Archive for the ‘Chroniques de films’ Category

Les disparus de Saint Agil

mercredi, août 21st, 2013

Nous sommes tous des Chiche Capons !

On peut évidemment relier Les disparus de Saint Agil à la riche, longue liste des films de jadis dont la scène est le pensionnat, théâtre commode, parce que clos, d’intrigues et de passions : Zéro de conduite, Les anciens de Saint Loup, La Cage aux rossignols, Topaze, Les diaboliques, et même Au revoir les enfants (liste sûrement loin d’être exhaustive !). Mais on peut aussi rattacher le film de Christian-Jaque à une autre lignée : celle des enfants et adolescents détectives, celle où des jeunes gens (et quelques jeunes filles) munis de courage et d’astuce parviennent à faire la vérité sur un mystère, quelquefois même un crime… (suite…)

Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant

mardi, août 20th, 2013

R5UqXtaF0uBaroque, outré, cruel…superbe

Je ne sais pas trop pourquoi, il y a plus de vingt ans, à l’occasion d’une diffusion tardive, nocturne sur Canal+, je me suis laissé enchanter par ce film, vu et revu depuis lors et jamais complètement exploré…

Alors même que Meurtre dans un jardin anglais, dont le superbe titre m’avait séduit, m’était apparu assez creux et guindé, Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, à la résonance tout aussi belle, m’a d’emblée envoûté, séduit, troublé, agacé, embêté. (suite…)

Les enfants de Lumière

lundi, août 19th, 2013

La somme et la référence du cinéma français.

Quelle pitié de s’apercevoir que le DVD des magnifiques Enfants de Lumière n’est plus disponible, sinon en payant des sommes folles (65€) à des aigrefins, sur des sites d’occasion ! Si le CNC avait un tant soit peu de jugeote, il ferait distribuer ce parfait montage dans les écoles, parce que c’est un chant d’amour au cinéma français, à sa variété, à sa permanence, à sa substance et qu’il montre si bien que le cinéma n’a commencé ni avec le parlant, ni avec la couleur, ni avec le numérique… (suite…)

Rothchild

dimanche, août 18th, 2013

35222ou Un nom qui rapporte

L’idée n’est pas mauvaise de s’emparer de ce travers assez commun à l’humanité de se laisser impressionner par les apparences et, en l’espèce, d’accorder crédit, à tous les sens du terme, à un doux clochard qui se trouve porter le patronyme de Rothchild. Tenons pour rien que le cinéaste, le peu notoire Marco de Gastyne a habilement ôté un S du nom de la richissime famille, qui s’orthographie Rothschild (et qui, rappelons-le, commença réellement sa fortune en spéculant sur la défaite de Napoléon à Waterloo) et nous voyons bien que le sens l’emporte évidemment sur l’essence ! (suite…)

La fille sur le pont

samedi, août 17th, 2013

La martingale de l’amour.

Patrice Leconte est un réalisateur très attachant, qui adore le cinéma et qui, au moins pendant quinze ans, de Tandem (1987) à L’homme du train (2002), a tourné plusieurs films d’un extrême intérêt, dont beaucoup demeurent dans les mémoires.

La fille sur le pont (1999) est de cette époque enchantée et fait partie des meilleurs crus.Leconte voulait tourner en noir et blanc et il est parvenu à imposer cette intelligente lubie à ses financeurs, alors même qu’il n’avait pas d’autre raison objective, ainsi qu’il le dit dans le supplément du DVD, que de ne pas tomber dans le pittoresque et le touristique alors qu’il allait filmer à Monte-Carlo, à Athènes et à Istambul. Cela donne un film au charme très original qui bénéficie d’un très beau travail sur la lumière, aussi réussi sur la Seine que sur le Bosphore. C’était là un très beau, très bon, très exaltant pari, avec une histoire attachante, virevoltante, un Daniel Auteuil comme d’habitude excellent (du temps où il ne se mêlait pas de profaner Pagnol), et une Vanessa Paradis ravissante et fragile, qui n’était plus la Lolita de Jo le taxi et qui apparaissait bien meilleure que dans la plupart de ses autres films (d’Élisa à Une chance sur deux)… (suite…)

Les beaux gosses

vendredi, août 16th, 2013

Bien vu !

J’ai été heureusement surpris, hier, sur une chaîne TNT, de découvrir ce petit film dont j’avais entendu parler en bien, au moment de sa sortie… (suite…)

Les herbes folles

jeudi, août 15th, 2013

19134549Le désastre habituel.

Pourquoi ai-je regardé ça ? comment ce triste petit film ennuyeux autant que la pluie est-il arrivé dans ma DVDthèque ? Pourquoi la boursouflure à apparence de simplicité de ce faiseur d’Alain Resnais suscite-t-elle encore, après cinquante ans de mirobolantes conneries, l’adulation de la critique chic ? Autant de mystères incompréhensibles… (suite…)

Notre homme Flint

mardi, août 13th, 2013

notre_homme_flint,0C’est Flint le plus cool !

Entre deux sessions – matinale et vespérale – des Championnats du monde d’athlétisme, un divertissement désinvolte est de mise pour reposer le spectateur engagé qui souffre avec les athlètes (et bien davantage qu’eux, puisqu’il participe à toutes les courses et tous les concours). La moqueuse parodie des aventures de James Bond menée par un Derek Flint souverain d’aisance est tout à fait appropriée.

Comment oublier ce que fut l’irruption de Bond dans le paysage assez terne des films d’action et d’espionnage, à la fin de 1962 ? En une seule apparition (Dr. No), Sean Connery, idéalement choisi, ringardisait pour toujours Lemmy Caution, OSS 117 et Francis Coplan. La franchise, comme on dit aujourd’hui, s’ouvrait une voie royale, qui se perpétue encore aujourd’hui, cinquante ans après, même si elle est absolument dénaturée. (suite…)

L’hôpital et ses fantômes

samedi, août 10th, 2013

La porte est ouverte…

Il y a quelques semaines, à propos de Sailor et Lula, je qualifiais son réalisateur, David Lynch, de sévèrement chtarbé, ce qui m’avait valu quelques demandes d’exégèse. Tout aussi chtarbé, dans le cinéma d’aujourd’hui, est Lars von Trier dont les déclarations quelquefois farfelues ne doivent  faire oublier ni l’extrême originalité, ni le réel talent.

Comment d’ailleurs ne pas songer à Lynch et à Twin peaks en regardant L’hôpital et ses fantômes, qui n’est pas une série à personnages récurrents mais à épisodes indépendants mais un feuilleton, où un récit se déroule, dans un cadre temporel strict et aboutit à une conclusion ? Ce genre de travail exige du souffle, de l’inventivité, le sens du rythme, la capacité à relancer l’attention dans une durée longue. Les quatre DVD de L’hôpital et ses fantômes offrent 9h30 de morbidité et de mauvais goût passionnantes. Et, pour une fois, le récit s’améliore au fur et à mesure qu’il progresse ; il est vrai aussi que, désormais familiers des personnages et de ce qui les anime, nous nous y intéressons davantage. (suite…)

Signé Arsène Lupin

mercredi, août 7th, 2013

signe_arsene_lupinLe Trésor des Lupin.

Il y a peu de doutes que Robert Lamoureux a idéalement interprété un Arsène Lupin qui correspond tout à fait au personnage de Maurice Leblanc. Un gentleman-cambrioleur qui, je le rappelle, est issu de l’union d’une jeune fille de l’aristocratie, Henriette d’Andrésy, et d’un plébéien, professeur de boxe et de savate, Théophraste Lupin. Lamoureux porte exactement en lui ce mélange d’élégance et de gouaille, de désinvolture et de raillerie qui en font un des personnages les plus attachants de la littérature policière. (suite…)