Voilà un charmant petit film musical, un peu fauché, assez mièvre et plein de bons sentiments, mais c’est l’époque – 1942 – qui veut ça : devant une réalité qui n’est pas très reluisante, autant faire rêver la jeunesse (Premier rendez-vous d’Henri Decoin
est bâti également sur cette eau sucrée).
Mais la jeunesse qui a vingt ans, pendant l’Occupation, est née au lendemain de la Première guerre, et elle ne fait pas qu’écouter Maréchal, nous voilà ! célébré par la voix de ténor léger d’André Dassary, ni même La chanson des blés d’or ou La romance de Maître Pathelin : la jeunesse est swing depuis Charles Trénet et, si elle est un peu plus provocante, elle peut même être zazou et entrer dans la Résistance passive, comme on disait, arborant vestons et cheveux exagérément longs, en contravention avec les préceptes du régime de Vichy. (suite…)