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Le fabuleux destin de Désirée Clary

dimanche, janvier 27th, 2013

Manque de quoi ?

Ah oui, pour qui apprécie le cinéma méta-historique de Sacha Guitry, Le Destin fabuleux de Désirée Clary est une déception. Et c’est bien dommage parce que, au delà des historiettes habilement mises en scène, brodées, même, de ses plus grandes réussites dans le genre, l’histoire de cette jeune fille de Marseille était un réel trésor. À un tel point, d’ailleurs que le réalisateur étasunien Henry Koster qui venait juste de tourner La tunique (Le premier film en CinémaScope !) en 1953 proposait en 1954 une Désirée, avec Jean Simmons dans le rôle titre, ainsi que Marlon Brando (Napoléon) et Merle Oberon (Joséphine). (suite…)

Et si on vivait tous ensemble ?

samedi, janvier 26th, 2013

Douteux.

Je suis tombé là-dessus presque par hasard, l’autre soir, sur une des chaînes de Canal+, et j’ai regardé jusqu’au bout, en me demandant où le réalisateur, Stéphane Robelin, dont ça doit être le premier long métrage, voulait nous conduire. Peut-être mon inéluctable rapprochement avec le septuagénat, la sorte de fascination morbide que, passé un certain âge, on ressent pour les perspectives de ce qui va se passer après, lorsque la dégénérescence physique et intellectuelle ne pourra plus être niée. (suite…)

L’emmerdeur

vendredi, janvier 25th, 2013

Le goût est un peu passé…

Il y a des films qu’on ne devrait pas revoir. Ou revoir seulement en petits bouts, en sélectionnant les séquences, en ne gardant que quelques scènes, quelques regards, quelques mots, quelques répliques (Je finis mon café). Des films qui demeurent dans l’inconscient collectif mais qui, comme les fresques de la Rome antique qu’un creusement de tunnel de métro a fait apparaître, dans Fellini Roma, se décolorent et disparaissent dès qu’elles sont inondées de la lumière du jour.

L’emmerdeur est un peu de ces fragiles survivances et je doute que lorsque la génération qui l’a vu au cinéma à sa sortie (et, sans doute lors d’un de ses passages télévisés immédiatement postérieurs) aura disparu ou gagatera dans son hospice, on évoquera les mésaventures de Pignon et de Milan autrement que dans les nomenclatures exhaustives du cinéma des années 70. Et pourtant le DVD a été naguère édité avec un certain luxe, un disque pour le film, un pour les suppléments, sons mono, Dolby et 5.1, sous-titrages pour sourds et pratiquants de la langue de David Cameron et de Barack Obama. Et un bel emboîtage carton par dessus le marché. Il y a un paquet de chefs-d’œuvre qui n’ont pas bénéficié de ce traitement de faveur !

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Heat

jeudi, janvier 24th, 2013

heatposterUn inconnu vêtu de noir qui me ressemblait comme un frère…

Ah, c’est bien, très bien, de la première à la dernière image, et les 2H40 du film passent sans qu’une seule fois on regarde le minuteur, tant la tension, le rythme, la densité des péripéties tiennent haletant et propice à l’admiration ! Moi qui n’ai pas une grande passion pour les États-Unis d’Amérique en général, et pour leurs films policiers en particulier (à de notables et nombreuses exceptions près), je me suis laissé envoûter par ce film d’un Michael Mann dont, par ailleurs, j’ignore tout. (suite…)

Le gang des pianos à bretelles

lundi, janvier 21st, 2013

Dans le mille, Mimile !

Cette histoire laborieuse de rivalités entre bandes de voyous pour s’approprier les bijoux d’un gala musical n’a évidemment d’autre objectif, ni d’autre intérêt que de proposer aux spectateurs éblouis des salles obscures qui existaient encore dans les bourgs de notre pays en 1953 les prestations mélodieuses de l’accordéoniste Émile Prud’homme.

On a peine à s’imaginer, aujourd’hui, ce que pouvait être la ferveur populaire pour cet instrument né au 19ème siècle, confiné aux campagnes jusqu’aux années Trente où il est devenu, avec les bals musette et le Front populaire, une sorte de symbole bon enfant et sympathique. (suite…)

Ces messieurs de la Santé

lundi, janvier 21st, 2013

ces_messieurs_de_la_sante02Roublardises.

Eh bien j’ai passé un moment très agréable en regardant ce film de second rayon capté au Cinéma de minuit et je ne l’ai pas trouvé si confiné que ça. Il me semble au contraire que la parcimonie grippe-sou, l’étroitesse d’esprit, la rapacité, le paternalisme sourcilleux de la vertu des employées, la vertu facilement outragée de Mme Génissier (Pauline Carton, épatante et, pour une fois davantage mise en valeur par un rôle consistant) sont particulièrement bien dépeints par l’atmosphère tout à fait confinée de la boutique de corsets qu’elle dirige en maîtresse absolue dans l’alors sombre Palais Royal. (suite…)

À l’attaque !

jeudi, janvier 17th, 2013

Jubilatoire !

Comme l’expose avec talent Frédéric Bonnaud, journaliste aux Inrockuptibles, dans l’introduction du DVD, Robert Guédiguian a tourné À l’attaque ! pour répondre avec esprit aux critiques qui avaient suivi Marius et Jeannette. Après le grand succès public et critique de ce film, certains, non sans pertinence, avaient un peu tordu le nez devant la recette Guédiguian : des mélodrames ouvriéristes tournés à l’Estaque, quartier pittoresque de Marseille, avec la même bande d’acteurs et des scénarios qui se répétaient jusqu’à s’entre-copier.

Mais la meilleure façon, la plus spirituelle en tout cas, de démonter le reproche, c’est de s’en emparer, d’en rire avec plaisir, d’en reconnaître l’exactitude… et de persévérer en se caricaturant. D’où À l’attaque ! qui est gai, drôle, excellent et qui constitue une des meilleures réussites du cinéaste. (suite…)

Fear and Desire

mercredi, janvier 16th, 2013

Effraction.

J’ai eu un peu peur, en glissant le DVD dans mon lecteur, de commettre une profanation. J’exagère. Mais en tout cas d’entrer par effraction dans une œuvre dont son auteur ne souhaitait pas qu’elle fût comptée au rang de ses films, jugeant que c’était là un simple essai sans intérêt et sans lien avec le reste de sa filmographie.

Kubrick avait-il raison en rachetant systématiquement les copies de Fear and Desire pour que son premier long métrage (moyen métrage, en fait : 61 minutes) ne soit pas diffusé ? Ses ayants droits ont-ils eu raison de s’asseoir sur les volontés du réalisateur ? On glosera là-dessus à l’envi. Toujours est-il que, puisque le DVD existait, il me semblait impossible de ne pas le regarder puisque j’ai placé de longue date le cinéaste au plus haut sommet de mon Panthéon cinématographique. (suite…)

Les femmes du 6ème étage

dimanche, janvier 13th, 2013

Les-Femmes-du-6e-étageMais pourquoi ?

Mais comment se fait-il que Fabrice Luchini, qui est un acteur extraordinaire, tourne des films aussi insignifiants, et souvent médiocres ? On peut comprendre que, comme Louis Jouvet, dont il est descendant, il ne se sente à l’aise que sur la scène du théâtre, dans la volupté des planches et qu’il ne tourne que par facilité alimentaire, pour pouvoir vivre plus facilement… (suite…)

Les diamants sont éternels

samedi, janvier 12th, 2013

Pas grand chose…

Les descentes en flammes assénées par de nombreux critiques à ces Diamants éternels ne sont pas, malgré leurs virulences, dénuées de pertinence : il est vrai que, près de dix ans après James Bond contre Dr. No, le mythe s’était essoufflé et ne pouvait survivre qu’à grands coups de gadgets farfelus et d’effets spéciaux démesurés. Cette course au spectaculaire s’est aujourd’hui enflée jusqu’à la bouffissure et ne permet plus aucun rapport avec les aventures élégantes, sarcastiques et sophistiquées conçues par Ian Fleming. (suite…)