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Mademoiselle Swing

vendredi, mai 1st, 2009

Gentiment excentrique.

Voilà un charmant petit film musical, un peu fauché, assez mièvre et plein de bons sentiments, mais c’est l’époque – 1942 – qui veut ça : devant une réalité qui n’est pas très reluisante, autant faire rêver la jeunesse (Premier rendez-vous d’Henri Decoin est bâti également sur cette eau sucrée).

Mais la jeunesse qui a vingt ans, pendant l’Occupation, est née au lendemain de la Première guerre, et elle ne fait pas qu’écouter Maréchal, nous voilà ! célébré par la voix de ténor léger d’André Dassary, ni même La chanson des blés d’or ou La romance de Maître Pathelin : la jeunesse est swing depuis Charles Trénet et, si elle est un peu plus provocante, elle peut même être zazou et entrer dans la Résistance passive, comme on disait, arborant vestons et cheveux exagérément longs, en contravention avec les préceptes du régime de Vichy. (suite…)

Le signe de Vénus

samedi, avril 25th, 2009

La soif des mâles.

Ce n’est évidemment pas un Risi majeur, de l’extrême qualité du Fanfaron, de Une vie difficile, de Parfum de femme, mais c’est rudement bien et, en 1955, ça augurait de la suite : déjà la même capacité à briser les codes, à rendre sympathiques les fripouilles pour mieux les montrer dans leur absolue médiocrité, à poser un regard sans méchanceté, mais sans apitoiement sur les vacheries du monde… (suite…)

Gigi

dimanche, avril 19th, 2009

Paris 1900.

Il serait intéressant de comparer le film de Minnelli avec celui que, près d’une décennie auparavant (1949), Jacqueline Audry avait tiré de la même nouvelle de Colette… Mais je doute que cette adaptatrice fréquente (il y eut aussi L’ingénue libertine et Mitsou), sinon inspirée de la dame de Saint-Sauveur en Puisaye et du Palais-Royal ait pu aussi bien réussir un si charmant bijou ! (suite…)

La lune était bleue

vendredi, avril 17th, 2009

Insignifiant.

Je ne connais pas, ou presque pas Otto Preminger, à part Sainte Jeanne, où l’héroïne était incarnée par Jean Seberg, Exodus, comme tout le monde, dont le vague souvenir tient plus à la musique et au caractère de grand spectacle, et, assez récemment L’homme au bras d’or apprécié sans émotion particulière. Le terrain était donc glissant de s’aventurer sur un film moins connu que ne le sont Rivière sans retour ou Autopsie d’un meurtre… mais ça ne m’a pas beaucoup donné envie d’aller voir plus loin. (suite…)

Le jardin des Finzi-Contini

dimanche, avril 12th, 2009

Qu’est-ce qui manque ?

Qui découvre en DVD un film précédé de l’aura dorée de son titre mélodieux, de sa tristesse infinie, de la réputation de Vittorio De Sica alors qu’il ne l’avait pas vu à sa sortie en salle, il y a plus de cinquante ans, s’attend à une de ces fortes émotions qui font la magie du cinéma et marquent durablement le regard. (suite…)

Ma saison préférée

mercredi, avril 8th, 2009

On aimerait aimer…

On aimerait aimer parce qu’il y a une histoire, des personnages que l’on prend le temps de poser et de suivre sur quelque temps, une photographie très réussie de Toulouse et de sa campagne, des acteurs souvent bons et des séquences réussies ; on aimerait aimer parce que le scalpel posé sur plusieurs situations est aigu et précis (la lassitude d’un couple d’apparence parfaite qui se délite, l’horreur du grand âge qui vient et de la décrépitude physique et mentale qui l’accompagne souvent, la difficulté des rapports fraternels)… (suite…)

Les aventures de Robin des Bois

lundi, avril 6th, 2009

Histoire d’Angleterre.

Assez bizarrement, dans un paysage historique français qui détestait le goddon – coupable de – en vrac – Jeanne d’Arc, Marie Stuart, Waterloo, Fachoda, Mers-el-Kébir, bizarrement donc il y avait une sympathie singulière pour Richard-cœur-de-lion (sans doute à cause de son nom, beau comme une légende) et une aversion parallèle pour son méprisable frère (et usurpateur) Jean-sans-Terre. Bizarrement, car l’Entente cordiale n’a jamais été qu’une formule heureuse et dénuée de toute chaleur, la cordialité n’ayant rien à voir avec l’affection, moins encore avec l’attirance. (suite…)

Fargo

dimanche, avril 5th, 2009

14928-b-fargoQuel pays !

Ignorant presque tout des frères Coen, bien que j’aie beaucoup apprécié O’ Brother (mais me sois passablement ennuyé avec No Country for Old Men), tombant par hasard sur les propos alléchants de certains amateurs, je me suis passé Fargo hier et je me suis régalé. En tout cas, je n’ai rien à redire sur des pertinentes analyses (le questionnement sur la moralité – comme il y en a dans les fables) (suite…)

Les petits riens

samedi, avril 4th, 2009

1942_les_petits_riensPetits riens, petits films…

Ma note de 3 sur 6 est un peu complaisante et, à dire vraiment, Les petits riens ne valent pas la moyenne, hors quelques moments réussis, et quelques mots d’esprit assez rosses et bienvenus qui doivent tout à la tradition du boulevard et de la comédie de mœurs. C’est que le scénariste et dialoguiste, Yves Mirande est directement issu de ce monde-là et ne se refuse aucune séduisante facilité. (suite…)

A history of violence

lundi, mars 30th, 2009

D’une réelle banalité.

J’ai découvert le film à la télévision et, sans m’être le moins du monde ennuyé (fort amateur de violence, j’ai été servi, et au delà, par certaines scènes remarquablement sauvages), je vois mal ce qui pousse des amateurs distingués de placer History of violence sur un piédestal. (suite…)