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Santa Sangre

samedi, juin 8th, 2013

Pas très net…

De temps en temps l’idée me vient de regarder n’importe quoi. Ou plutôt quelque chose qui n’entre pas le moins du monde dans mon goût, mon espace intérieur, mon paysage mental. Quelque chose qui me surprend, quelquefois me rebelle, m’exaspère… ou me fascine. Moi qui n’ai vraiment rien d’un aventurier intellectuel, je devine sur les franges de mon monde des territoires inconnus, qui ne sont pas forcément hostiles, mais avec qui je n’ai rien de commun et qui, quand je les ai regardés m’interloquent tout autant qu’auparavant. (suite…)

Les Misérables

jeudi, juin 6th, 2013

La pesanteur de la grâce.

Lorsque le roman – le mélodrame ? – le plus connu, le plus chéri, le plus vaste du littérateur français le plus abondant est transposé à l’écran en grand spectacle irisé d’acteurs connus et aimés du public, comment voudrait-on que le public s’en détourne ? Surtout le public de 1958, qui ne demandait que ça et qui aimait que le cinéma français eût de l’ambition ; car si Les Misérables furent en notre pays un immense succès (presque 10 millions de spectateurs, derrière Les Dix commandements, qui en eurent 14 : faste année !), ce fut à peu près pareil en Europe et un peu plus loin (24 millions en Union soviétique). (suite…)

Marguerite de la nuit

mardi, juin 4th, 2013

Triste fleur de la nuit…

Un film un peu disproportionné, avec des tas de trucs crispants et des images belles comme tout, qui renvoient quelques propos histrioniques de la Nouvelle Vague à leur provocante vacuité. On peut d’ailleurs commencer par là et s’étonner, en s’en félicitant que Claude Autant-Lara qui ne s’était pas vraiment fait connaître par la virtuosité ou l’inventivité de ses prises de vue ait réalisé là une œuvre visuellement magnifique.

Ce qui est étrange, c’est que ce n’est pas à la suite d’une rupture avec un style particulier que Marguerite de la nuit est si beau et si bien inspiré : c’est son décorateur habituel, Max Douy qui signe les décors ; mais je serais bien intéressé de lire comment ce décorateur classique acquiert là une maîtrise, une virtuosité et surtout une originalité bluffantes. Si j’évoque la Nouvelle Vague c’est en rapport de la volonté exprimée alors par les petits jeunes de privilégier le cinéma au naturel, le filmage en extérieur, le refus du caractère sophistiqué et artificiel de la réalisation en studio. (suite…)

Barrabas

mardi, juin 4th, 2013

Qu’est-ce qu’un péplum ?

Je suis bien en peine de placer une note qui corresponde à ce que j’ai vraiment ressenti : si Barabbas est un péplum, avec les rites obligés du genre, les moments de bravoure, les regards farouches, les images impressionnantes, les déchaînements des foules, la musique héroïcisante, les muscles huilés, la sauvagerie des spectateurs des jeux du cirque, ce n’est pas mal, ça mérite une bonne appréciation, sans atteindre toutefois les sommets du genre, bien loin de Ben-Hur qui me semble être peu surpassable. (suite…)

Le château des quatre obèses

samedi, juin 1st, 2013

Ne manque pas de charme…

Tombé là-dessus tout à fait par hasard, à des heures nocturnes, sur une chaîne improbable. À une heure où je devrais être dans les bras de Morphée, qu’est-ce qui me retient ? Le titre du film, très singulier et intrigant. Et la survenue rapide dans le récit de la grande Marguerite Moreno qui, il est vrai, jouait à peu près n’importe quoi et n’a pas trouvé toujours un Claude Autant-Lara pour lui donner un rôle aussi fort que celui de la vieille marquise de Bonafé, dans le chef-d’œuvre qu’est Douce.

Je m’installe, je me prends au jeu ; dans une très grande et très belle maison, des voyageurs de toute nature, chassés par un orage affreux, viennent demander l’hospitalité, qui leur est généreusement accordée par une grande famille : quatre frères de forte corpulence et leur nièce. (suite…)

La colline des hommes perdus

vendredi, mai 31st, 2013

Un coup de poing dans la figure.

Aux Jeux Olympiques de Rome, en 1960, l’extraordinaire Australien Herbert Elliott remportait avec une large vingtaine de mètres d’avance sur notre Michel Jazy un des plus beaux 1500 mètres de l’histoire athlétique. Déjà recordman du monde, il était loin d’être un inconnu et les méthodes d’entraînement de son mentor, qui s’appelait Percy Cerutty, suscitaient surprise et admiration : Cerutty faisait en effet grimper à Elliott, chargé de sacs lourds, des dunes de sable escarpées ; lorsqu’il courrait sur la piste, l’effort lui semblait alors évidemment plus aisé. (suite…)

Gueule d’ange

mercredi, mai 29th, 2013

Malgré tout…

N’était le titre idiot, qui est le surnom du héros du film, Maurice Ronet, et la laideur de la chanson éponyme dont, paraît-il, le scénario a été tiré, j’étais tout prêt, jusqu’à la fin des soixante premières minutes, à mettre une note supérieure. Parce que ce n’était pas mal fait du tout, original, joyeusement impertinent, joué de manière alerte, doté de dialogues abondants, à la fois drôles et incisifs et parsemé de ces croquis du Paris de 1955 que j’affectionne particulièrement, malgré la noirceur des immeubles d’avant la salutaire action d’André Malraux. (suite…)

Le Parrain III

dimanche, mai 26th, 2013

Qui sème le vent…

Les réactions sont extrêmement contrastées sur ce dernier opus de la série, certains le portant aux nues, d’autres estimant qu’il ne vaut pas tripette et que les aventures de la famille Corléone commencent à fatiguer…. Tout en partageant plutôt ce dernier avis, je ne me suis pas ennuyé une minute à la vision du Parrain 3, alors que le deuxième épisode m’avait laissé perplexe.

Je ne me suis pas ennuyé, parce que c’est très bien filmé par le roublard Coppola, qui s’appuie sur un scénario solide, des acteurs éprouvés et un sens du rythme qui couvre toutes les anomalies et invraisemblances du récit. Je n’ai pourtant plus retrouvé la rigueur glacée du premier Parrain mais simplement un excellent film d’action, plein de péripéties, de coups de feu, de personnages attachants ou insupportables, mais en aucun cas à même de demeurer dans la mémoire collective s’ils n’étaient au long des films devenues des silhouettes familières. (suite…)

Le Parrain II

samedi, mai 25th, 2013

Le-parrain-2Meilleur que le premier ? Sûrement pas !

Dans la foulée de ma découverte du premier épisode de la série, je me suis passé hier le deuxième et m’attellerai dans la foulée au dernier tout à l’heure. De bons esprits ayant prétendu que Le Parrain II était le meilleur des trois, je m’attendais à me régaler autant qu’en faisant connaissance avec la sympathique famille Corléone. (suite…)

Le Parrain

samedi, mai 25th, 2013

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On n’a guère à attendre des hommes.

Je n’aurais pas été loin de donner la note maximale de chef-d’œuvre si le film, que je découvre seulement aujourd’hui, à un âge plus que mûr, durait un soupçon moins longtemps. Et la partition musicale de Nino Rota, malgré l’immense succès qu’elle a eue, n’est pas de mes préférées.

Alors que pour chef-d’œuvre il y ait, il faut une complète harmonie entre toutes les composantes. Cela dit, et mon 6 décerné, je dois dire que c’est un sacré film.

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