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J’ai toujours rêvé d’être un gangster

dimanche, janvier 6th, 2013

Quelle prétention !

Voilà un film qui laisse pantois. Surtout pas d’admiration. Mais pas davantage d’agacement ou d’ennui ou d’exaspération : c’est bien pire ! Il n’est pas hypnotique, mais somnifère, il n’est pas insignifiant, il est abyssal de prétention sous des couverts de modestie. (suite…)

The chaser

vendredi, janvier 4th, 2013

Du sang sous la pluie.

J’avais déjà remarqué, en commentant The Host, un des très rares films coréens que j’aie vus, que Séoul était une ville hideuse et que le Pays du matin calme était également celui du jour pluvieux. The Chaser me permet de confirmer cette vision anti touristique au possible et de recommander à ceux qui auraient l’idée saugrenue d’aller traîner leurs guêtres dans ces extrémités perdues du monde de troquer cet élément vestimentaire contre une solide paire de bottes en caoutchouc. (suite…)

Le port de l’angoisse

mercredi, janvier 2nd, 2013

Drôle d’endroit pour une rencontre.

Si le film n’était celui où se sont rencontrés, découvert, aimés un couple, légende vivante du cinéma, Humphrey Bogart et Lauren Bacall, qu’en resterait-il ? Le supplément du DVD indique que Howard Hawks avait fait avec Ernest Hemingway une sorte de pari, celui d’adapter ce qu’il considérait son plus mauvais roman, En avoir ou pas. Et de fait, et malgré la transposition de l’intrigue, qui abandonne Cuba et des clandestins chinois pour la Martinique et des résistants français, l’histoire est d’une grande insignifiance et se traîne sans jamais accrocher. (suite…)

Le Hobbit : un voyage inattendu

mardi, janvier 1st, 2013

Stupéfiant !

Je me suis assis tout à l’heure dans une salle de cinéma dotée de tous les prestiges (et les mirages !) de la haute technologie d’aujourd’hui : un écran très large, des haut-parleurs dans tous les sens (dessus, dessous, derrière, à gauche, à droite) et, sûrement une projection numérique. Pour la première fois de ma vie, j’ai posé sur mes bésicles une épaisse paire de lunettes parce que le film était diffusé en 3 D. J’étais bien sceptique sur le procédé et me serais volontiers passé de l’innovation, mais la salle proche de chez moi où Le Hobbit était projeté n’offrait pas d’alternative. (suite…)

L’arnaqueur

dimanche, décembre 30th, 2012

18455729L’eau grise.

L’eau grise, insidieuse, calme et inarrêtable qui monte sans discontinuer. Qui ne laisse pas la moindre espérance. Un désastre, en fin de compte. Bien pire, en fin de compte que dans L’homme au bras d’or, film sur la dépendance à la drogue et sur le talent pour le poker. Car L’arnaqueur n’est pas un film sur le jeu de billard, malgré ses regards presque documentaires sur ces salles sombres, enfumées, alcoolisées où se jouent des paris de plusieurs milliers de dollars au cours de parties qui durent des journées entières. (suite…)

Les deux tours

dimanche, décembre 30th, 2012

Épisode intermédiaire décisif.

Eh bien, ça m’arrache le cœur de le reconnaître, mais je me suis planté en écrivant, sur le premier épisode, La Communauté de l’anneau, que le second était moins réussi. Ceux qui n’étaient pas de mon avis ont  bien raison de valoriser Les deux tours que j’ai trouvé, à la revoyure, beaucoup plus subtil, intelligent et habile que je ne me le rappelais. (suite…)

La chair et le sang

samedi, décembre 29th, 2012

Cruautés, outrances, excès de qualité.

Long carnage sanguinolent peut-on dire… Et, en même temps cheminement violent, jamais lourd ni pesant vers un demain qui ne sera guère meilleur qu’aujourd’hui… Peu de films font ressentir autant que celui-là la dureté de l’époque balbutiante qui s’édifie sur les décombres du Moyen-Âge et qui va, pendant plusieurs siècles encore, s’incruster au milieu de l’Europe…

Si Verhoeven titre, à la fin de son générique 1501 – Quelque part en Europe, cette Europe-là est sûrement celle des terres mal gouvernées des confins de l’Empire romain germanique, possiblement dans l’Italie du Nord (le patronyme Arnolfini, qui est celui du potentat du coin est typique). Ravagée par l’absence d’État, par la peste et les Grandes compagnies, la contrée vit dans l’entrechoc des bandes qui le ravagent, mélange de reîtres et de ribaudes qui se vendent au plus offrant et dévastent au hasard de leurs errances tout ce qui peut leur permettre de survivre. (suite…)

La peau douce

lundi, décembre 24th, 2012

Un Truffaut d’excellence.

Si l’on en croit Serge Toubiana, qui intervient en préambule sur le DVD,  La peau douce a été, à sa sortie, un échec public et critique. On se demande bien pourquoi, tant cette histoire triste, simple et prenante, interprétée à la perfection par Françoise Dorléac et Jean Desailly avait tout pour séduire dès 1964. Qui en contesterait aujourd’hui l’extrême qualité ?L’histoire a été écrite, paraît-il, en quelques semaines, rassemblant les fils ténus et disparates de bribes d’expériences vécues par Truffaut ou ses amis, d’une affaire criminelle qui avait défrayé la chronique, et de la pure fiction. On ne dirait pas que ce soit aussi composite tant il y a de souplesse et d’élégance, tant de véracité et de cohérence dans ce récit mauve et gris de deux fragilités qui se rencontrent par une suite de hasards rares, mais en rien invraisemblables et qui vont cahin-caha vers une fin douloureuse. Je regrette simplement un peu le côté emphatique, théâtral de l’assassinat terminal par la femme trompée (Nelly Benedetti), qui aurait pu être moins inutilement spectaculaire, voire ne pas intervenir, le gâchis des vies menées par les trois personnages principaux étant déjà suffisant. (suite…)

Une femme par jour

dimanche, décembre 23rd, 2012

mediaCinéma de quartier.

Il y avait longtemps que je ne m’étais pas adonné aux troubles délices de la nanardise cinématographique, ce vice impuni qui m’a saisi il y a longtemps, et dont je ne parviens pas à me débarrasser. En achetant chez l’exploiteur René Château Une femme par jour, je faisais voler en éclat mes résolutions les plus fermes et, tel Jacques Brel rejetant toute sagesse pour beugler le retour de Mathilde, je me jetais dans le vice sus énoncé avec volupté. (suite…)

Les sept mercenaires

vendredi, décembre 21st, 2012

Un bon film de genre.

Pour n’avoir jamais vu (jusqu’alors ; l’oubli est désormais rattrapé) le film japonais, j’ignore en quoi Les sept mercenaires s’éloignent ou se rapprochent des Sept samouraïs ; je peux tout de même supposer que l’étrangeté nippone, l’éloignement dans l’espace, dans le temps et dans l’imaginaire permettent de supporter incohérences et invraisemblances des aventures de cet agglomérat douteux de baroudeurs et de marginaux voués à défendre une communauté mexicaine ahurie, éberluée et peu attachante. Prémisses douteuses au demeurant. (suite…)