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Calmos

dimanche, mars 14th, 2010

Sombres délices !

On s’apercevra sûrement un jour que Calmos est – de loin ! – le meilleur film de Bertrand Blier, comme Canicule est le meilleur film d’ Yves Boisset. Pour ces tâcherons qui n’ont jamais fait dans la finesse, autant aller jusqu’au bout, ravager le bon goût, dévaster les règles et se retrouver à tu et à toi avec une seyante grossièreté qui fonctionne. (suite…)

Le trésor de la Sierra Madre

samedi, mars 6th, 2010

19478618Le grand rire de l’Immortel.

Un film qui se tient à un croisement de chemins entre Mélodie en sous-sol, La horde sauvage et Aguirre, qui plus est réalisé par John Huston et interprété en première ligne par Humphrey Bogart ne peut pas être entièrement mauvais, n’est-ce pas ?

Je dois avouer que je me suis ci-dessus un peu laissé aller à la facilité et à la cocasserie de la formule et que ceux qui voudraient retrouver les mots d’Audiard dits par Gabin, la grandiose sauvagerie désespérée du film de Sam Peckinpah et la folie furieuse angoissante de Klaus Kinski au milieu des hurlements de singes, me faisant foi, pourraient l’avoir mauvaise. J’exagère, évidemment, mais pourtant… (suite…)

Topkapi

mardi, mars 2nd, 2010

TOPKAPIJoyeusement immoral.

Bien qu’il ne vaille finalement pas tripette, Topkapi a laissé une gentille trace, une trace presque durable dans le souvenir de ceux qui l’ont vu à sa sortie, en 1964, même s’ils sont bien conscients que c’est un film extraordinairement boursouflé et presque anecdotique dans la carrière de Jules Dassin. (suite…)

Irréversible

samedi, février 27th, 2010

Elle est pas jolie, la violence ?

Et voilà qu’à la lecture de toutes les critiques qui se sont accumulées sur Irréversible, on voit bien certaines perplexités, certaines gênes, certains agacements qui montrent assez que le film de Gaspar Noé ne laisse personne indifférent, tiède ou placide… C’est normal : c’est fait pour ça. (suite…)

The ghost writer

mardi, février 23rd, 2010

Où est passé le Polanski d’antan ?

Ma note moyenne est une note d’humeur, sûrement inférieure à ce qu’elle serait si le réalisateur de The ghost writer n’était pas Roman Polanski qui tourna, il y a quarante ans et davantage, certains des films les plus angoissants qui se puissent.

The ghost writer est une sorte de broderie en forme de thriller sur les destinées d’un ancien ministre britannique, Adam Lang (Pierce Brosnan), dont les traits communs avec Tony Blair sont l’évidence même.

Une étrange atmosphère entoure Adam Lang.

 

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Voyage en Italie

dimanche, février 21st, 2010

Finesse du néo-réalisme.

Film élaboré, réfléchi, d’une infinie finesse, où les blessures intimes sont mises à nu sans dramatisation, ni éclats de voix, mais avec une sévère rigueur, une clarté nue à la fois élégante et réaliste… (suite…)

La maison Bonnadieu

mercredi, février 17th, 2010

Filles d’Ève…

Si admirateur que je suis de la magnifique Danielle Darrieux – qui effectivement, dans ce film-là et comme toujours, est belle à damner un saint – je conserve assez de lucidité pour  ranger La maison Bonnadieu à plusieurs longueurs derrière L’armoire volante !

Curieuse carrière que celle de Carlo Rim, touche-à-tout désinvolte du cinéma français, scénariste, dialoguiste, dessinateur de presse et rare, trop rare réalisateur, dont on peut regretter la parcimonie, au regard de l’intérêt de ses films. (suite…)

Les plages d’Agnès

samedi, février 6th, 2010

C’est bien dommage !

Je ne tiendrai pas sur Les plages d’Agnès un propos  dithyrambique. Je ne dirai pas autant de bien du film, que je le souhaiterais, alors même que j’ai pour Agnès Varda de l’admiration, de la révérence aussi, tout autant pour ses longs métrages de fiction (merveilleux moments, souvent poignants et graves, jamais légers, passés avec Cléo, Le bonheur ou Sans toit ni loi que pour ses documentaires. (suite…)

Brothers

mercredi, février 3rd, 2010

Poussière de lune

Grâce à une opportune avant-première à généreux cocktail, j’ai vu ça, qui n’est pas désagréable du tout, souvent émouvant, attachant quelquefois, plutôt bien interprété et jamais ennuyeux mais qui s’effacera assez vite des mémoires, du fait, à mes yeux, d’une structure romanesque un peu trop pesante. (suite…)

Douce

dimanche, janvier 24th, 2010

Noirceur et dévastation

À mon sens, le plus impur chef-d’œuvre de Claude Autant-Lara, où chacun est accroché, fouillé, interrogé… On a très souvent présenté ce film comme une critique anarchiste et cruelle de la bonne conscience et de l’aveuglement de l’aristocratie de la fin du 19ème siècle ; sans doute y a-t-il cela, mais sans doute est-ce plus vaste.

Il fallait toute l’idiote naïveté, la cafardise prétendument bien-pensante, l’aveuglement souvent stupide de la Révolution nationale pour s’indigner vertueusement, en 1943 devant ce chef-d’œuvre noir, réalisé par un Autant-Lara misanthrope absolu, souvent méchant comme une teigne et en tout cas superbement inspiré par un scénario des deux grands scénaristes Pierre Bost et Jean Aurenche, sur la base d’un roman de Michel Davet qui n’a pas laissé grande trace et dont je suppose – témérairement, je le reconnais – que le texte était moins mouillé d’acide que ne l’est le film.

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