d’Abel Gance, d’André Pieyre de Mandiargues et écrivit des romans érotiques sous le pseudonyme de Belen… Féminisme et érotisme, goût de torturer ou plutôt de tordre les mythes… Sûrement passionnante à approcher, moins heureuse réalisatrice de films un peu trop légers et équilibristes ; comme le pendant féminin de Michel Deville en moins talentueux ; en tout cas un cinéma dont on ne parle plus beaucoup, un cinéma du 6ème arrondissement à destination de ce qui restait de Saint Germain des Prés. (suite…)
Un amour de Frankenstein
samedi, juillet 13th, 2013Accablant.
Je vais essayer d’oublier. Oublier que j’ai passé presque une heure et demie de ma précieuse vie (précieuse non pas parce qu’elle est meilleure que celle de la plupart ; précieuse parce qu’elle ne durera pas si longtemps qu’elle a duré), que j’ai dépensé du temps pour regarder cette sottise insignifiante, ce truc contre quoi on ne peut pas même avoir une réaction de rejet, mais qui fait se demander s’il est bien normal de tourner de pareilles sottises. (suite…)
La rosière des Halles
jeudi, juillet 11th, 2013Il y a tout de même de drôles de surprises dans les rets et les marécages de deux domaines qui intéressent les cinéphages que nous sommes : la propriété intellectuelle et la politique de restauration des œuvres. Comment ne pas s’étonner, alors que tant de bons et grands films demeurent bloqués (La belle équipe, Regain, La maman et la putain) ou sont édités dans des conditions techniques honteuses (Entrée des artistes, Un revenant), qu’un gentil petit truc comme cette rosière des Halles bénéficie de tant de soin ? (suite…)
Alien, la résurrection
mercredi, juillet 10th, 2013Il était temps que ça se termine et je ne suis pas certain que s’il y avait eu un cinquième film, je l’aurais regardé dans la continuité de ses prédécesseurs. Tout cela parce que les scénarios me semblent de plus en plus foutraques et la sympathie de plus en plus manifeste développée pour les Aliens ; et cela m’apparait comme une manifestation éclatante du Syndrome de Stockholm qui a envahi tout l’Occident (toute l’Europe, en tout cas) et qui est fait d’empathie et de compréhension envers l’ennemi. Tout à fait le contraire de la belle vivacité prônée par Paul Verhoeven dans Starship Troopers. (suite…)