On peut bien sûr trouver que l’Histoire n’a aucun intérêt et que ce qui a été vécu dans les siècles qui nous précèdent peut tout à fait être passé sous silence et être complétement négligé. Je vois pourtant que les journaux, les émissions, les films qui évoquent le passé recueillent bien souvent beaucoup de succès. On a beau se vouloir fier combattant de la modernité, même de l’immédiateté, on songe avec une grande fascination à des épisodes de jadis que nous font sentir que nous avons eu des parents (la guerre d’Algérie), des grands-parents (la guerre de 40), des arrière-grands-parents (la guerre de 14) et d’autre qui ont vécu les temps anciens. Mon arrière-grand-père paternel est né en mars 1821, deux mois avant la mort de Napoléon. C’est loin ? C’est proche ! (suite…)
Archive for the ‘Chroniques de films’ Category
Paméla
vendredi, mars 1st, 2024Paradis perdu
lundi, février 26th, 2024Il se peut, il n’est pas impossible qu’Abel Gance ait eu du talent. Pas autant que le proclamaient François Truffaut et les petits messieurs de la prétendue Nouvelle vague, mais un peu de talent. Au fait, je n’en sais trop rien : tous ces gens-là devaient être sous l’impression de qualité des films muets que le cinéaste avait réalisés. N’en ayant vu aucun, je dois rabattre mon caquet : après tout Gance, comme Jean Epstein, comme F.W. Murnau, comme D.W. Griffith, comme Erich von Stroheim pouvait ne révéler ses qualités que dans les balbutiements du Septième art privés de dialogues. (suite…)
Maigret à Pigalle
dimanche, février 25th, 2024Inépuisable personnage du commissaire Maigret ! Depuis 1932 (La nuit du carrefour de Jean Renoir avec Pierre Renoir) jusqu’au Maigret de Patrice Leconte de 2022 avec Gérard Depardieu on en a connu plein d’incarnations, d’ailleurs très différentes. Peu de choses en commun entre Michel Simon, Albert Préjean, Jean Gabin, sans parler des illustrations télévisées de Jean Richard (il paraît moins catastrophique que d’habitude) ou de Bruno Crémer (qu’on m’a dit excellent) en fin de carrière. (suite…)
Le frisson des vampires
lundi, février 19th, 2024Peu de frissons, beaucoup de vampires.
Passionné de cinéma depuis l’enfance, assistant réalisateur de Luis Buñuel (paraît-il), concepteur de quelques courts-métrages, Jean Rollin a saisi en 1968 qu’il pouvait trouver le succès en se posant au confluent de deux tendances lourdes. Deux tendances qui de façon singulière et sans rapport direct l’une avec l’autre avaient mis ou allaient mettre pour un long temps la main sur l’imaginaire du monde. C’était d’abord la vogue des films de vampires, relancée dix ans auparavant par la Hammer avec l’indétrônable Cauchemar de Dracula qui faisait revivre les solides recettes horrifiques des États-Unis de la Grande crise. Puis – ce qui allait devenir un déferlement – la libération sexuelle et davantage encore, à ce moment précis la fin de la pudibonderie qui a permis que la nudité intégrale fût exposée à l’écran. La pornographie ne s’est établie que quelques années plus tard, avec une telle puissance qu’il a fallu, fin 1975, imposer le classement X, fiscalement pénalisant. (suite…)
Anatomie d’une chute
mardi, février 13th, 2024Mon Dieu quel bonheur d’avoir un mari bricoleur !
D’abord, le titre que je donne à cet avis ne peut être saisi que par qui a vu le film. Puis j’ai lu beaucoup et beaucoup d’articles dithyrambiques sur Anatomie d’une chute, film couronné par la Palme d’Or de Cannes en 2023. Au fait vous souvenez-vous des Palmes de 1965, 1973, 1992, 2004, 2007, 2017 et même 2022 ? Non, n’est-ce pas ? Reportez vous dans Wikipédia sur ces dates et ces références : vous verrez que vous n’aurez pas plus de souvenirs là-dessus que sur les Prix Goncourt 1962, 1986, 1991, 1996, 2000, 2008, 2017… Voilà qui permet de relativiser la nature de ces récompenses, qui n’ont aucune espèce d’importance trente ans après leur attribution. Rien à voir à ce qui demeure en mémoire. (suite…)
Les bonnes causes
lundi, février 12th, 2024Ah oui, quelle merveille que ce film des plus belles années du cinéma français, plein d’intrigues compliquées, de dialogues spirituels et intelligents (du Jeanson ! C’est dire) et de numéros d’acteurs tous plus remarquables les uns que les autres ! Je n’évoque pas même, à ce moment, les vedettes du premier rang mais tous ceux qui, pour quelques secondes quelquefois, s’ancrent dans l’œil du spectateur et donnent de la profondeur, de l’épaisseur, de la substance au film ! Qu’est-ce que nous avons perdu avec l’indifférence des rogues petits seigneurs subventionnés d’aujourd’hui pour ces modestes et indispensables serviteurs du cinéma, qui donnaient tant de plaisir ! Jacques Monod, le Procureur, Hubert Deschamps, le médecin, Mony Dalmès la tenancière des studios coquins et même Bernard Musson le majordome compassé… Sans oublier la rapide pige faite par José Luis de Villalonga dans le rôle du très rapidement mort… (suite…)
Susana la perverse
samedi, février 10th, 2024Dans la cruelle, violente, méchante période mexicaine de Luis Buñuel, Susana la perverse intervient juste après le grand drame pesant Los Olvidados qui se penche sur les horreurs de la ville métropole sauvage. Le film suivant s’ancre dans la campagne, précisément dans une hacienda qu’on peut juger assez prospère, opulente, bien tenue, pleine de servantes déférentes et d’ouvriers agricoles (peines) qui obéissent au doigt et à l’œil aux ordres du propriétaire, grand seigneur rural que tous respectent. (suite…)
Quartier des cerises
mercredi, février 7th, 2024
L’homme au complet blanc
vendredi, février 2nd, 2024Il y a eu un moment délicieux dans l’histoire d’Angleterre. À la fin de leur domination impériale traduite en 1947 par l’indépendance de l’Inde, grand machin inutile et consternant, notre voisine d’Outre-Manche qui pensait avoir gagné la Guerre (comme nous l’avions pensé en 1919) a produit une kyrielle de films intéressants. Des films où elle s’affirmait indépendante de ses voisins et enfançons étasuniens, où elle apportait du piment, de la verve, de l’imagination au cinéma. Tout n’était pas de haute qualité, mais on pouvait s’étonner, même se réjouir de cette typique excentricité britannique qui n’a pas de correspondance de l’autre côté du Channel. (suite…)
Le criminel
dimanche, janvier 28th, 2024D’après ce que je lis, le scénario du Criminel a été nommé aux Oscars de 1947. Voilà qui prouve, s’il en était besoin, que ces célébrations, où la profession se retrouve et s’autocongratule, n’ont absolument aucune autre importance que médiatique. Qu’elles ne sont, en tout cas, jamais gage de qualité ou de profondeur. Car c’est assurément le scénario qui plombe gravement le film de commande d’Orson Welles et le ravale au rang d’une production plutôt banale. Production à peine sauvée par la qualité de la distribution – Welles en premier lieu, mais aussi Edward G. Robinson et la très jolie Loretta Young -. (suite…)