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Pour un sou d’amour

mercredi, novembre 7th, 2012

Charmante vieille chose

On a bien raison d’être à la fois sévère et indulgent pour ce petit film de Jean Grémillon, bien loin des maléfiques et magnifiques Gueule d’amour et Remorques mais que l’amateur du cinéma français des premières années du parlant aurait tort de ne pas regarder.

Sans doute l’intrigue qui met en scène un milliardaire qui veut être aimé pour lui-même par une pure jeune fille assez exploitée par son oncle grippe-sou et qui intervertit son rôle avec celui de son meilleur compagnon est-elle extrêmement rebattue (je note que c’est à peu près celle de toutes les pièces de Marivaux). Et les minces péripéties qui viennent un peu étoffer ce modeste fil conducteur s’épuisent vite.

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Dans la brume électrique

mardi, novembre 6th, 2012

Sans voltage.

Que sauver de cet affreux naufrage ? La brume (forcément électrique) des bayous et la mousse espagnole de Louisiane. Aussi Tommy Lee Jones qui fait ce qu’il peut, sa femme (Mary Steenburgen) – qui porte l’inaccoutumé prénom de Bootsie – et quelques autres acteurs. Ce film est un lent pourrissement approprié au climat miasmatique des marécages filmés… (suite…)

Dracula

dimanche, novembre 4th, 2012

Un film boursouflé, prétentieux

Saisi de temps à autre d’une crise existentielle et de scrupules éthiques, je m’astreins à revoir des films qu’à la première vision je n’ai pas appréciés (ainsi les Godard !) ; je suis bien obligé d’admettre que ça marche rarement et que mes détestations de jadis et naguère, que mes réticences initiales se trouvent à peu près toujours confortées…

Fervent amateur des mythes vampiriques et du personnage inspiré par Vlad Teppes l’Empaleur (du magnifique Cauchemar de Dracula au foutraque Du sang pour Dracula), j’étais naturellement allé voir en 1993 le film de Coppola, m’appuyant sur la qualité du réalisateur et les moyens mis au service de l’adaptation ; et ab initio, l’affiche, extrêmement réussie, me prédisposait plutôt bien…

Et, comme beaucoup, j’avais trouvé ce gros machin excentrique et excité, lourdingue, décoratif et finalement ennuyeux : ça n’a pas la moindre épaisseur !, me disais-je en sortant de la salle.

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Ne nous soumets pas à la tentation

samedi, novembre 3rd, 2012

De belles promesses…

Je n’avais jamais entendu parler de Cheyenne Carron, jeune réalisatrice au parcours de vie singulier jusqu’à ce que je la croise fortuitement et que sa ferveur pour le cinéma, sa détermination et la qualité de son discours m’incitent à regarder son film jusqu’alors le plus abouti qui, mine de rien, a remporté trois ou quatre prix dans des festivals qui ne sont pas négligeables.

Ce n’est vraiment pas mal et, même tourné avec trois francs, six sous, ça ne donne pas du tout l’image d’un cinéma amateur, expérimental, à peine maîtrisé. Bien au contraire. (suite…)

Irma la douce

vendredi, novembre 2nd, 2012

Pourquoi se passer des « Anges » ?

La première heure du film de Billy Wilder est nerveuse, drôle, enlevée, spirituelle. On peut pourtant bien y regretter que le réalisateur n’ait pas cru transposer plus fidèlement la comédie musicale française d’Alexandre Breffort et singulièrement les mélodies si réussies de Marguerite Monnot, qu’on reconnaît pourtant ça et là au long des images…. Mais confiner Avec les Anges au seul générique et à quelques bouts de séquence, n’est-ce pas se priver d’un petit chef-d’œuvre de qualité et de vraie poésie ? (suite…)

Le défroqué

mercredi, octobre 31st, 2012

À ne pas mettre devant tous les yeux.

Il y a beaucoup d’outrance, pas mal de maladresse et même des scènes un peu ridicules dans ce grand mélodrame qui fut, je crois un immense succès, mais il y a aussi de la hauteur de vue, de la noblesse d’âme et de l’émotion. Je ne crois pas pour autant que Le défroqué puisse être, aujourd’hui, mis sous tous les yeux : il faut avoir une certaine sensibilité aux questions spirituelles, un minimum de culture catholique et une envie de se pencher sur ces questions de Grâce divine, de pardon des offenses, de communion des saints et de mystère de la vocation sacerdotale. (suite…)

Dans la maison

lundi, octobre 29th, 2012

L’enchanteur pourrissant.

Il va de soi que François Ozon n’est pas un réalisateur dépourvu de toute ambition et que, au milieu des remugles boueux de films mis en scène par des kyrielles d’inconnus à qui les professionnels de la profession donnent leur chance, il poursuit un chemin un peu guindé et trop souvent prévisible, mais quelquefois intéressant…

Je crois bien que Dans la maison est le premier film que je voyais de lui depuis le déjà ancien Swimming pool. (suite…)

La maison de l’exorcisme

samedi, octobre 27th, 2012

Daube trompe-couillons.

Pourquoi noter 1 et non pas 0 ce machin informe, imbrication farceuse de deux films l’un dans l’autre, avec pour seul lien la personnalité falote et le visage inexpressif de la bovine Elke Sommer ? Pourquoi, d’ailleurs avoir édité cette curieuse marqueterie, qui n’est pas référencée sur Imdb et ne figure pas dans la filmographie de Mario Bava ? (suite…)

Le Schpountz

vendredi, octobre 26th, 2012

« Je n’ai jamais compris l’amour ! »

Ce n’est peut-être pas le meilleur film de Marcel Pagnol (il me semble que La femme du boulanger est un zeste au-dessus, et il faudra que je revoie Regain quand la Compagnie méditerranéenne de films aura cessé de s’embrouiller avec Sylvie Giono), peut-être pas le meilleur film, donc, mais sans doute le meilleur écrit pour le cinéma, qui n’adapte ni un succès de théâtre (Topaze ou les deux premiers volets de la Trilogie Marius/Fanny/César), ni un autre écrivain (Giono, la plupart du temps, Daudet, Zola, Maupassant). C’est mieux que La fille du puisatier, mieux que Manon des sources qui sont pourtant des films formidables. (suite…)

En haut des marches

mercredi, octobre 24th, 2012

Choisir ses actes.

J’ai le sentiment que Paul Vecchiali pose un peu trop haut ses ambitions et ne parvient pas toujours à placer son travail au niveau de ce qu’il souhaite. C’est dommage, parce qu’un cinéaste ambitieux et intelligent, ça ne court pas les rues, et que ça peut donner, au moins une fois, un film prenant et sensible, Corps à cœur.

Mais de toute façon, ça n’est pas insignifiant, et ma note moyenne de 3 sur 6 est pleine de contraste : c’est une note de moyenne et non pas de tiédeur. Une moyenne entre des séquences vraiment ratées (le vernissage de l’exposition de Françoise (Danielle Darrieux), par exemple), des balourdises de réalisation, des maladresses dans le récit. Et de la verbosité, aussi, de l’emphatisme dans certains dialogues. (suite…)